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31.08.06 |
Le
trou d'ozone au-dessus de l'Antarctique pourrait se refermer après
2060 |
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Après 17 ans passés à éliminer progressivement la production et
l'utilisation des chlorofluorocarbures (CFC), produits chimiques
qui appauvrissent la couche protectrice d'ozone, les scientifiques
affirment que le trou a cessé de s'agrandir. Il n'a toutefois pas
commencé à se refermer.
Les experts prédisent que la couche d'ozone pourrait être complètement
reconstituée d'ici à 2060-2065 si les émissions de substances chimiques
fabriquées par l'homme et contenant du chlore et du brome cessent,
et si la surface terrestre ne s'est pas réchauffée, condition qui
pourrait intensifier l'effet destructeur des CFC sur l'ozone.
« Toutes les données recueillies dans le monde indiquent que l'amincissement
de la couche d'ozone a stoppé », a affirmé David Hofmann, un chercheur
de l' (NOAA), lors
d'une conférence de presse tenue le 22 août.
« Toutefois, nous ne sommes pas encore entrés dans la deuxième phase
où la couche d'ozone commencerait à épaissir au-dessus de l'Antarctique
», a-t-il ajouté.
C'est une équipe de chercheurs britanniques qui a découvert le trou
d'ozone au-dessus de l'Antarctique en 1985. Les théories expliquant
son origine comprennent l'activité solaire qui a affecté le champ
magnétique, des mouvements atmosphériques et des réactions chimiques
aux CFC, qui avaient été produits depuis 1930 et utilisés comme
fluide frigorigène ou agent propulseur pour les aérosols.
M. Hofmann, aujourd'hui directeur de la , et un autre scientifique de la NOAA, Mme
Susan Solomon, ont été membres de la première équipe, appelée NOZE
1 (National Ozone Expedition) dépêchée dans l'Antarctique en août
1986 afin de déterminer la cause du trou dans la couche d'ozone.
Le système climatique affecté
L'expédition, financée par la NASA, la NOAA et la Fondation nationale
des sciences des États-Unis, qui dirige la station McMurdo au pôle
Sud, était composée de quatre équipes de scientifiques de la NOAA,
de la NASA et de deux universités américaines : l'université d'État
du New York à Stoneybrook, et l'université du Wyoming.
Leurs observations - première preuve tangible de l'effet des hommes
et de leurs activités sur le système climatique de notre planète
- ont aidé à déterminer les phénomènes chimiques responsables de
la perte d'ozone et ont jeté les bases scientifiques du Protocole
de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche
d'ozone.
Ce protocole est un traité international de 160 signataires qui
est entré en vigueur en 1989 et qui a éliminé progressivement la
production des CFC et autres substances dans les pays industrialisés,
et qui explique l'actuel déclin des gaz qui appauvrissent l'ozone.
Ce traité a été révisé cinq fois depuis 1989 - en 1990 à Londres,
en 1992 à Copenhague, en 1995 à Vienne, en 1997 à Montréal et en
1999 à Pékin - afin d'accélérer l'élimination des CFC et autres
composés.
« Ces gaz restent de 50 à 100 ans dans l'atmosphère », a dit Mme
Solomon, lauréate du prix Blue Planet en 2004 et récompensée de
la Médaille nationale des sciences pour ses travaux. « Ils vont
donc continuer de détruire l'ozone, même lorsqu'on aura cessé d'en
rejeter dans l'atmosphère. »
Le fait que le processus de destruction de l'ozone a cessé, a-t-elle
ajouté, « est la preuve irréfutable que le Protocole de Montréal
a réussi à nous placer sur la voie de la guérison, ce qui constitue
un succès sans précédent pour l'environnement mondial ».
Ozone protectrice
L'ozone est une molécule relativement instable constituée de 3 atomes
d'oxygène (O3), alors que l'oxygène que nous respirons dans l'atmosphère
est constitué de deux atomes d'oxygène (02).
L'ozone provient de certaines formes de pollution et de sources
naturelles. Selon la façon dont il est placé dans l'atmosphère,
il peut protéger la vie sur Terre ou lui nuire.
Près de la Terre, dans la troposphère, l'ozone est un polluant dangereux
pour l'homme, les végétaux et de nombreux matériaux courants. C'est
l'un des principaux éléments du smog urbain.
Dans la stratosphère, soit entre 16 et 48 kilomètres au-dessus de
la Terre, une couche d'ozone épaisse de 24 kilomètres constitue
un véritable bouclier qui protège les humains, les animaux et les
plantes des rayons ultraviolets nocifs du soleil.
Le rôle protecteur de la couche d'ozone dans la stratosphère est
si important que les scientifiques croient que la vie sur terre
n'aurait jamais évolué - et n'existerait pas aujourd'hui - sans
elle.
Ozone et chlore
Le chlore, un agent chimique, est le principal responsable de la
destruction de l'ozone, et la majeure partie du chlore présent dans
la stratosphère provient de l'activité humaine, plus précisément
de l'émission de CFC.
Du fait de leur faible toxicité, de leurs propriétés physiques intéressantes
et de leur stabilité chimique dans la basse atmosphère, les CFC
ont beaucoup été utilisés depuis les années 1960 comme réfrigérants,
solvants détachants industriels et propulseurs pour les aérosols,
et pour la fabrication de polystyrène expansé.
Une fois relâchés dans l'atmosphère, les CFC montent lentement -
il faut parfois de cinq à six ans pour que les gaz émis à la surface
de la terre atteignent la stratosphère - ils sont divisés par les
rayons solaires ultraviolets, émettant le chlore qui détruit l'ozone.
Dans un premier temps, les rayons ultraviolets détachent un atome
de chlore d'une molécule de CFC. L'atome de chlore attaque une molécule
d'ozone et la détruit. Il en résulte une molécule ordinaire d'oxygène
(O2) et une molécule de monoxyde de chlore (Cl+O).
Ensuite, un simple atome d'oxygène (O) attaque la molécule de monoxyde
de chlore, émettant un atome de chlore et formant une molécule d'oxygène
ordinaire (O2). L'atome de chlore est maintenant prêt à attaquer
et détruire une autre molécule d'ozone (O3). Un seul atome de chlore
peut répéter ce cycle destructeur des milliers de fois.
Ozone et réchauffement climatique
L'amincissement de la couche d'ozone et le réchauffement climatique
ne sont pas directement liés - les concentrations de plus en plus
importantes de gaz carbonique dans l'atmosphère sont la cause principale
de ce phénomène, et c'est la présence de chlore, de brome et autres
agents chimiques dans la haute atmosphère qui détruit l'ozone.
« Ce que ces deux problèmes ont en commun, a dit Mme Solomon, c'est
qu'ils sont liés à la longue durée de vie des gaz dans l'atmosphère.
»
Les CFC peuvent en effet rester de 50 à 100 ans dans l'atmosphère.
Donc, même si l'on réduit les émissions de CFC, il faudra du temps
pour que la couche d'ozone se reconstitue. C'est la même chose pour
le gaz carbonique.
« Le gaz carbonique qui est dans notre atmosphère aujourd'hui -
même si l'on cessait d'en émettre demain - survivrait pendant des
décennies, voire des siècles. Une partie du gaz carbonique que nous
relâchons dans l'atmosphère aujourd'hui sera toujours là dans 1.000
ans. »
Afin de surveiller les gaz destructeurs d'ozone dans l'atmosphère,
la NOAA a mis au point un Index des gaz qui appauvrissent l'ozone.
Il s'agit d'un chiffre fondé sur les mesures de tous les gaz destructeurs
d'ozone qui indique que l'atmosphère commence à se remettre et à
retrouver les conditions qui existaient avant la détection du trou
d'ozone.
Selon M. Hofmann, cet index indique que l'effet nocif des gaz sur
l'ozone a déjà baissé, conformément aux signes de stabilisation
de la couche d'ozone déjà détectés et au succès du Protocole de
Montréal.
« Je suis convaincu que nous retrouverons un jour une couche d'ozone
normale », a dit M. Hofmann.
© Cheryl Pellerin, Rédactrice du
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18 septembre 1979
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21 septembre 1988
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10 septembre 2000
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24 septembre 2002
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23 août 2006
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Le trou d'ozone sur l'Antarctique
En bleu on voit les niveaux d'ozone les plus faibles, en orange
et en rouge les plus élevés.
Crédit NASA
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