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Sortie intacte de sa rencontre avec la comète Tempel-1, la sonde
de la NASA s'est vue attribuer début 2007 de nouveaux
objectifs. La mission Epoxi pour Extrasolar Planet Observation and
Deep Impact Extended Investigation prévoit donc d'utiliser Deep
Impact pour observer l'atmosphère d'exoplanètes et rejoindre une
nouvelle comète.
Initialement, la NASA avait choisi Boethin comme cible, mais l'Agence
spatiale américaine a été contrainte de revoir ses plans tout simplement
parce qu'elle n'a pas réussi à la retrouver dans le ciel ! Selon
les astronomes, Boethin se serait fragmentée en plusieurs morceaux,
trop petits pour être observés.
Ce sera finalement Hartley-2, une comète au noyau actif, similaire
en taille et masse à Tempel-1. Le rendez-vous est prévu en octobre
2010 à quelque 20 millions de kilomètre de la Terre. Calculé au
31 décembre 2007, ce voyage prendra plus de 2 ans et demi. La sonde
parcoura l'équivalent de 18 fois la distance de la Terre au Soleil
et tournera 3 fois autour de la Terre avant d'atteindre la comète.
Objectifs scientifiques
La sonde s'approchera d'Hartley-2 jusqu'à 550 kilomètres. Evidemment,
il n'est pas question de la percuter comme ce fut le cas avec la
comète Tempel-1 mais de l'étudier sous toutes les coutures au moyen
des 3 instruments de Deep Impact. La sonde possède un spectromètre
infrarouge et 2 caméras. La caméra HRI permet des images à haute
résolution et la caméra MRI prend des clichés de plus faible résolution
avec un champ de vision plus large.
- Tracer des cartes des températures, de l'albédo et des variations
de couleurs ;
- Modéliser son noyau ;
- Etude de la distribution de la poussière et des gaz dans la coma
;
- Recherche des composés volatils congelés ;
- Repérer les caractéristiques de surface qui indiquent par quel
processus la comète a été formée ;
- Planétologie comparée de la taille et la distribution des cratères.
Note
Les comètes, comme les astéroïdes par exemple, font partie de la
famille des petits corps du Système Solaire. Ce sont des fossiles,
des planétésimaux qui ne se sont pas agrégés pour former des planètes,
d'où l'intérêt de leur étude. Il s'agit d'objets très froids à l'exception
bien sûr des comètes qui se réchauffent de façon importante quand
elles se rapprochent du Soleil. On les assimile à des protoplanètes
avortées en raison de la formation de Jupiter et des autres planètes
du Système Solaire.
L'une des grandes surprises de l'exploration des comètes a été de
voir que leur surface sont bien plus différente les unes des autres
que ne le pensaient les astronomes. Initialement, on s'attendait
à voir une plus grande homogénéité de ces résidus de la formation
des planètes. On parlait même de famille.
Or, plutôt de révéler la vraie nature des comètes, les 3 sondes
de la NASA, Deep Space 1, Stardust et Deep Impact et la sonde européenne
Giotto qui ont chacune survolé une comète, ont fourni des données
contradictoires révélant des comètes très distinctes les une des
autres de sorte qu'il n'est pas possible de les classer toutes dans
la même famille !
Attendons de voir les premières images de la surface du noyau de
Hartley-2 pour savoir s'il s'agit d'un nouveau type de comète ou
si on peut la classer dans la même catégorie qu'une autre comète
déjà observée.
Articles connexes
(18.12.07)
(10.04.07)
(06.02.06)
(12.09.05)
(11.07.05)
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attendue ()
- Tempel-1, une comète couverte de poussière ()
- Swift offre une vue différente de l'impact ()
- Poussière et gaz vus par le télescope de 1 m OGS
de l'ESA ()
- De Tempel-1 à Mars ()
- Les observations en provenance de XMM-Newton ()
- Les télescopes géants de l'ESO étudient la
comète après l'impact ()
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