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Aujourd'hui, 2 radars tournent autour de Mars. Il s'agit de MARSIS,
embarqué sur l'orbiter européen Mars Express, en fonction depuis
début 2004 et de SHARAD monté sur Mars Reconnaissance Orbiter (NASA)
dont les premières données viennent d'être rendues publiques.
Deux radars complémentaires
Ces deux radars sont complémentaires de sorte que les scientifiques
attendent beaucoup des mesures du radar SHARAD surtout en synergie
avec les mesures de MARSIS. Une complémentarité d'autant plus poussée
que l'équipe italo-américaine de MARSIS est étroitement associée
au projet de radar Sharad, fourni par l'Agence spatiale italienne
(ASI).
MARSIS est en effet capable d'explorer la subsurface jusqu'à une
profondeur moyenne de cinq kilomètres tandis que SHARAD examinera
en priorité les couches plus proches de la surface de la planète.
Le radar Sharad, utilise la fréquence 4 fois plus grande de celle
du radar MARSIS et la bande 10 fois plus large. Ces caractéristiques
fréquentielles lui permettront de mesurer les profondeurs jusqu'a
un kilomètre avec une résolution de 15m.
Aujourd'hui, la problématique de l'eau de la vie et de l'évolution
des climats demeurent un enjeu majeur de la connaissance de Mars
et sont un moteur de l'exploration robotique de la planète. Pour
répondre à ces questions, plusieurs types d'instruments d'observation
et d'analyse tournent autour de Mars ou sont posés sur sa surface.
Les radars de Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter sont deux
instruments déployés avant tout pour découvrir des réservoirs d'eau
sous la surface et apporter des indices pour apporter des indices
sur l'existence d'une forme de vie éteinte ou active.
Eau
Si aujourd'hui l'existence passée d'eau est démontrée tant par l'observation
que par la modélisation, son histoire reste mal comprise et on recherche
toujours de vastes réservoirs d'eau sous quelle forme que ce soit
car les scientifiques sont convaincus qu'un volume important d'eau
est vraisemblablement stocké dans le pergélisol martien et/ou dans
la subsurface.
Les premiers résultats de MARSIS, rendus publics en novembre 2005
vont dans ce sens avec la découverte de dépôts en couches au pôle
nord composés de glace d'eau presque pure et froide.
Vie
Quant à la problématique de la vie elle est somme toute assez claire.
Mars a connu dans son histoire toutes les conditions nécessaires
à l'apparition de la vie et à sa perduration mais on pas encore
réussi qu'à un moment donné ces conditions ont été réunies ensemble
!
L'état de nos connaissances en est au point où la recherche d'une
vie extraterrestre va principalement être guidée par les conditions
qui ont conduit à l'apparition de la vie terrestre, conditions qui
vont servir de référence. Sur Terre, le passage de la matière à
la vie se fit dans l'eau, il y a environ 4 milliards d'années, avec
des systèmes moléculaires capables d'auto-reproduction et d'évolution.
Ces conditions existaient vraisemblablement sur Mars il y a 4 milliards
d'années et existent peut-être encore.
Si les radars ne risquent pas de découvrir des traces de vie fossilisées
ou 'foisonnante' leur apport dans cette question n'est pas négligeable.
Le sous-sol martien, qui témoigne également des processus qui ont
modelé la surface de la planète lors de son histoire géologique
ancienne, présente très certainement une grande diversité de couches
sédimentaires et volcaniques et représente une zone de première
importance pour la recherche de vie martienne. Ce sous-sol est constitué
de dépôts d'éjectas pouvant contenir des dépôts sédimentaires fluviaux
(paléo chenaux), marins ou éoliens ainsi que des coulées volcaniques
mais il est masqué à l'observation directe par un dépôt éolien.
A ce jour, seuls les radars sont capables d'explorer ces régions
souterraines de Mars. La NASA a bien prévu d'envoyer en 2007 le
lander Phoenix foré son sous-sol mais avec un forêt capable de s'enfoncer
sur 2,5 m, ces régions resteront inaccessibles.
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(02.10.06)
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