01.04.06 |
ConcordiaSpace,
nouvel entrant sur le marché du tourisme spatial |
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(Poisson d'avril)
ConcordiaSpace, un consortium Chinois se lance sur le marché très
prometteur du tourisme spatial et envisage de proposer des vols
suborbitaux commerciaux dès 2008 et à destination de la Station
spatiale internationale pour une escale de quelques heures dès 2010.
Un Concorde spatial
Pour cela, ConcordiaSpace envisage d'utiliser un Concorde aménagé
pour le vol spatial. Le choix de cet appareil s'explique par les
modifications à apporter qui ne sont pas très contraignantes et
ne nécessitent pas d'investissement trop lourd. Une seule modification
structurelle est prévue. Le nez de l'avion sera non pas modifié,
mais remplacé. Ce nez, qui peut changer de position de façon à augmenter
la visibilité de l'équipage quand l'appareil évolue au sol, apparaît
bien trop fragile face aux contraintes d'un vol spatial. Les chinois
vont le remplacer par un nez fixe et recouvert d'une protection
thermique adéquate pour la rentrée atmosphérique.
Les autres modifications prévues sont l'adaptation du train d'atterrissage
et l'installation sur le dessus du fuselage de l'avion un port d'amarrage
pour s'accoupler à la Station. Enfin, le Concorde spatial sera entièrement
recouvert de tuiles en carbone-carbone similaires à celles de la
navette spatiale américaine.
La puissance des moteurs de Concorde autorise un vol au-delà de
l'atmosphère terrestre, à condition toutefois de les aménager pour
brûler un carburant enrichi beaucoup plus énergétique que le traditionnel
kérosène, et d'adapter des injecteurs d'oxygène pour pallier à l'environnement
spatial qui n'en comporte pas. De plus, la forme aérodynamique particulière
de cet avion lui permet d'effectuer une rentrée atmosphérique planée
à faible vitesse, la densité totale de l'appareil étant moins élevée
que celle du Shuttle.
Concorde numéro 12
L'appareil visé par le consortium serait le Concorde numéro 12,
un des plus récents de la série et celui ayant accumulé le moins
d'heures de vol supersonique, qui se trouve actuellement dans un
hangar du musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, attendant son
aménagement en vue d'être exposé aux visiteurs. Selon ConcordiaSpace,
sa mise en condition de vol spatial prendrait moins de vingt mois,
et un premier essai suborbital devrait intervenir avant la fin de
2007.
Tourisme spatial
Selon le consortium, le concorde spatial sera capable de transporter
une vingtaine de passagers payants, ainsi qu'un équipage de deux
pilotes et une hôtesse pour les vols suborbitaux, ou 8 passagers
et 2 membres d'équipage pour les vols à destination de la Station.
La réduction du nombre de passagers dans cette deuxième version
s'explique par le supplément de carburant à emporter pour atteindre
la vitesse orbitale. Selon les responsables du projet, les passagers
séjourneraient à bord de la Station moins d'une heure, le temps
de la visiter. Les visites se feraient par groupe de trois personnes,
deux touristes et un astronaute professionnel qui fera office de
guide.
Pour cela, ConcordiaSpace a d'ores et déjà approché quelques astronautes
américains et russes ayant déjà séjourné à bord de la Station et
qui n'ont guère de chance de retourner de nouveau dans l'espace
s'ils comptent sur leurs agences nationales respectives.
Refus des Chefs des agences spatiales
La NASA et les agences spatiales russes et européennes ont d'ores
et déjà fait savoir que la Station spatiale internationale n'a pas
vocation à devenir un lieu touristique et qu'en aucun cas un opérateur
privé ne serait autorisé à s'y amarrer, et encore moins à débarquer
une horde de touristes.
Bien que la Russie ait co-signé cette déclaration, les spécialistes
du secteur ne croient pas un instant que la Russie s'opposerait
à ce qu'un un véhicule spatial s'amarre à un de ses modules, surtout
si plusieurs millions de dollars sont à la clef. Il ne faut pas
oublier que la Russie soutient discrètement le programme spatial
chinois et qu'il est probable que la Russie monnayera la conception
d'un port d'amarrage sur le Concorde. Enfin, un tel consortium ne
peut pas voir le jour en Chine sans le soutien du gouvernement central
de Pékin.
Utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique
Cependant, rien interdit à un véhicule spatial de tourner autour
de la Station et encore moins de s'y amarrer. En effet, les traités
internationaux en vigueur dans l'espace et notamment ceux mis en
place par l'ONU concernant l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique
prévoient l'obligation d'assistance par tous les moyens techniquement
possibles à un équipage en difficulté. Or, la définition de cette
difficulté reste assez imprécise et d'aucuns estiment que le simple
besoin de ravitaillement, en carburant ou en énergie, peut justifier
cette aide obligatoire.
(Poisson d'avril)
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