|
La
a dévoilé les grandes lignes de sa stratégie de retour sur la Lune.
Une annonce très attendue car, cette fois-ci, les Américains ont
bel et bien l'intention de s'installer de façon durable.
Evidemment, ce retour sur la Lune se fera par étapes et ce n'est
pas demain que l'on verra les premières colonies lunaires s'affranchir
de la tutelle de la Terre. Mais, si les Etats-Unis soutiennent leur
effort, on peut dire que la NASA vient de jeter les pierres d'un
édifice qui verra l'homme quitter sa planète et partir conquérir
d'autres régions du Système Solaire.
Les documents rendus publics sont très explicites sur cette stratégie
mais, il ne nous parait pas opportun de les détailler car il est
évident que la NASA adaptera sa stratégie d'installation sur la
Lune au fur et à mesure de ses avancées technologiques, des problèmes
financiers, techniques, logistiques qui se dresseront devant elle
et enfin de l'analyse des missions robotiques précurseurs
à l'installation de l'homme.
Cependant trois facteurs sont à retenir. Devant la complexité de
la tâche qui attend les Américains, la NASA se dit favorable à une
coopération internationale, du moment que les Etats-Unis en conservent
le leadership dans le cadre d'un effort coordonné par la NASA. Si
plusieurs agences spatiales se sont d'ores et déjà déclarées intéressées,
soulignons que cette participation internationale concerne la recherche
scientifique, les avancées technologiques ou encore le soutien financier.
Bien que cela ne soit pas écrit noir sur blanc, cette coopération
exclut l'exploitation des ressources lunaires.
Facteur clé, l'exploitation des ressources lunaires. A la différence
de leur utilisation aux seules fins des besoins propres à toute
colonie, l'exploitation de la Lune ouvre une nouvelle ère de la
conquête spatiale avec l'industrialisation de certains éléments
lunaires aux profits d'un pays. Parmi les ressources naturelles
de la Lune les plus propices, l'hélium-3 figure en bonne place (lire
notre article ).
Enfin, la Lune sera utilisée pour préparer les missions habitées
vers Mars et au-delà. Mars n'est pas en fin en soi. D'un point de
vue scientifique et économique, les astéroïdes sont également des
cibles de choix.
Les étapes du retour de l'homme sont connues. Des missions robotiques
(orbiter, rover) seront envoyées en éclaireur de façon à déterminer
l'emplacement le plus adapté à la présence humaine. S'en suivra
le débarquement d'astronautes pour des expéditions de quelques jours
puis la mise en place d'un poste avancé. D'ici 2025 on s'attend
que cette petite base soit de taille significative, capable de soutenir
4 personnes.
Le cratère Shackleton
L'approche de la NASA prévoit de développer une base lunaire tirant
la plus grande partie de son énergie de l'utilisation du Soleil.
A proprement parler, il s'agira plus d'un avant poste préfigurant
une base lunaire Elle serait installée à un des pôles lunaires.
La région la plus souvent citée, est une région constamment éclairée
sur les remparts du cratère Shackleton, au pôle sud.
Cette base comprendrait une zone d'observation, une zone réservée
à l'extraction de ressources pour répondre aux besoins de la base,
une zone dédiée à la production d'énergie et enfin 'le port spatial'.
Ces régions polaires sont propices à l'établissement d'une base
lunaire. Leur exposition au Soleil est suffisante pour faire fonctionner
de petites usines de production d'énergie à partir de panneaux solaires,
d'autant plus que la technologie est bien maîtrisée. Ces régions
ne sont pas soumises à des changements de température trop brutaux,
entre le entre le jour et la nuit. Elles offrent une certaine stabilité
de la température. Si au niveau de l'équateur, la température peut
passer de - 170 °C à + 110 °C, ce qui est difficilement vivable,
au niveau des pôles on note des températures d'environ - 30°C. A
de telles températures, la NASA est parfaitement capable de mettre
en place de petites stations solaires capables de maintenir des
habitats.
(07.12.06)
(07.12.06)
|