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Début décembre, l'ESO, l'organisation européenne pour la recherche
astronomique dans l'hémisphère sud, a donné son à une étude préliminaire à la construction du Extremely
Large Telescope européen, étude qui ouvre la voie à une nouvelle
ère de l'astronomie moderne. Les premières lumières de ce télescope
de 42 m de diamètre ne sont pas attendues avant 2017.
Science
Des avancées significatives sont d'ores et déjà attendues. Avec
un diamètre de 42 m et un système d'optique adaptative, l'E-ELT
sera plus de cent fois plus sensible que les plus grands télescopes
optiques en service aujourd'hui, tels que les télescopes jumeaux
Keck de 10 m ou encore les 4 télescopes de 8,2 m du VLT. Mieux encore,
il supplantera le télescope Hubble, s'il est encore en service (ce
qui est peu probable) ou son successeur le télescope spatial James
Webb.
L'E-ELT sera capable d'observer dans une gamme large de longueurs
d'ondes, allant de l'optique à l'infrarouge. Pour cela, il sera
équipé de nombreux instruments à même d'aborder de nombreuses questions
fondamentales. telles que la nature de la matière noire et de l'énergie
sombre, la pluralité des mondes (c'est-à-dire la recherche d'exoplanètes),
la formation des premières étoiles et galaxies, etc.
Enfin, comme chaque mission apporte son lots de surprises scientifiques,
parions que l'Extremely Large Telescope européen bouleverse certaines
idées reçues et soit à l'origine de découvertes inattendues.
Exoplanètes et systèmes proto-planétaires
La détection et la caractérisation des planètes à l'extérieur de
notre système solaire constituent un objectif passionnant pour la
nouvelle génération de télescopes. L'E-ELT sera capable de détecter
une variété plus large de planètes que ce qu'il est possible de
voir aujourd'hui. Un télescope de 30 à 60 m pourra aussi étudier
les jeunes étoiles proches, afin d'observer la formation de nouveaux
systèmes planétaires, et offrira un complément inestimable au très
grand observatoire submillimétrique ALMA, actuellement en construction,
qui sera capable de sonder le cœur des régions poussiéreuses où
se forment les étoiles et les planètes.
La formation des étoiles tout au long de l'histoire de l'Univers
Pour l'E-ELT, les galaxies très éloignées apparaîtront comme si
elles étaient nos voisines. Les astronomes seront en mesure d'étudier
la façon dont les étoiles se forment dans un grand nombre de galaxies
jusqu'à la distance de l'amas de galaxies le plus proche de notre
Groupe Local, l'amas de la Vierge. En étudiant les populations stellaires,
les astronomes peuvent reconstituer une histoire détaillée de la
formation des étoiles, offrant un éclairage important sur la façon
dont les galaxies sont créées et comment elles évoluent. De telles
études sont actuellement uniquement possibles parmi les plus proches
voisins de la Voie Lactée. Un télescope mesurant 30 m ou plus sera
capable de résoudre les étoiles individuelles jusqu'à la galaxie
d'Andromède, la plus grande galaxie la plus proche.
La physique de la jeunesse de l'Univers
Grâce à l'E-ELT, les astronomes seront en mesure de regarder dans
le passé l'Univers jeune, à quelques centaines de millions d'années
à peine de l'origine de l'espace et du temps. Ils détecteront les
sources de lumière les plus primitives, au moment où la toute première
génération d'étoiles ultra massives qui se sont formées dans le
gaz primordial ont terminé leur vie dans des explosions titanesques.
L'Univers jeune est aussi un laboratoire idéal où nos connaissances
des phénomènes physiques les plus extrêmes - comme les trous noirs,
la matière noire et l'énergie sombre - peuvent être testées et élargies.
L'immense surface collectrice de lumière d'un ELT rendra possibles
les études des structures les plus éloignées dans le cosmos, mettant
en lumière la nature de la physique de l'Univers jeune.
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