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Les extraterrestres enflamment notre imagination. Certaines personnes
sont convaincues de leur existence, d'autres en rigolent. Mais,
au fond de nous, chacun se demande : s'ils existent, où sont-ils
?
Bien évidemment, nous n'allons pas répondre à cette question. Mais,
cela ne doit pas nous empêcher d'être pragmatiques et de nous interroger
sur la problématique de l'existence d'une forme de vie extraterrestre
avancée ailleurs dans l'Univers qu'autour de notre Soleil. Le Paradoxe
de Fermi, du nom du physicien Enrico Fermi qui se demanda dès les
années 50 où sont-ils ? mérite d'être revisité.
Mais, concrètement, que savons-nous de la vie extraterrestre
?
Aujourd'hui, nous avons découvert plus de 170 exoplanètes, certaines
évoluant dans la zone d'habitabilité de leur étoile. Cela renforce
l'idée selon laquelle la vie serait très répandue dans l'Univers,
de sorte qu'il n'est pas idiot de penser qu'une forme de vie intelligente
a pu se développer autour d'une autre étoile et donner naissance
à une entité intelligente. Découvrir des planètes extrasolaires
a été une avancée majeure dans le sens ou la vie ne peut pas se
développer sur une étoile.
Par ailleurs, l'amélioration de nos connaissances sur la structure
chimique et dynamique de la Voie Lactée et de sa zone d'habitabilité
sont à même d'orienter nos recherches d'exoTerres. En effet, il
ne sert à rien de rechercher des formes de vie dans des régions
que l'on saurait invivables. Des simulations montrent que des exoTerres
(planètes similaires à la Terre) ont commencé à se former il y a
plus de 9 milliards d'années et que leur âge médian est estimé à
6,4 milliards d'années, + ou - 700 millions d'années, sensiblement
plus vieux que la Terre (4,6 md). Ce qui revient à dire qu'il existe
des planètes similaires à la Terre en pagaille dans l'Univers.
Mais ce n'est pas tout. On sait aujourd'hui que la vie est apparue
très tôt sur la Terre, sans toutefois que l'on soit capable de dater
avec précision son apparition et décrire les chemins pris par la
vie. Cette rapidité laisse à penser qu'il existe une très grande
probabilité que de nombreuses planètes sont habitables, même s'il
ne s'agit que de simple organismes. Quant à la découverte sur Terre
d'organismes vivant dans des environnements extrêmes, cela montre
la grande capacité qu'a la vie à se développer et perdurer dans
les niches biologiques les plus improbables (planchers océaniques,
intérieur de volcans) et laisse à penser qu'il existe dans l'Univers
des habitats cosmiques probablement plus important en nombre que
ce que nous pouvions imaginer il y a peu.
Enfin, notre connaissances plus précises de la biologie moléculaire
et de la biochimie nous amènera, un jour, à comprendre l'histoire
de l'apparition de la vie et ses caractéristiques intrinsèques de
sorte que nous serons mieux à même de déterminer quelles sont les
étoiles les plus propices à favoriser l'apparition de la vie.
Où chercher ?
Les programmes de type SETI n'ont pas réussi à ce jour à découvrir
le moindre signe tangible de l'existence d'une forme de vie extraterrestre
quelque part dans la Voie Lactée. Ce n'est pas faute d'avoir essayé
! Reste que de nombreux scientifiques s'interrogent sur le bien
fondé de ce type d'approche. L'absence de résultats tangibles depuis
les débuts de l'astronomie moderne, mais surtout par les avancées
dans les domaines de l'astrophysique, de l'astrobiologie, qui tendent
à démontrer que les éléments et les conditions nécessaires à la
vie sont présentes un peu partout dans l'Univers, conduit de nombreux
scientifiques à modifier la façon dont nous les recherchons.
Les scientifiques considèrent que l'on pourrait avoir une nouvelle
approche en se basant sur des critères laissé de côté comme la métallicité
et le gradient de température dans la Galaxie et la distribution
spatiale et l'évolution de toute communauté d'entité intelligente.
Les régions externes du disque galactique seraient alors les endroits
les plus intéressants pour démarrer des recherches.
Ils pensent que six grandes megatrajectoires déterminent l'essence
de l'orientation vectorielle de l'histoire de la vie. Les megatrajectoires
pour un ordre logique sont dictées par la nécessité pour un niveau
N de complexité d'exister avant que N + 1 puisse évoluer. Ainsi,
chaque megatrajectoire ajoute de nouvelles dimensions qualitativement
distinctes à la façon dont la vie utilise l'espace.
Bien évidemment, les caractéristiques de telles populations et leurs
préférences sociologiques et technologiques nous sont entièrement
inconnues et toutefois les scientifiques supposent qu'elles fonctionnent
en accord avec les Lois connues de la physique et qu'à un certain
point elles deviennent typiquement motivées par un méta-principe
incarnant le rôle central du traitement de l'information de sorte
que les communautés intelligentes tendront à émigrer à l'extérieur
de la galaxie pour des raisons thermodynamique et astro-chimique.
Les six megatrajectoires décrites par l'évolution biologique
sur terre sont jusqu'ici :
- de l'origine de la vie au "dernier ancêtre commun" ;
- diversification des procaryotes ;
- diversification unicellulaire des eucaryotes ;
- multicellularité ;
- invasion de la terre ;
- aspect d'intelligence et de technologie.
L'évolution postbiologique peut présenter une septième megatrajectoire,
déclenchée par l'apparition de l'intelligence artificielle au moins
équivalente à l'intelligence d'origine biologique, aussi bien que
l'invention de plusieurs technologies essentielles de niveau de
complexité s'approchant de celui du vivant et d'incidences capitales
sur l'environnement, telles les nanotechnologies moléculaires.
Si les civilisations existant dans l'univers sont aussi nombreuses
que la logique amène à penser, tous les schémas doivent s'être réalisés
quelque part, incluant toutes les mégatrajectoires possibles ainsi
que leurs combinaisons, et même d'autres. Donc tous les postulats
doivent être réalisables et réalisés... jusqu'à ce qu'elles se rencontrent
et s'organisent en une "hyper-civilisation".
Reste que la croissance exponentielle de la civilisation technologique
sur Terre, amène certaines interrogations sur l'évolution d'une
civilisation beaucoup plus évoluée que la nôtre. La science progresse
d'une façon exponentielle, et non linéaire. La valeur du progrès
réalisée en 10 ans aujourd'hui mettait 100 ans à s'accomplir à une
époque pas si reculée, et sera peut-être réalisée en 1 an d'ici
la fin du siècle, ou peu s'en faut.
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