|
Comme nous vous l'annoncions vendredi dernier, ce sont les concepts
de (RpK), associé à et de
(Space Exploration Technologies Corporation) que la NASA a retenus
dans le cadre de son programme .
Le choix n'a pas été simple pour la NASA. En effet à ce stade de
développement dans lequel se trouvaient les projets de la vingtaine
de firmes ou équipes industrielles qui avaient répondu à l'appel
d'offres, l'agence américaine ne pouvait guère s'appuyer que sur
des concepts et aucun d'entre ne se détachait vraiment. Pour faire
son choix, la NASA a également tenu compte de la solidité
financière mais surtout de l'expérience acquise par les deux firmes
gagnantes.
Rappelons qu'à travers ce programme ,
la NASA vise à soutenir l'effort de firmes privées dans le développement
de services commerciaux de transport spatial à destination de la
Station spatiale internationale en finançant en partie leur développement.
En partie seulement, mais les business plan de ces firmes s'appuient
sur la garantie de bénéficier des contrats de la NASA, pour la desserte
de la Station et du soutien du gouvernement des Etats-Unis sur plusieurs
années. Cette garantie de la NASA accompagne cet effort sans précédent
pour le secteur privé dans l'histoire des vols habités et représente
quelques milliards de dollars à même d'assurer la viabilité du business
plan.
Idéalement, la NASA souhaiterait qu'une, voire les deux équipes
industrielles soient en mesure de débuter leur activité opérationnelle
dès le retrait des navettes prévu en 2010 ou dès la fin de la construction
de la Station spatiale internationale de façon à se désengager de
ce type d'opération. Toujours selon l'Agence spatiale américaine,
le fait de recourir à des opérateurs privés pour ce type de mission
apparaît plus économique que de tout prendre en charge, du développement
à l'exploitation et l'entretien d'une flotte de ce type. De fait,
les économies d'échelle attendues seront reportées sur les grands
programmes d'exploration de la Lune et de Mars.
La NASA souhaitant concentrer ses efforts sur son retour sur la
Lune et la préparation de la première mission habitée sur ou autour
de Mars. en soutenant de la sorte Rocketplane Kistler et SpaceX,
il s'agit également de démontrer la pérennité d'un système de transport
spatial indépendant de la NASA de façon à générer de nouveaux besoins
en rendant l'accès à l'orbite basse plus sûr et moins onéreux.
Cette sélection des deux candidats ouvre la voie à la Phase I de
COTS, phase pendant laquelle SpaceX et RpK devront démontrer la
faisabilité de leur concept dans les 4 profils de missions suivants
:
livraison et installation d'un container externe non pressurisé
;
livraison et installation d'un container interne pressurisé ;
livraison d'un container interne et retour ;
et une option pour le transport d'équipage.
Les démonstrations sont programmées pour débuter dès 2008 et se
poursuivre jusqu'à 2010, voire plus tard.
Les deux contractants se partageront près de 500 millions
de dollars. Ils seront rémunérés seulement en cas de réussite de
leur démonstrateur. Les paiements seront incrémentés selon
les progrès réalisés en accord avec le programme établi des étapes
importantes d'exécution précisées dans chaque accord (Space Act
agreement). Les accords ont été conçus en fonction des différents
associés et négociés avant que des choix d'association aient été
faits. La NASA mesurera le progrès par des visites sur site et l'appréciation
de l'avancement des travaux.
Analyse
La prise de position de la Nasa en faveur de contractants privés
pour le transport spatial de matériel, mais surtout d'équipages
à destination de la Station Spatiale Internationale apparaît bien
plus que comme une simple évolution. On devrait plutôt parler d'une
nouvelle ère pour la toute jeune astronautique qui, jusqu'ici demeurée
dans le giron des gouvernements pour tous ses vols habités, franchit
le pas après un demi siècle de maturation et bascule dans l'âge
adulte.
Certes la compétence et le savoir-faire des agences privées de transport
spatial n'est plus à démontrer, les succès ont été nombreux et spectaculaires.
Mais une condition supplémentaire est requise en vue du transport
d'équipage, qu'aucune d'entre elles n'a pu, ou voulu jusqu'ici obtenir
en matière de lancements orbitaux : celle de la qualification pour
les vols habités.
Articles connexes
(21.08.06)
(21.08.06)
(22.08.06)
(17.05.06)
(12.05.06)
(01.03.06)
(26.01.06)
|