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Le Parlement européen a donné son feu vert final pour déployer Galileo,
si bien que la Commission européenne et l'ESA vont désormais pouvoir
lancer d'ici l'été les appels d'offres à l'industrie en vue de signer
des contrats avant la fin de l'année. Le budget de 3,4 milliards
d'euros, financé sur fonds publics communautaires, sera divisé en
six lots :
- Satellites ;
- Lanceurs ;
- Logiciels ;
- Relais au sol ;
- Centres de contrôle ;
- Gestion de l'ensemble.
Chaque lot sera attribué à un chef de file industriel, obligé toutefois
d'en sous-traiter 40%. Notez que l'Union européenne sera pleinement
propriétaire des satellites de la constellation Galileo.
Mais, à y regarder de plus près, cette bonne nouvelle plonge l'industrie
européenne dans une certaine perplexité.
Explications
Pour l'histoire on retiendra qu'à l'origine du projet les industriels
européens devaient financer la moitié de la phase de déploiement
dans le cadre d'un partenariat public / privé. Mais, des divergences
de vues et de stratégies ont mené à des désaccords et les retards
qui ont contraint l'Europe à taper du poing sur la table et remettre
à plat le projet avec le risque de l'abandonner !
Galileo sera finalement sauvé par des fonds non utilisés du budget
agricole européen, à la faveur de la flambée des prix des matières
premières.
Les études les plus récentes montrent que les profits escomptés
de l'utilisation du géo positionnement dans la vie de tous les jours
seront très importants. A partir de 2013, on parle de 240 milliards
de dollars par an au niveau mondial. Reste que l'on ne sait pas
très bien dans quels secteurs ces profits vont se produire. Dans
le cas qui nous intéresse, si les groupes industriels coopèrent
techniquement, il se peut que, au bout du compte, certains tirent
mieux que d'autres leur épingle du jeu.
Et ce ne sera pas forcément ceux qui auront rendu le système possible
!
Concrètement, le choix des lots sera décisif. Autrement dit, pour
un industriel faut t'il mieux être dans le segment spatial, dans
le segment sol de contrôle des satellites, dans le développement
des terminaux grand public ou spécialisés ?
Par exemple les grands pays spatiaux peuvent tirer un certain bénéfice
à développer et mettre en place la constellation. Mais ce ne sera
pas forcément eux qui en tireront le plus grand bénéfice. On peut
très bien imaginer qu'un groupe, ayant peu investi dans le système,
fasse fabriquer à bas cout, en Chine ou ailleurs, des récepteurs
dont il inondera le marché.
Face à cette situation, il semble que les industriels européens,
vont très certainement essayer de se placer un peu partout pour
ne pas laisser échapper chez le concurrent la partie la plus rémunératrice.
Imaginer la tête de Monsieur EADS qui vend un projet 3 Md € si dans
les années qui suivent des Mr Nokia dégagent un chiffre d'affaires
3 ou 4 fois supérieur simplement en intégrant des récepteurs dans
des téléphones !
Cependant cette situation fait les affaires de la Commission Européenne,
très libérale dans ses perspectives économiques. Une fois le système
mis en place, la Commission parie sur l'émergence d'occasions de
business, créant emplois et richesse.
A suivre donc.
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