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Les vents qui soufflent à très haute altitude, dans la stratosphère
terrestre, ont une incidence majeure sur le climat et les conditions
météorologiques. Au cours des années à venir, un instrument canadien
unique en son genre caractérisera ces vents.
SWIFT est le principal instrument du satellite Chinook de l' dont le lancement est prévu vers la fin
de 2010. SWIFT produira les toutes premières cartes tridimensionnelles
des vents qui soufflent entre 20 et 55 kilomètres d'altitude, dans
la stratosphère terrestre.
L'équipe canadienne SWIFT
Plus particulièrement, la mission Chinook permettra de suivre comment
l'ozone est transporté vers les pôles Nord et Sud. " Les
scientifiques ont très peu mesuré les vents de la stratosphère jusqu'à
maintenant, et c'est là que se trouve la majeure partie de l'ozone",
explique le professeur Ian McDade, de l'Université York, chercheur
principal de la mission. "Le transport de l'ozone des Tropiques,
où il est en grande partie produit, vers les pôles est un phénomène
assez bien connu qui porte le nom de circulation Brewer Dobson".
"Toutefois, nous ne pouvons pas prédire à quelle vitesse
l'ozone transitera vers les pôles ni de quelle façon le déplacement
variera d'une année à l'autre", de souligner M. McDade.
"Il s'agit là d'un élément important qui permettra de prédire
avec une plus grande précision les changements qui surviendront
dans les concentrations d'ozone. Cette mission nous permettra de
mieux comprendre les différences entre les variations du cycle naturel
de l'ozone et l'appauvrissement de la couche d'ozone causé par des
substances d'origine anthropiqueS"
À l'affût de la lueur de l'ozone
À l'instar d'une caméra, SWIFT capte les rayons lumineux et il peut
aussi fonctionner dans la plage des infrarouges. Toute la matière,
y compris l'ozone, émet un rayonnement infrarouge . Les chercheurs
utiliseront les données de SWIFT sur la signature infrarouge de
l'ozone transporté afin de déterminer la vitesse et la direction
des vents dans la stratosphère.
Des prévisions améliorées
Les prévisions météorologiques d'aujourd'hui sont produites à l'aide
de mesures quotidiennes de la température, de l'humidité, de la
pression atmosphérique et de la vitesse et de la direction des vents,
lesquelles mesures sont effectuées à partir de ballons météorologiques.
Lancés à des moments spécifiques autour du globe, ces ballons font
un suivi des conditions qui règnent jusqu'à une trentaine de kilomètres
au dessus du sol. L'instrument SWIFT, quant à lui, fournira des
données continues sur les vents qui soufflent à plus haute altitude,
dans la stratosphère
" Les nouvelles connaissances que nous acquerrons sur les
vents stratosphériques pourraient nous permettre de corriger la
composante vent des modèles atmosphériques informatiques, ce qui
rendrait plus fiables les prévisions faites 3 ou 4 jours à l'avance",
de mentionner M. McDade. "Si nous parvenons à démontrer
jusqu'à quel point les données SWIFT permettent d'améliorer les
prévisions météorologiques, alors il y aura un intérêt commercial
bien plus marqué pour les données de ce type".
Les modèles permettent aussi de connaître l'état dans lequel se
trouve présentement la couche d'ozone et de savoir comment elle
évolue, de sorte que nous puissions mieux comprendre le climat à
venir. L'instrument SWIFT et la mission Chinook contribueront à
faire progresser significativement les modèles informatiques de
prévision climatique et météorologique.
© Agence spatiale
canadienne
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