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01.12.05 Titan
Les derniers résultats scientifiques de Huygens
 


C'est au Siège parisien de l'Agence spatiale européenne qu'ont été présentés les tous derniers résultats de Huygens, la sonde qui s'est posée sur la surface de Titan, le 14 janvier 2005. Titan présente un intérêt certain en raison de la chimie qui s'y passe et parce qu'il est le seul objet du Système Solaire, avec la Terre, à être doté d'une atmosphère épaisse majoritairement composée d'azote.

Après un voyage de plus de 7 ans, transporté par Cassini, Huygens a été largué le 25 décembre 2004 sur une trajectoire de rencontre avec Titan et a entamé sa descente le 14 janvier 2005. La descente dans l'atmosphère de Titan a durée 2 heures et 28 minutes et la sonde fonctionnée 72 minutes après son atterrissage, en douceur, sur la surface.

L'atmosphère

3 parachutes se sont successivement déployés pour freiner la descente de Huygens dans l'atmosphère. l'ensemble de la charge utile a fonctionné de façon nominale et les mesures prises montrent une atmosphère brumeuse, turbulente et très venteuse. Il se peut même que la sonde ait vu des éclairs, mais cela n'est pas confirmé. Ces analyses révèlent une chimie fondée sur la transformation du méthane en hydrocarbures complexes dans la stratosphère. Les mesures ont également confirmé une pression égale à une fois et demie celle de la Terre et une température de -180°C qui empêche la formation de toute vapeur d'eau, et donc d'oxygène, à partir de la glace d'eau.

Pendant la descente, la sonde a été déportée de 160 km par les vents et sa rotation a été contraire à ce qui avait été prévu. Quant à la force des vents, elle est dans des valeurs conformes au profil de la mission. Ils soufflent dans le même sens que la rotation du satellite et sont plus rapides, atteignant 120 mètres par seconde (430 km/h), à 120 km d'altitude.

La surface

La surface de Titan est vraiment visible à partir de 15 kilomètres d'altitude environ. La sonde s'est posée dessus sans problème. Bien qu'il soit difficile de déterminer la consistance du sol, on peut la comparer à de la neige mouillée. La sonde ne s'est pas enfoncée de beaucoup et ne s'est pas non plus immobilisé tout de suite. Un léger enfoncement s'est produit peu après l'atterrissage, ce qui indique une surface molle et certainement pas dure.

A la satisfaction des scientifiques, la sonde a fonctionné pendant 72 minutes, jusqu'à l'épuisement de ses batteries. Reste que la plupart des données enregistrées au sol n'ont pas pu être transmises à la Terre, l'orbiter Cassini avait entre-temps poursuivi sa route dans l'espace, et ne pouvait plus capter les signaux de Huygens. Notez que cela était prévu, le profil de mission ne prévoyait pas que Cassini 'stationne' au-dessus de Huygens. Cela était impossible.

Huygens s'est posé sur une surface plate mais pas lisse. Bien qu'un seul plan du site d'atterrissage a été acquis, la caméra n'avait pas été conçue pour tourner, on est certains que la sonde est entourée de galets de glace. D'ailleurs, au moment de l'impact, Huygens a écrasé un de ces galets. La chaleur de la sonde a fait fondre de la glace et dégazage qui s'en est suivi a été détecté par ses instruments.

Bien que la sonde n'a pas détecté de liquide, tout laisse à penser que des fluides se sont écoulés suffisamment longtemps et rapidement pour façonner les lits de rivières et autres vallées et réservoirs que l'on aperçoit pendant les derniers kilomètres de la descente de Huygens.

Enfin, d'après l'ensemble des résultats, il est très peu probable, voire impossible, qu'une forme de vie ait pu se développer à un moment de l'histoire de Titan.

Le méthane sur Titan

Le méthane de l'atmosphère de Titan est converti en hydrocarbures et en composés d'azote et de carbone par le bombardement de particules dans l'environnement de Saturne et l'exposition aux rayons ultraviolets du Soleil. Ceux-ci se condensent entre 300 et 200 km d'altitude et forment un brouillard orange de matériaux organiques, qui finissent en pluie sur la surface, où ils s'accumulent en une couche spongieuse formée aussi de galets de glace d'eau et de méthane liquide.

Ce méthane qui s'échappe constamment de l'atmosphère de Titan doit être remplacé dans un cycle de renouvellement, ce qui implique l'existence d'une réserve de méthane ou de carbone sous une forme primitive, probablement en sous-sol. Un processus similaire pourrait avoir évolué sur la Terre primitive, formant de vastes poches de méthane, et Titan en serait un modèle fossilisé par le gel, stoppé dans son évolution.

Voir le film de la descente de Titan dans l'atmosphère

 
Le site d'atterrissage de Huygens

Le site d'atterrissage de Huygens vu depuis une auteur de plusieurs kilomètres (gauche) et lorsque la sonde est posée au sol (droite)

Crédits ESA / NASA / JPL / University of Arizona

 
+ d'infos


Un scientifique français, le Dr R. Raynal, Dr de l'université de Toulouse et spécialiste en exobiologie, tient à jour Titan, Exploration d'un nouveau monde, un site web qui fait le point sur les dernières avancées concernant. A noter, que ce site est entièrement en français, ce qui est rare sur le web pour un site à vocation scientifique et richement illustré.

- dossier (flashespace)
- articles (flashespace)
- site ESA
- site NASA


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Huygens : les secrets de l'atmosphère et des aérosols de Titan (futura-sciences.com, 01.12.05)
Cassini survole la région d'atterrissage de Huygens (21.11.05)


   
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