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Les Ministres en charge de l'espace des 17 Etats membres de l' et du Canada, qui se sont réunis 2 jours
à Berlin dans le cadre de la Session du Conseil de l'ESA ont approuvé
plusieurs programmes pour les cinq prochaines années. Près de 97%
des fonds réclamés par l'ESA à ses Etats membres ont été approuvés
de sorte qu'aucun projet majeur a été abandonné.
Pas de participation dans Kliper
Parmi les domaines d'activité de l'ESA qui nous intéressent, la
participation de l'Europe au projet Kliper a été repoussée à des
jours meilleurs. Kliper est le projet d'avion spatial habité russe
qui doit remplacer les capsules Soyouz d'ici 2015. Une décision
plus volontariste sur ce projet est attendue en 2008, lors de la
prochaine Session, et il n'est pas impossible que les ministres
décident de s'engager plus en avant dans ce programme. Notez que
l'abandon de cette initiative est dû à la France, l'Allemagne et
l'Italie. Ces trois pays, qui font face à des déficits chroniques,
on argumenté le fait que l'ESA aurait de toute façon joué un rôle
mineur dans la gestion du projet.
Programme scientifique
Concernant le programme scientifique Vision Cosmique, les Etats
membres ont suivi l'Agence et accordé dans sa totalité le budget
demandé. Vision Cosmique s'annonce ambitieux et éclairé, en droite
ligne avec l'emblématique programme Horizon 2000 de Roger-Maurice
Bonnet qui a placé l'Europe et ses chercheurs en tête dans plusieurs
domaines de l'astronomie moderne et de l'exploration du Système
Solaire.
Concernant Aurora, le programme scientifique à long terme de l'Agence
spatiale, la mission d'exobiologie martienne ExoMars a été sur-souscrite
de sorte que ce projet est bel et bien lancé.
L'incertitude concernant la mission à destination de Mercure BepiColombo
est levée et l'on attend maintenant une décision sur Eddington,
une sorte de super Corot qui devrait notamment rechercher des exoTerres
mais avait été abandonnée en 2003. Rappelons que les deux vols de
qualification nécessaires à Arianespace pour qualifier Ariane 5
ECA, dont le premier exemplaire a explosé en décembre 2002, ont
nécessité un financement exceptionnel et contraint l'ESA à annuler
la mission Eddington et à reconfigurer BepiColombo en abandonnant
le rover qui devait atterrir sur mercure, cela afin de trouver les
fonds destinés à combler le déficit financier.
Vols habités
Concernant les vols habités, les ministres ont montré l'intérêt
qu'ils portent à la Station spatiale internationale en décidant
de financer la maintenance des expériences et des équipements européens
à bord de la Station et de financer de prochaines expériences. Reste
que ce financement est légèrement inférieur à ce que souhaitait
l'ESA. Certaines expériences qui devaient voler ou en cours de développement
seront abandonnées.
Concernant le laboratoire européen Columbus qui doit être lancé
par la NASA à bord de la navette spatiale et accroché à la Station
en 2007, l'ESA va faire son possible pour que la NASA fasse en sorte
que Columbus soit lancé le plus rapidement possible et avant la
8ème mission de la navette après son retour en vol comme cela est
prévu.
Lanceurs
Enfin, dans le domaine des lanceurs, une étape importante a été
franchie avec l'approbation d'une politique européenne globale qui
garantira la cohérence entre les activités liées aux lanceurs et
aux satellites. Autrement dit, priorité est faite à l'utilisation
de lanceurs européens pour lancer les satellites européens. Cela
parait évident, mais ce n'était pas le cas ! On compte 3 types de
lanceurs européens. La famille Ariane 5, le lanceur Vega et la fusée
Soyouz lorsqu'elle sera tirée depuis Kourou.
Les études exploratoires et plus concrètes de préparations des futurs
lanceurs ont également trouvé un financement.
Observation de la Terre
Concernant l'utilisation de l'espace pour observer la Terre, les
ministres ont décidé de financer le remplacement de Cryosat, le
satellite d'étude des glaces perdus à la suite de la défaillance
de son lanceur, une fusée Rockot, en octobre 2005. ils ont également
souscrit la composante spatiale du Programme de surveillance mondiale
pour l'environnement et la sécurité (GMES), qui représente également
une contribution essentielle de l'Europe à l'initiative Système
des systèmes mondiaux d'observation de la Terre (GEOSS).
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