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16.08.05 |
Le Centre
spatial guyanais (CSG) |
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C'est en avril 1964 que la France a choisi la Guyane française comme
site d'implantation de sa base de lancement, contrainte alors d'abandonner
le pas de tir d'Hammaguir (Sahara) au moment de l'indépendance de
l'Algérie. Le (CSG) a été fondé par le CNES et il est devenu
opérationnel quatre ans plus tard, en 1968. De 1970 à 1975 il a
été utilisé pour lancer les fusées françaises Diamant. Par la suite,
l'Agence spatiale européenne a pris en charge la construction des
différents pas de tir, ELA ou ensemble de lancement, pour la famille
Ariane. De ELA-1 en 1979 à ELA-3 entré en service en 1996 ce sont
jusqu'à 12 versions différentes d'Ariane qui seront lancées depuis
ces plate-formes.
Bien que la France conserve la responsabilité du CSG, à travers
le CNES, il accorde toutefois à l'Agence spatiale européenne un
droit de contrôle sur la gestion technique et financière de la base.
Aujourd'hui, ELA-1 est modernisé de façon à lancer Vega à partir
de 2006. ELA-2 a définitivement été mis hors tension en 2003. Le
site fait l'objet d'un vaste chantier de redéploiement. Certaines
installations doivent être modifiées pour être réaffectées, d'autres
seront totalement démantelées. Quant à ELA-3, entièrement dédié
aux lanceurs Ariane 5, il sera exploité pendant au moins encore
une dizaine d'années.
Le CSG n'est pas seulement une simple base de lancement. Il dispose
de nombreux centres techniques qui assurent l'assemblage des fusées
mais également toute la préparation des charges utiles et de leur
installation dans la coiffe du lanceur. Kourou abrite 3 importantes
usines de production des éléments propulsifs nécessaires à Ariane
5, seul lanceur opérationnel aujourd'hui. Deux d'entres-elles sont
exploitées par la société française Air Liquide. Il s'agit de l'usine
LHE qui produit de l'hydrogène liquide par reformage de méthanol
et de l'usine LOX qui produit de l'oxygène liquide et de l'azote
liquide en liquéfiant l'air. Enfin, le consortium franco-italien
Regulus exploite l'usine de Propergol de Guyane.
Avec le centre de Kourou, l'Europe est la seule puissance spatiale
à disposer d'une base équatoriale permettant des lancements tant
vers l'est que vers le nord. Elle dispose de plus de cent degrés
d'ouverture autorisant tous les azimuts de lancement à partir du
même site, tout en utilisant les mêmes moyens et les mêmes infrastructures.
Cette très large ouverture sur l'Océan Atlantique rend possibles
toutes les missions, des lancements aussi bien vers l'est (orbite
géostationnaire) que vers le nord (orbite polaire).
En tirant vers l'est, la fusée bénéficie à plein du sens de rotation
de la Terre, ce qui conduit à un gain de masse sur la charge utile
d'environ 17 % par rapport à un lancement depuis Cap Canaveral (KSC).
C'est ainsi qu'une Ariane 5 prévue pour 6 tonnes en orbite de transfert
géostationnaire ( GTO) à Kourou, ne pourrait emporter que 5 tonnes
en GTO depuis le Centre spatial Kennedy et seulement 3,5 tonnes
depuis Baïkonour.
Mais ce n'est pas tout. De nombreux atouts géographiques font du
CSG un site d'exception. La faible densité de la population, fortement
concentrée sur la bande côtière permet une sécurité accrue des personnes
et des biens.
Enfin, l'absence de cyclones et de tremblements de terre met le
Centre spatial à l'abri des forces destructives de la nature. Le
site guyanais offre des caractéristiques géologiques et climatologiques
très propices à l'établissement d'une base spatiale. L'origine précambrienne
du bouclier guyanais, stabilisé depuis plus de 400 millions d'années,
met son plateau à l'abri de mouvements sismiques. Enfin, la Guyane
se situe entre les anticyclones subtropicaux des Açores et de Sainte-Hélène
: elle subit donc des vents modérés est / ouest, atteignant très
rarement 15 à 20 km/h.
+ d'info
Le centre spatial de Kourou au service d'Ariane 5 ()
L'avenir du CSG et la problématique des vols habités
()
Les Bâtiments du CSG ()
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