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La traque des planètes extrasolaires a franchit une étape supplémentaire
avec la publication des de deux exoplanètes distantes de 500 et
150 années-lumière. La prochaine étape est très attendue tant
par la communauté scientifique que les astronomes éclairés que
nous sommes. Il s'agit de découvrir la première exoplanète similaire
à la Terre. C'est-à-dire des planètes recouvertes d'une croûte,
d'une masse maximale de deux fois et demie à celle de la
Terre et évoluant à l'intérieur de la zone d'habitabilité de l'étoile
parent. Des planètes potentiellement habitables que nous avons
décidé d'appeler 'exoTerres'.
Aujourd'hui, près de 130 systèmes planétaires ont été découverts
ce qui représente environ 150 exoplanètes. Toutefois, les astronomes
ne sont pas en mesure de savoir si ces systèmes planétaires abritent
de petites planètes telluriques. Une étude de Barrie Jones, Nick
Sleep et David Underwood de l'Open University tend à montrer que
la moitié de ces systèmes pourraient héberger de telles planètes.
Mais il n'est pas possible de vérifier ces conclusions.
Les moyens d'observation d'aujourd'hui ne permettent pas de voir
des objets aussi éloignés et de surcroît très petits et noyés
dans la lumière de l'étoile parent.
La nouvelle génération d'instruments attendue ces prochaines années
ne résoudra pas non plus ce casse-tête, et seules des planètes
extrasolaires de 7 à 8 masses terrestres seront alors susceptibles
d'être découvertes. Reste que les comme Corot (2006, CNES) dans un premier temps puis
Terrestrial Planet Finder (2014, NASA) dans un second temps seront
en mesure de 'voir' de telles planètes.
Vue d'artiste d'une exoTerre (Crédit
Julian Baum)
Géantes gazeuses
Toutes les exoplanètes détectées depuis 1995, date de la découverte
de la première exoplanète quand Michel Mayor et son équipe du
Département d'Astronomie de l'Université de Genève ont décelé
une planète évoluant autour de l'étoile 51 Pegasus, sont des géantes
gazeuses. Les moins massives ont des masses similaires à celle
de Neptune et les plus grosses sont plusieurs fois plus massives
que Jupiter.
Les trois scientifiques ont mis au point un modèle informatique
capable de démontrer si une 'exoTerre' peut évoluer en toute quiétude
dans la des 130 systèmes planétaires connus faisant
fi de la présence avérée des géantes gazeuses. En effet, en raison
de leur masse et de leur forte gravité, ces planètes gazeuses
sont tout à fait capables de perturber l'orbite de n'importe quel
objet à l'intérieur dy système planétaire.
Ils se sont intéressés à la survie possible de ces planètes
telluriques dans la zone d'habitabilité de l'étoile. Cette région
autour de chaque étoile est une zone théorique où les conditions
physiques (température en particulier) sont compatibles avec l'existence
de vie, du moins telle que nous la connaissons. En fonction du
type de l'étoile et donc de sa luminosité, la distance de la zone
d'habitabilité varie. Les étoiles deviennent plus lumineuses avec
l'âge repoussant la zone toujours plus loin. Si une planète évolue
trop près de son étoile, la chaleur entraînera l'évaporation de
l'ensemble des réservoirs d'eau liquide au contraire des planètes
les plus éloignées recouvertes d'océans et autres retenues d'eau
complètement gelée.
'disaster zones'
L'étude montre que chaque planète géante est accompagnée de deux
'disaster zones' c'est-à-dire de deux zones situées à l'intérieur
et l'extérieur de l'orbite de la planète. A l'intérieur de ces
zones, la gravité de la planète gazeuse est telle qu'elle provoquera
un changement catastrophique de l'orbite de l'exoTerre. Soit l'exoTerre
entrera en collision avec la planète, soit elle s'écrasera
sur l'étoile parent ou soit elle sera éjectée dans les zones les
plus lointaines du système . Ces zones de désastre dépendent bien
évidemment de la masse de la planète gazeuse mais également de
l'excentricité de son orbite.
Problématique de la vie
Les scientifiques ont également comparé la zone d'habitabilité
de ces étoiles aux zones de désastre pour voir si une exoTerre
peut avoir le temps nécessaire pour permettre l'apparition, l'évolution
et la perduration d'une forme de vie. Dans la moitié des cas,
il apparaît que l'étoile offre des conditions idéales.
Enfin, et on l'a vu ,
il faut prendre en compte le fait que la zone d'habitabilité se
déplace vers l'extérieur de l'exosystème en raison de la propre
évolution de l'étoile (âge) ce qui a des conséquences sur l'évolution
de la vie de sorte que les conditions idéales au vivant se soit
trouvés disponibles seulement dans le passé dans certains systèmes
et le seront dans le futur pour d'autres
Ces scénarii d'extinction et d'avènement de la vie sont présents
dans les deux tiers des systèmes exoplanétaires connus, ce qui
les rend potentiellement habitables durant la période de leur
séquence d'évolution où elles occupaient la zone favorable par
rapport à leur étoile centrale.
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