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A la fois cause et solution du changement climatique, la forêt est plus que jamais à l'ordre du jour des négociations internationales sur le climat. Avec 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la déforestation est le troisième poste émetteur après l'approvisionnement énergétique et l'industrie. Mais à la différence des autres secteurs, il n'est pas que source d'émissions de carbone : il se comporte comme un puits, en absorbant le gaz carbonique. Il stocke ainsi le double de carbone que celui présent dans l'atmosphère. Les vifs débats en cours sont à la hauteur des intérêts en jeu de ce secteur.
Le cycle du carbone et la forêt
En 2005, les forêts couvraient 30% de la surface terrestre et renfermaient plus de la moitié du carbone accumulé par les écosystèmes terrestres, soit plus de mille milliards de tonnes de carbone. Toutes les forêts sont des réservoirs de carbone : elles retiennent le carbone à la fois dans la biomasse vivante et morte, dans les matières organiques en décomposition et dans les sols. Ce sont les processus de photosynthèse, de respiration, de transpiration, de décomposition et de combustion qui entretiennent la circulation naturelle du carbone entre la forêt et l'atmosphère. Ce mode de fonctionnement dynamique des écosystèmes forestiers leur permet de recycler le carbone. Ils jouent donc un rôle important dans le cycle mondial du carbone : lorsque le stock de carbone augmente, le flux net de l'atmosphère vers l'écosystème forestier est positif et on parle alors de puits de carbone ; dans l'autre sens, on parle de source de carbone.
Mais certaines perturbations de l'écosystème peuvent diminuer le stock de carbone en forêt et entraîner de nouvelles émissions. Il peut s'agit de perturbations naturelles (incendie, tempête, attaque phytosanitaire), mais le plus souvent elles sont liées aux activités humaines (déforestation, exploitation). Ainsi, des quantités considérables de carbone ont été libérées en raison du déboisement opéré depuis des siècles aux latitudes moyennes et élevées, et dans la dernière partie du XXe siècle dans les régions tropicales. Il est donc vital de continuer à stocker le carbone et d'empêcher sa libération dans l'atmosphère si l'on veut lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Le bilan global de la forêt mondiale présente une capacité nette
de stockage de 0,7 milliard de tonnes de carbone (MtC) par an, soit
+2,3 MtC fixé par la biosphère continentale et -1,6 MtC émis par
déforestation. Il n'est cependant pas sûr que ce niveau d'absorption
se maintienne dans le futur. Actuellement, il semble que l'augmentation
de la concentration en dioxyde de carbone et de dépôt azoté dans
l'atmosphère conduise à augmenter la productivité des forêts en
termes d'absorption. Cependant, les experts du
s'accordent sur un diagnostic inquiétant des impacts à venir du
réchauffement climatique : à partir de +2°C, les écosystèmes terrestres
risquent de relâcher plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère
qu'ils n'en stockeront.
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