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Une équipe de scientifiques britanniques et français a utilisé les
observatoires spatiaux du Soleil ,
et la constellation pour étudier aussi précisément que possible une importante
explosion magnétique survenue à la surface du Soleil en janvier
2004, de sa formation à son impact contre la Terre. Son étude fournie
ainsi aux scientifiques des indices précieux sur l'activité énergétique
à la surface du Soleil. Ces nouvelles données laissent envisager
une meilleure prévision de l'activité solaire dans ce domaine et
renforcer nos capacités de prévision des effets néfastes de ces
éjections de masse sur la Terre et l'activité humaine en orbite.
Les scientifiques ont localisé la source de cette éjection de masse
coronale (CME), survenue le 20 janvier 2004 et ont analysé comment
son champ magnétique se modifie lors de son déplacement dans l'espace
interplanétaire, entre le Soleil et la Terre. L'éjection de masse
coronale a été détectée par SOHO qui localisera ensuite sa source.
Deux jours plus tard, ce sont les quatre satellites de Cluster II
qui sont entrés en jeu et ont détecté son champ magnétique en déplacement
rapide entre le Soleil et la Terre. Leur formation tétraédrique
a permis de mesurer sa vitesse de déplacement et la direction de
son champ magnétique. Mesures également confirmées par le satellite
ACE de la NASA.
Ejection de masse coronale (CME)
Les CME sont dues à de puissantes explosions magnétiques dans la
couronne du Soleil, qui projettent le plasma ionisé dans l'espace
interplanétaire, et le gaz neutre associé par collision. Les éjections
de masse coronale transportent des milliards de tonnes de matière.
La détente, dans l'espace interplanétaire peu dense, du plasma initialement
comprimé par les fortes pressions existant à la surface du Soleil,
augmente son volume jusqu'à des tailles supérieures à celle du Soleil.
Une gigantesque bulle de plasma s'éloigne à vitesse supersonique
du Soleil, à plus de 300 000 km/h, en ouvrant les lignes de force
du champ magnétique solaire.
Conséquences
A son arrivée au voisinage de la Terre après trois à quatre jours,
la CME interagit avec le champ magnétique protecteur de la Terre,
produit des aurores boréales et australes, des orages géomagnétiques,
perturbe les communications radio, les satellites et les systèmes
de distribution d'électricité. Mais ces inconvénients peuvent quelquefois
franchir la limite du simple inconvénient: en 1994 et en 1997, plusieurs
satellites ont été détruits par une telle manifestation de colère
de notre astre du jour, tandis qu'en 1989, tout le réseau électrique
d'Hydro-Québec était paralysé durant 9 heures. L'orage magnétique
le plus puissant historiquement connu s'est produit durant la canicule
de 1859, provoquant des aurores polaires recouvrant pratiquement
toute la surface terrestre et paralysant complètement le tout jeune
télégraphe, empêchant toute communication électrique filaire.
Dans l'espace, les astronautes en sortie extra véhiculaires sont
les plus exposés et risquent d'être sérieusement irradiés. Quant
aux astronautes à bord de la Station spatiale internationale et
de la navette, ils sont également concernés par ces risques sur
leur santé. Les instruments à bord sont à même d'être sérieusement
endommagés. Pour éviter un tel incident, ou du moins réduire les
risques, les Etats-Unis et la NASA et la Russie ont mis en place
une procédure qui consiste pour la Station à positionner sa partie
la plus importante face aux déferlements de plasma ionisé et de
particules de vent solaire électriquement chargées de façon à agir
comme un bouclier pour protéger les astronautes. Cette procédure
s'inspire de ce que faisait alors l'ex-URSS avec sa station Mir.
Note
est un observatoire du Soleil et de l'héliosphère ESA / NASA. Il
a été lancé en décembre 1995 pour étudier la structure interne du
Soleil, son atmosphère et l'origine du vent solaire (le flux de
gaz ionisé qui souffle en permanence sur le Système Solaire.
est un petit satellite de la NASA mis à poste en avril 1998. Sa
mission consiste à observer et étudier dans l'ultraviolet la couronne
solaire et la région de transition (interface thermale de quelques
centaines de km d'épaisseur qui relie la chromosphère à la couronne).
Les quatre satellites ont été mis à poste à l'été 2000, lancés par groupes de 2
par des fusées Soyouz. Ils évoluent en formation dans l'espace et
sont chargés de l'étude de l'environnement magnétique et électrique
terrestre.
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