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Plusieurs pays ont entrepris des travaux de mise en ouvre d'un système
d'alerte précoce aux tsunamis et autres aléas dans l'océan Indien,
mais plusieurs résolutions adoptées lors de la 23e Assemblée de
la Commission océanographique intergouvernementale (COI) qui se
tenait à Paris du 21 au 30 juin 2005 ouvrent la voie à la création
d'un réseau coordonné de systèmes nationaux.
Dans le cadre de cette réunion, la COI a officiellement lancé le
Système d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets dans
l'océan Indien (IOTWS) en annonçant l'adoption d'une résolution
portant sur la mise en place du Groupe intergouvernemental de coordination
(GIC) chargé de l'administrer.
Le GIC pour l'océan Indien réunira les États membres de la COI de
la région et des observateurs invités, et sera appuyé par un secrétariat
installé à Perth (Australie). Le GIC devrait tenir sa première réunion
du 3 au 5 août à Perth.
Le GIC coordonnera les activités de l'IOTWS, notamment en organisant
l'échange de données, en stimulant la recherche sur les tsunamis,
en facilitant la mise en place et le développement de capacités
nationales d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets,
et en facilitant la mise en ouvre de l'IOTWS dans un cadre concernant
tous les types de risques.
La résolution affirme également que l'IOTWS pourrait devenir un
réseau coordonné de capacités et de systèmes nationaux, et s'inscrire
dans un réseau mondial d'alerte précoce à tous les dangers liés
aux océans.
Chaque État membre sera responsable de la publication des alertes
sur ses territoires, et il y aura échange complet de données en
temps réel ou quasi-réel.
Parce que les risques de tsunamis sont présents dans tous les océans,
l'Assemblée a également adopté des résolutions établissant des GIC
pour la mer des Caraïbes et les régions adjacentes, ainsi que pour
l'Atlantique Nord-Est et la Mediterranée. L'Italie accueillera la
première réunion du GIC pour l'Atlantique Nord-Est et la Méditerranée
à Rome avant la fin 2005.
Une perspective mondiale
Dans sa dernière résolution relative aux alertes précoces, l'Assemblée
a décidé d'établir un Groupe de travail ad hoc chargé d'élaborer
un cadre pour la mise en place d'un Système mondial d'alerte rapide
aux tsunamis et autres aléas liés aux océans.
Selon David Green, directeur des programmes liés aux tsunamis à
l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques
(NOAA), l'idée est d'avoir une instance chargée d'aborder les systèmes
d'alerte précoce d'un point de vue mondial.
La résolution conçoit le système d'alerte précoce comme partie d'un
réseau coordonné de systèmes nationaux (GEOSS). Le GEOSS est un
effort mené conjointement par 60 pays, la Commission européenne
et plus de 40 organisations internationales afin de relier les nombreux
mécanismes d'observation de la terre.
Le GEOSS a été lancé lors du Premier Sommet d'observation de la
terre qui s'est tenu en 2003 à Washington. Lors du Troisième Sommet
mondial d'observation de la terre qui s'est tenu en février 2005
à Bruxelles (Belgique), les participants ont adopté un plan de mise
en ouvre sur 10 ans.
L'Assemblée a décidé que le GIC ouvrerait dans le cadre du GEOSS
et qu'il faciliterait l'intégration des systèmes d'observation et
de gestion des données et des programmes de modélisation, a expliqué
M. Green.
Le Groupe de travail ad hoc fera un rapport lors de la 39e session
du Conseil exécutif de la COI, en 2006.
Selon M. Green, un élément important de tout système d'alerte précoce,
qu'il soit régional ou mondial, est le Centre international d'information
sur les tusnamis (CIIT) basé à Honolulu, (le service d'information
du Système international d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique),
responsable de la diffusion des alertes.
Les centres d'alerte aux tsunamis reçoivent les données et calculent
les dangers potentiels, a précisé M. Green. Les Centres d'information
sont chargés de transmettre ces informations aux populations.
« Les quatre résolutions de l'Assemblée de la COI portent sur le
CIIT, a déclaré M. Green. Un tel centre d'information est un élément
essentiel de tout système, qu'il soit régional ou mondial. Lors
de l'Assemblée, les pays ont été invités à faire partie du CIIT,
à le renforcer et à s'assurer qu'il existe de tels mécanismes d'information
dans d'autres régions. »
Comment aller de l'avant
Pour les pays de l'océan Indien qui sont en train de mettre au point
des systèmes d'alerte précoce, les résolutions de l'Assemblée de
la COI offrent les moyens d'aller de l'avant.
« Aucun pays n'a assez de ressources, de savoir-faire et de temps
pour concevoir seul la solution tout entière », a affirmé M. Green.
« Ils recherchent l'initiative de la COI et de la NOAA pour assembler
les morceaux du puzzle. »
Aux États-Unis, l'Agence des États-Unis pour le développement international
(USAID) coordonne un programme intégré d'assistance technique de
16,3 millions de dollars afin de renforcer les alertes aux catastrophes
dans l'océan Indien et les capacités d'intervention aux niveaux
international, régional, national et local.
La NOAA conseillera la COI au sujet de la détection précoce et des
prévisions, ainsi que sur l'interopérabilité des systèmes. Il s'agit
de s'assurer que les systèmes d'alerte sont standardisés et en mesure
de diffuser des alertes avec un minimum de retard.
Le Geological Survey des États-Unis (USGS) évaluera les systèmes
de communication en fonction de la transmission en temps réel des
données sismiques et aidera à établir les capacités de préparation
aux catastrophes. Le Service des forêts des États-Unis (USFS) aidera
à établir les systèmes de communication nécessaires à la diffusion
de prévisions et d'alertes, et aidera les gouvernements et leurs
institutions à décider comment organiser au mieux les alertes et
les réactions.
L'Agence des États-Unis pour le commerce et le développement offrira
une assistance technique aux systèmes de communication d'urgence
et financera une architecture intégrée de communication pour les
systèmes d'alerte précoce, l'atténuation des catastrophes et la
gestion des risques dans la région de l'océan Indien, et d'autres
systèmes servant à alerter le public en cas de graves dangers. L'Agence
fédérale d'aide aux victimes de catastrophes naturelles (FEMA) participera
également aux efforts d'assistance technique.
Le système d'alerte précoce dans l'océan Indien, dont plusieurs
parties sont déjà mises en place par certains pays, devrait être
pleinement opérationnel d'ici à juillet 2006.
Ce système sera constitué de réseaux sismographiques perfectionnés,
de réseaux marégraphes transmettant des données en temps réel et
de capteurs de pression en eaux profondes, ainsi que de centres
nationaux d'alerte aux tsunamis liés aux systèmes nationaux de gestion
des catastrophes.
En attendant, le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique
qu'administre la NOAA à Hawaï et l'Agence météorologique japonaise
diffuseront les alertes aux tsunamis dans l'océan Indien et autres
régions surveillées.
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