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Selon les données recueillies par une équipe de scientifiques américains
et allemands, la fonte de la couche de glace du Groenland, qui représente
10 % des réserves d'eau douce du monde, s'accélère. Cette fonte
pourrait influencer les courants de l'Atlantique Nord et les températures
en Europe de l'Ouest.
Les conclusions de la mission " Gravity Recovery and Climate Experiment
" ()
révèlent que la couche de glace rétrécit le long de la côte du sud-est
du Groenland, ce qui pourrait influencer le climat en Europe de
l'Ouest.
Dans le cadre du projet GRACE, deux satellites survolant la terre
en tandem ont documenté les changements qui sont intervenus dans
les glaciers entre 2002 et 2005 et ont consigné les données liées
à l'accélération de la fonte des glaces au cours des deux dernières
années.
Le projet GRACE est financé par la NASA et le Centre aérospatial
allemand. C'est le laboratoire Jet Propulsion et le Centre de recherche
spatiale de l'université du Texas qui le gèrent.
" Les récentes données obtenues dans le cadre du projet GRACE constituent
les mesures les plus complètes de la perte de la masse de glace
au Groenland ", précise M. Byron Tapley, professeur d'ingénierie
aérospatiale de l'université du Texas, dans un communiqué de presse.
" Ce qui fait réfléchir, c'est de constater que le processus de
fonte des glaciers s'accélère bien plus rapidement qu'auparavant
", souligne-t-il.
La couche de glace du Groenland contient environ 10 % de l'eau douce
du monde et les informations recueillies dans le cadre du projet
GRACE indiquent que la quantité d'eau douce résultant de cette fonte
pourrait ajouter 0,56 millimètre chaque année à la montée du niveau
des mers et des océans de la planète.
Cette quantité supplémentaire d'eau douce qui se mêlerait à l'eau
de mer ne serait sûrement pas sans conséquences. L'eau douce, qui
est plus légère que l'eau salée de l'Atlantique Nord, pourrait influencer
le flot du courant norvégien.
" Si suffisamment d'eau douce se mêle au courant norvégien, cela
pourrait avoir des effets sur le climat en Europe ", explique le
professeur Tapley.
Lancés en mars 2002, les satellites de la mission
ont enregistré les changements qui sont intervenus dans le champ
de gravité de la Terre. Ils captent les minuscules variations qui
interviennent dans la force gravitationnelle à la suite des modifications
localisées de la masse terrestre. Les instruments des satellites
comparent ces variations d'un mois à l'autre, à la suite des changements
liés aux saisons, aux tendances météorologiques et aux modifications
climatologiques à court terme.
Il est important de comprendre les modifications de la masse terrestre
pour étudier les changements qui interviennent dans le niveau des
mers, dans les calottes polaires, dans les courants océaniques profonds
et pour comprendre les phénomènes de réduction et de reconstitution
des nappes phréatiques continentales.
Les cartes dressées dans le cadre du projet GRACE sont cent fois
plus précises que celles qui existent déjà et permettent de rendre
encore plus précises de nombreuses techniques auxquelles ont recours
les océanographes, hydrologues, glaciologues, géologues et autres
scientifiques pour étudier les phénomènes influençant le climat.
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(14.08.06)
© Charlene Porter, Rédactrice du
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