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A partir de 26 études de cas, du Parc national du Kilimandjaro à
la Grande barrière de corail, l'
alerte sur les menaces que les changements climatiques font peser
sur les sites naturels et culturels inscrits sur la Liste du patrimoine
mondial.
Le rapport intitulé 'Etudes de cas sur les changements climatiques
et le patrimoine mondial' illustre les dangers auxquels sont confrontés
les 830 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, en cinq
chapitres qui traitent des glaciers, de la biodiversité marine,
de la biodiversité terrestre, des sites archéologiques et des villes
et peuplements historiques, indique un communiqué publié aujourd'hui
à Paris.
'La communauté internationale reconnaît désormais largement que
les changements climatiques constitueront l'un des défis majeurs
du XXIè siècle', y souligne le directeur Général de l'UNESCO,
Koïchiro Matsuura. La fonte des glaciers de notre planète a des
incidences sur la physionomie de sites inscrits sur la Liste pour
leur beauté exceptionnelle et détruit l'habitat d'espèces rares,
telles que le léopard des neiges dans le Parc national de Sagarmatha
au Népal, indique l'UNESCO.
'Ces changements pourraient aussi avoir des effets désastreux
sur les vies humaines, car les inondations provoquées par les crues
soudaines des lacs glaciaires menacent des établissements humains',
affirme l'agence des Nations Unies qui préconise de mettre en place
des systèmes de surveillance et d'alerte rapide, ainsi que le drainage
artificiel des lacs glaciaires.
Le rapport étudie également les effets des changements climatiques
sur les sites marins du patrimoine mondial. 70% des coraux des grands
fonds marins de la planète subiront probablement les conséquences
des transformations environnementales liées à l'élévation des températures
et à l'acidification croissante des océans d'ici 2100, prévoit le
rapport.
Selon l',
58% des barrières de corail du monde -- abritant des centaines de
milliers d'espèces de poissons -- sont menacées.
A cet égard, le rapport préconise de réduire l'impact sur les barrières
de corail de la pollution, du développement et des exploitations
minières, ce qui pourrait considérablement améliorer leur résistance
aux changements climatiques.
Biodiversité terrestre
La biodiversité terrestre est également menacée par les changements
climatiques, d'après le rapport qui contient une étude détaillée
concernant le site du patrimoine mondial des Aires protégées de
la Région florale du Cap en Afrique du Sud, où la biodiversité est
en danger du fait de la diminution des habitats bioclimatiques --
due au réchauffement du climat et à l'évolution des précipitations.
A l'échelle mondiale, les changements climatiques pourraient entraîner
une modification de la distribution des espèces, y compris les espèces
'envahissantes', pathogènes et parasites, ainsi que des cycles biologiques
comme celui de la floraison, et des relations entre prédateurs et
proies, parasites et hôtes, plantes et pollinisateurs, etc.
Le rapport recommande en particulier la création de zones protégées
et le changement d'implantation géographique des espèces les plus
menacées.
Les changements climatiques pourraient également porter atteinte
aux sites archéologiques du patrimoine mondial, selon le rapport
qui examine les menaces pesant sur la Zone archéologique de Chan
Chan au Pérou, ainsi que sur d'autres biens du patrimoine mondial
au Canada et dans la Fédération de Russie. Les modifications des
cycles de précipitations et de sécheresses, de l'humidité, du niveau
des nappes phréatiques et, par conséquent, de la chimie du sol,
auront inévitablement une incidence sur la conservation des vestiges
archéologiques.
Fonte du permafrost
De même, l'augmentation des températures, provoquant en particulier
la fonte du permafrost dans la région arctique et l'élévation du
niveau de la mer, aura elle aussi de lourdes conséquences sur ce
patrimoine. Le rapport analyse notamment la façon dont les précipitations
liées au phénomène climatique El Niño détériorent la fragile architecture
de terre du site de Chan Chan, vestige de la capitale de l'ancien
royaume chimu, l'une des cités en terre les plus importantes de
l'Amérique précolombienne.
Selon l'UNESCO, l'élévation du niveau de la mer et les inondations
dues aux changements climatiques pourraient avoir des effets dévastateurs
sur les bâtiments et le tissu social des villes et peuplements historiques.
Le rapport cite notamment les sites du patrimoine mondial de la
Ville de Londres ainsi que sur d'autres sites en Europe, en Afrique
(Tombouctou au Mali) et au Moyen-Orient (Ouadi Qadisha et la Forêt
des cèdres de Dieu au Liban).
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