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Le lanceur Dnepr, un ancien missile balistique (SS-18) reconverti
pour le lancement de petites charges utiles sur orbite basse vient
de réussir sa cinquième mission en plaçant à 610 km d'altitude les
petits satellites techniques japonais de la
(Optical Inter-orbit Communications Engineering Test Satellite)
et
(Innovative Technology Demonstration Experiment Satellite). Le lancement
a eu lieu le 23 août 2005 depuis Baïkonour.
Ce lanceur est opéré par , un consortium fondé en 1997 par la Russie, l'Ukraine
et le Kazakhstan. Il s'agit du lanceur le moins cher du marché pour
ce type de mission.
Artemis
Le satech OICETS est la charge utile principale. Il doit essayer
une liaison laser avec Artemis, un satcom de l'Agence spatiale européenne.
Ce satellite avait fait beaucoup parler de lui tant sa mise à poste
avait été problématique. Souvenez- vous, en juillet 2001 Artemis
avait été placé sur une orbite de transfert plus basse que prévue
par une Ariane 5. Afin de sauver le satellite, les responsables
de la mission ont utilisé le système de propulsion ionique du satcom
(2 paires de moteurs ioniques) pour lui permettre de rejoindre son
orbite géostationnaire. Bien que ces moteurs n'ont pas été conçus
pour fonctionner de la sorte, ils sont utilisés pour remonter l'orbite
du satellite, la manœuvre a réussi contre toute attente au détriment
d'une durée de vie opérationnelle réduite. Il avait alors mis environ
un an à gagner l'orbite géostationnaire..
OICETS (renommé Kirari)
Kirari doit essayer une liaison laser, similaire à celle déjà testée
par le passé avec les satellites d'observation de la Terre Spot
4 et Envisat avec Artemis. Une partie des objectifs de OICETS est
de détecter et acquérir les signaux émis par le satellite Artemis
en bande optique. Les ingénieurs espèrent maintenir ce contact durant
suffisamment de temps pour permettre de recevoir toutes les données
sur les caractéristiques de cette nouvelle technologie. Des essais
au sol ont été réalisés avec succès de sorte que les responsables
de la mission se disent confiants dans le succès de la mission.
OICETS (renommé
Kirari) et Artemis. Crédit JAXA
Si les Etats-Unis et la Russie maîtrisent ce genre de communication
entre deux satellites, Il n'en est pas de même pour l'Europe et
le Japon. Toutefois, avec Artemis, l'ESA s'affaire à mieux la maîtriser
avec succès et des applications concrètes devraient voir le jour
ces prochaines années. Qualifier et permettre l'utilisation des
communications optiques dans l'espace pourrait mener au développement
de systèmes de communications plus compacts sur les satellites de
la deuxième génération qui offriront plus de capacité et des taux
de transmission plus élevés que ceux actuellement en service. Des
soucis d'interférence et de sécurité de données avec des communications
par radio ont pu également être résolus en utilisant les systèmes
laser.
Quant au satellite INDEX (154 livres), il doit tester et valider
dans l'espace les instruments et les technologies qu'il embarque.
Ainsi, il testera un processeur, un gyroscope fait de fibre d'optique
et conçu pour améliorer le contrôle d'altitude d'un satellite et
enfin d'un petit récepteur GPS pour des services à bas prix. Les
ingénieurs nippons suivront le fonctionnement des panneaux solaires,
d'un nouveau genre et d'une batterie au manganèse lithium-ion.
Index (renommé Reime)
Reime, observera également les aurores polaires (nommées aurores
boréales dans l'hémisphère Nord et aurores australes dans l'hémisphère
Sud) de façon à étudier les ions et les électrons responsables de
ce phénomène qui se produit quand les particules du vent solaire
interagissent avec le champ magnétique protecteur de la Terre.
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