Vega est un petit lanceur de 30 mètres de haut composé du P80, Zéfiro 23 et Zéfiro 9, trois étages à propergol solide ‘d’origines européennes’ développés par Europropulsion et ELV. Ils sont surmontés du module supérieur AVUM (Attitude and Vernier Upper Module) à ergols stockables d’origine russo-ukrainienne et d’une coiffe abritant les charges utiles. L’AVUM permet le contrôle d'attitude et d'orbite, la séparation des satellites et la désorbitation.

Compléter l'offre de service d'Arianespace

Son développement a été décidé de façon à compléter l’offre de service fournie par Arianespace. S itué dans la catégorie des petits lanceurs capables de placer sur orbite polaire (700 km) des charges utiles de quelque 1500 kg, Vega vise le marché des lancements commerciaux de satellite de petite et moyenne dimension de la classe 1 tonne pour des missions en orbite basse circulaire (entre 200 et 1500 kilomètres d'altitude).

Ce petit lanceur que certains présentent comme ‘italo-européen’ aurait dû voler pour la première fois en 2006-2007. Cependant, Vega, ne sera prêt à voler qu’à l’horizon 2011, voire 2012.

Pour l’Agence spatiale européenne qui projette d’utiliser ce lanceur pour 5 satellites scientifiques (ADM-Aeolus, SWARM, EarthCare et les satellites Sentinelle-3 & 2), ce retard risque de la contraindre à se tourner vers les lanceurs russes Rokot (Eurockot) et Dnepr (Kosmotras) voire vers le lanceur privé américain Falcon-1e de la société Space Exploration Technologies (Space-X) comme nous l’a confié le journaliste Théo Pirard (Space information center / Belgium).

Un comble quand on sait qu’une des raisons d’êtres de ce programme est justement d’éviter d’utiliser les capacités de lancement d’un opérateur autre qu’Arianespace pour lancer des satellites européens dits institutionnels. Ces retards sont d’autant plus préjudiciables qu’avec 10 lanceurs commandés à ELV, le maitre d’œuvre industriel de Vega société italienne détenue à 70% par Avio et 30% par l’Agence spatiale italienne, l’avenir industriel du lanceur est garanti.

Problèmes techniques

Selon nos contacts au CNES, le premier tir est prévu en 2011 mais on devrait y voir plus clair après le démarrage de la revue de qualification prévue d’ici quelques semaines. Ce retard sur le calendrier initial n’est pas inquiétant dans le sens ou tout nouveau lanceur rencontre des problèmes techniques dans son développement. D’Ariane 1 à 5, l’industrie spatiale européenne a rencontré des problèmes qui ont allongé la durée de développement de ces lanceurs. Avec le succès que l’on sait ! Véga ne déroge pas à cette règle.

Reste que dans le cas de ce petit lanceur, l’équipe industrielle à fait le choix, justifié du point de vue du coût de développement, d’utiliser des éléments déjà existants et de les adapter entre eux pour former Vega.

L’une des difficultés a été l'intégration des différents étages, basés sur des technologies qui proviennent de différent pays européens et extra communautaires comme la Russie l’Ukraine et Israël. Les moteurs P80, Z23 et Z9 sont maintenant qualifiés et d’autres problèmes techniques de toutes sortes sont en voie de résolution, citons le programme de vol, le système de contrôle en roulis, au niveau de la dynamique ou encore des hardwares des moteurs et le système de contrôle d'attitude (SCA) qui permet de contrôler le roulis après la séparation des propulseurs d'appoint et l'orientation sur trois axes de la fusée en vol balistique. Ce problème, qui avait aussi été rencontré lors de la mise au point d'Ariane 5, est en voie de résolution.


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