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À l'occasion d'une conférence donnée le 13 décembre à l'Institut
George C. Marshall, le sous-secrétaire d'État chargé des questions
liées au contrôle des armements et à la sécurité internationale,
M. Robert Joseph, a affirmé que les États-Unis restaient attachés
à la protection et à l'augmentation des utilisations pacifiques
de l'espace.
Le premier principe sous-tendant la politique spatiale des États-Unis,
a-t-il indiqué, est l'attachement que porte ce pays à l'exploration
et à l'utilisation des confins de l'espace « par tous les pays,
dans des buts pacifiques, et pour le bénéfice de l'humanité tout
entière ».
Les États-Unis, a dit M. Joseph, « montrent la voie lorsqu'il s'agit
d'accroître les utilisations de l'espace dans des buts pacifiques
et continueront de le faire ».
« Les progrès que nous avons faits dans l'espace dans le domaine
des communications, de la médecine, des transports, et dans nombre
d'autres domaines, ont profité non seulement aux Américains, mais
à l'humanité tout entière, y compris aux habitants de pays qui ne
se sont pas encore aventurés dans l'espace », a-t-il fait remarquer.
Citant plusieurs avancées médicales, il a précisé que la scanographie
et l'imagerie par résonance magnétique découlaient d'une technologie
mise au point pour améliorer les photos prises de la Lune durant
la mission Apollo, que le fonctionnement des dialyseurs reposait
sur un procédé chimique mis au point par la NASA, que la technologie
des pompes à insuline avait été mise au point pour le Viking, le
vaisseau spatial destiné à Mars, et que les systèmes électriques
satellitaires de la NASA avaient été utilisés lors de la fabrication
du premier stimulateur cardiaque programmable.
« L'objectif de notre politique est de garantir que ces progrès
se poursuivent et que le monde entier jouisse des avantages qui
sont associés à un accès gratuit à l'espace et à sa sécurité »,
a expliqué M. Joseph, ajoutant que la politique spatiale des États-Unis
n'avait guère changé depuis leur première exploration de l'espace
: ce pays n'a jamais cherché à monopoliser l'espace ou à en refuser
l'accès à d'autres pays pour une utilisation pacifique.
L'actualisation de cette politique, dont les éléments ont été annoncés
en octobre, porte, a-t-il expliqué, « sur l'augmentation de mesures
visant à garantir la sécurité à long terme de nos avoirs spatiaux
eu égard aux nouvelles menaces et à notre utilisation accrue de
l'espace ». Il s'agit, en effet, de garantir l'accès aux techniques
spatiales d'imagerie, de communication, de positionnement, de navigation,
de synchronisation, qui sont indispensables pour réaliser le plein
éventail des activités diplomatiques, informationnelles, militaires
et économiques des États-Unis.
Pour garantir la continuité d'un accès libre à l'espace, a précisé
M. Joseph, il faut que les États-Unis aient « un éventail complet
d'options pour dissuader les menaces à notre infrastructure spatiale
et se défendre contre ces menaces », et cette dissuasion est liée
à la mise au point d'une nouvelle politique spatiale nationale -
la première en dix ans - car « elle énonce clairement quels sont
les intérêts vitaux ».
Les États-Unis ont dit sans ambiguïté que la protection des avoirs
spatiaux était d'un intérêt capital, a souligné M. Joseph, rappelant
qu'il ne faudrait pas qu'un gouvernement ou une entité non étatique
quels qu'ils soient s'imaginent que les États-Unis accepteraient
qu'on leur refuse le droit à une utilisation pacifique de l'espace.
Ils se réservent également le droit de défendre leur sécurité ainsi
que celle de leurs avoirs spatiaux, a-t-il fait valoir, précisant
que lorsque que les États-Unis s'emploient à protéger leurs intérêts
nationaux, les activités qui relèvent de la défense et du recueil
d'informations ne sont pas contraires à des objectifs pacifiques
en ce qui concerne l'espace.
Le droit qu'ont les États-Unis de se défendre, a déclaré M. Joseph,
ne signifie pas qu'ils veulent s'approprier l'espace. À l'opposé,
la politique spatiale des États-Unis met énormement l'accent sur
la coopération internationale et encourage d'autres pays à s'associer
à la vision du président Bush qui est de retourner sur la Lune et
d'envoyer des hommes sur Mars.
Les États-Unis, a dit M. Joseph, restent attachés à l'entreprise
de vastes initiatives internationales, telles que la station spatiale
internationale, et n'ont jamais épousé de telles initiatives avec
autant de vigueur.
Par le truchement de la diplomatie, ils continueront à ouvrer afin
de garantir que tous les pays bénéficient de l'utilisation pacifique
de l'espace, a conclu M. Joseph, ajoutant que la nouvelle politique
n'avait pas pour vocation d'être une stratégie hostile ou unilatérale,
mais qu'elle reflétait plutôt « des appréciations rationnelles et
une voie positive conduisant à un avenir plus sûr et plus prospère
».
© David Anthony Denny (rédacteur
USINFO)
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