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Aujourd'hui, la Station spatiale internationale est la seule station
orbitale en service. Le premier élément de ce grand mécano, le
module russe Zarya, a été lancé par les Russes au moyen d'une
fusée Proton depuis Baïkonour, le 20 novembre 1998, soit 14 ans
après la décision de la NASA de lancer le projet.
Le projet de Station spatiale internationale débute en janvier
1984, insufflé par un discours volontariste du président Reagan.
La NASA s'attaque alors au développement d'une station spatiale
dans un cadre international. Son coût est alors estimé à huit
milliards de dollars.
En janvier 1985, l'ESA (European Space Agency) s'associe
au projet, suivie par le Canada en avril et le Japon en mai de
la même année. Mais le 28 janvier 1988, la navette Challenger
explose en vol, ce qui entraînera un retard considérable de tous
les projets de la NASA et une refonte complète du programme spatial.
En août 1985 de nouveaux plans sont définis et le coût du projet
est alors évalué à 10,9 milliards de dollars.
En 1987, diverses études successives, menées par la NASA
et le Conseil de la Recherche américain, rehausseront l'estimation
du coût de la station à 13 milliards de dollars d'abord, 24,5
milliards de dollars ensuite. Le 16 juillet 1988, le Président
Ronald Reagan baptise la station du nom de Freedom (Liberté).
En 1993, l'administration Clinton invite la Russie à se
joindre au projet. La NASA révise entièrement et redéfinit le
projet en suivant un concept dérivé des plans de Freedom et de
la station russe Mir 2 qui devait succéder à Mir. Le projet est
rebaptisé 'Alpha'. En février, le Président Bill Clinton exige
de la NASA que le coût de la station soit divisé par deux; l'agence
propose une nouvelle conception.
Dès 1993, les Américains estiment nécessaire de profiter de la
longue expérience de la Russie, maintenant alliée au projet, dans
le domaine des longs séjours à bord de stations spatiales, dans
le but d'éviter de reproduire certaines erreurs stratégiques ou
technologiques susceptibles de provoquer de lourdes dépenses inutiles.
Ainsi, le 6 décembre, la NASA et la Roscosmos marquent leur accord
pour 10 vols de navette vers Mir, et le 23 juin 1994, la NASA
acceptera d'en payer le coût, 400 millions de dollars. 9 missions
seront effectivement réalisées.
Nous sommes en juin 1995, et le coût d'exploitation de
la station est maintenant estimé à 93,9 milliards de dollars,
dont 50,5 milliards de dollars rien que pour les vols de navettes.
En 1997, c'est au tour du Brésil de rejoindre le projet.
Reste que l'arrivée de la Russie a aussi impliqué une refonte
totale de l'organisation logistique de la station, de ses installations
et ressources, de son partage, et bien entendu, de son coût d'exploitation.
Dans la foulée, le nom d'Alpha, qui ne plaît pas aux Russes car
ils estiment que ce sont eux qui ont créé la véritable première
station orbitale, est simplement dénommée 'Station Spatiale Internationale'.
En février 2003, la désintégration de Columbia et la perte
de son équipage de sept astronautes va accélérer la décision de
la NASA de remiser au plus vite sa flotte de 3 navettes. La configuration
de la Station est une nouvelle fois modifiée de façon à intégrer
les laboratoires scientifiques européens (Columbus) et japonais
(Kibo) rapidement après le retour en vol des navettes.
Les opérations reprennent en juillet 2005. Le coût de la
Station est maintenant évalué à quelque 100 milliards de dollars.
En 2006, la NASA teste et valide une technique pour réparer
en orbite des tuiles de la protection thermique de la navette
afin que le drame de Colombus ne se reproduise pas.
En 2007, l'installation du nœud de jonction numéro 2 (Harmony)
ouvre la voie à une nouvelle étape de la construction de la Station.
En effet, jusqu'à cette date, seuls des modules russes et américains
ont été installés.
En 2008, la NASA intègre à la Station les laboratoires
scientifiques du Japon (Kibo) et de l'Europe (Columbus) qui sont
tous les 2 amarrés à Harmony. Columbus est un des 3 éléments majeurs
de la contribution de l'Europe au projet. Les 2 autres sont le
véhicule de transfert automatique (ATV) et le bras robotisé ERA
qui sera lancé par un Proton russe en 2011.
L'installation des 3 modules de Kibo a nécessité 3 vols de navettes.
Deux en 2008 et un en 2009.
En 2009, le dernier segment de la grande poutre a été installé,
9 ans après le lancement des premiers segments. Cette structure
est la pièce maîtresse de la Station spatiale autour de laquelle
tout est installé. Elle supporte les modules, les ports d'amarrages,
le système d'entretien mobile, les panneaux solaires et quelques
plates-formes externes. Initialement elle devait comporter 13
segments. Mais, la révision à la baisse du projet en 2002 a conduit
à la suppression des segments bâbord (P2) et tribord (S2).
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