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Le de la NASA a réussi l'incroyable exploit de
voir aussi loin que possible en montrant les toutes premières
structures de matière formées après le Big Bang , il y a quelque
13 milliards d'années !
Ces structures, vues dans l'infrarouge, sont localisées
dans une région de la Grande Ourse qui s'étend sur
plus de 100 millions d'années-lumière. Quels que
soient les moyens d'obsetvations utilisés, il n'est pas
possible de voir plus loin dans la totalité des longueurs
d'onde du spectre électromagnétique. On ne peut
que les résoudre !
Ages sombres
Spitzer 'voit' donc les premiers objets 'visibles' de l'Univers,
ceux qui se sont formés après les Ages sombres ou obscurs, une
période de l'histoire de l'Univers qui débute après la diffusion
du rayonnement cosmique, lorsqu'il apparaissait chaud et opaque
et avant la formation des premières structures lumineuses constituées
d'étoiles et de galaxies à partir de 200 millions d'années après
le Big-Bang.
Tout ce qui s'est passé avant cette période d'âge sombre est masqué
à jamais par ce 'mur' complètement opaque. C'est-à-dire lorsque
l'Univers était âgé de 0 à 380.000 ans, de l'Univers primordial
à l'Univers structuré et hétérogène que l'on connaît aujourd'hui.
La période qui s'ensuit voit un grand nombre d'objets stellaires
nouvellement formés qui vont alors réchauffer l'Univers avant
de se rassembler de façon à former les premières galaxies que
l'on a par le passé réussi à observer mais sans jamais remonter
aussi loin.
Etoiles ou trous noirs
La nature des objets que montre l'image divise les astronomes.
Il se peut qu'il s'agit d'étoiles de la Population III, un groupe
ou une famille d'objets que l'on pense être la toute première
génération d'étoiles jusqu'à 1000 fois plus massive que le Soleil,
ou de gaz chaud tombant dans les premiers trous noirs de l'histoire
de l'Univers. Reste que ces objets sont intrinsèquement incroyablement
lumineux et diffèrent complètement de ce à quoi nous avons l'habitude
d'observer.
S'il s'agit d'étoiles, alors on peut penser que l'on voit les
premiers blocs qui formeront les premières galaxies (petites)
qui par la suite fusionneront ensemble pour donner naissance à
des galaxies bien plus grandes, comme la Voie Lactée.
Note
Cette découverte va dans le sens des observations faites dans
les années 90 par le satellite de la NASA, Cosmic Background Explorer
selon lesquelles il existerait des sources de rayonnement infrarouge
ne provenant pas des étoiles connues. Elle confirme les observations
de la sonde Wilkinson Microwave Anisotropy" (NASA) qui en 2003
datait la naissance des premières étoiles entre 200 et 400 millions
d'années après le Big-Bang.
Le télescope spatial Spitzer
Le a été placé sur orbite le 25 août 2003 par
une fusée Delta II de Boeing depuis la base américaine de Cap
Canaveral (Centre spatial Kennedy). D'une durée de vie opérationnelle
d'au moins 2 ans et demi, et portée à 5, Spitzer complète la gamme
des grands télescopes spatiaux de la NASA que sont Hubble, Chandra
et Compton (désorbité en 2000).
Le télescope est doté d'un miroir de 85 centimètres et de trois
instruments à refroidissement cryogénique : une caméra fonctionnant
dans le proche et moyen infrarouge, un spectrographe permettant
d'analyser l'ensemble des longueurs d'ondes de l'infrarouge et
un photomètre pour la collecte d'informations sur la gamme d'infrarouge
lointain.
Depuis son orbite héliocentrique, dos au Soleil, il étudie la
notamment la formation des étoiles et des planètes. Il observe
l'Univers comme il était il y a des milliards d'années et aide
les scientifiques à déterminer la façon et le moment dont les
premiers objets se sont formés, ainsi que leur composition. Spitzer
est capable de découvrir des objets jamais observés auparavant
car occultés par la poussière interstellaire comme les étoiles
et les galaxies les plus lointaines. Il observe les objets les
plus froids du Système Solaire (planètes externes, astéroïdes
et autres petits corps) et les disques de poussière présents autour
de jeunes étoiles (disque proto-planétaire).
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