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La recherche d'une forme de vie extraterrestre est devenue un sujet
d'actualité parmi la communauté scientifique des astronomes, des
biologistes et du grand public en général. Mais peu de personnes
se souviennent que ce domaine bien particulier de la recherche scientifique
a pris son envol il y a 40 ans.
Petit rappel historique. En 1959, des physiciens publiaient un article
dans la revue britannique Nature. Cet article, Searching for Interstellar
Communications, débattait de l'idée que des télescopes radio pouvaient
devenir suffisamment sensibles de manière à capter les signaux radio
d'éventuelles civilisations évoluant autour d'étoiles distantes.
Les deux chercheurs suggéraient que de tels messages pourraient
être émis sur une longueur d'onde bien particulière, de 21 centimètres
(1,420.4 mégahertz). Cette longueur d'onde n'a pas été choisie au
hasard. Elle caractérise l'émission de l'hydrogène neutre, l'élément
le plus commun dans l'Univers. Il semblait alors aux scientifiques
logique que d'autres civilisations avancées utilisent ce point de
repère judicieux du spectre radio.
En avril 1960, l'astronome Francis Drake devenait la première personne
à effectuer une recherche systématique de signaux intelligents en
provenance de l'ensemble de l'Univers. Drake utilisait pour son
travail le télescope radio de 25 mètres de diamètre de l'Observatoire
National de Green Bank. Il écouta ainsi deux étoiles similaires
à notre Soleil, Epsilon Eridani et Tau Ceti. Son projet, dénommé
Ozma, était bon marché, simple, mais malheureusement infructueux.
Francis Drake, convaincu de l'existence d'une forme de vie extraterrestre
depuis son enfance dans les années 30 à Chicago, ne pouvait pas
s'imaginer que le genre Humain soit la seule civilisation peuplant
l'Univers.
En 1992, il publia un livre 'Is Anyone Out There ?', ce qui peut
se traduire par 'y a t'il quelqu'un à l'extérieur ?' Et en novembre
1961, après plusieurs débats sur les perspectives d'une recherche
d'une forme de vie extraterrestre intelligente (SETI, aujourd'hui),
Francis Drake présentait son équation :
N = R x fp x ne x fl x fi x fc x L
Cette équation exprime le nombre (N) de civilisations 'observables'
qui existent dans notre propre Galaxie, la Voie Lactée, comme une
multiplication de plusieurs éléments qui nous sont inconnus.
R
: le nombre d'étoiles naissantes chaque année dans la Voie Lactée
;
FP : fraction de ces étoiles qui possèdent un système planétaire
;
NE : nombre moyen de planètes similaires à la Terre (aptes
à abriter une forme de vie) ;
F : nombre de planètes habitables sur lesquelles une forme
de vie a pu évoluer ;
FI : taux des planètes où une évolution biologique produit
effectivement une forme de vie intelligente ;
FC : taux de ces formes de vie intelligentes capables de
communiquer à travers l'Univers ;
L : durée de vie moyenne d'une civilisation capable de communiquer
à travers l'Univers (exprimée en années).
L'équation de Drake est aussi simple que fascinante. Cette formule
donne par la même occasion à la recherche SETI une base sérieuse
pour l'analyse scientifique des données. De nombreux astronomes
et biologistes ont bien essayé de résoudre cette énigme, sans malheureusement
jamais y parvenir.
A première vue, fournir une bonne estimation de la solution semble
assez facile, mais dans la réalité, trouver le nombre de civilisations
potentiellement assez développées pour communiquer n'est pas si
aisé que ça. Plusieurs variables ont été affinées au cours des dernières
années, mais au moins trois nous demeurent encore inconnues.
Le taux de formation d'étoiles dans notre Galaxie est approximativement
d'une par an (R). Le facteur suivant, FP est probablement inférieur
à 1. Chaque étoile ne peut pas avoir de système de planètes. Par
contre, si une étoile abrite effectivement une ou plusieurs planètes,
il semble plausible que certains de ces corps posséderont de l'eau
liquide et offrent un habitat favorisant l'évolution d'une forme
de vie et sa perduration.
Les optimistes, confiants dans le cycle de l'évolution énoncé par
Darwin, estiment que tôt ou tard une quelconque forme de vie finirait
par donner naissance à une intelligence, et qu'aucune de ces civilisations
ne peut exister longtemps sans découvrir l'électricité et la radio
et ressentir le besoin de communiquer. Dans ce cas le plus optimiste,
N serait égal à L. Si L est égal à 10.000 années, il y aurait
en théorie autant de civilisations capables de communiquer à travers
l'ensemble de la Galaxie ! Cela suppose que cette évolution ne se
produit qu'une seule fois durant les milliards d'années de vie d'une
planète.
Autre implication de ce chiffre, la civilisation la plus proche
de nous se situerait à environ 1000 années-lumière de nous. Une
conversation bilatérale nécessiterait un temps égal à une grande
partie de l'histoire humaine, mais la communication serait très
audible. Cependant, 40 années de recherche SETI ont échoué dans
la tentative de trouver quelque chose, et ce malgré le développement
ininterrompu des techniques de détection depuis les années 60. Le
paramètre pris en compte dans la traque des signaux radio couvre
de gigantesques " régions " alors que nous n'avons pu en explorer
qu'une infime partie.
La seule chose dont nous soyons certains, c'est que notre Galaxie
n'est pas encombrée d'émetteurs radio émettant continuellement dans
notre direction sur la longueur d'onde de 21 centimètres.
Certains scientifiques se demandent si nous n'avons pas surestimé
une ou plusieurs valeurs des paramètres de l'équation de Drake.
Est-ce que la durée de vie moyenne d'une civilisation intelligente
est trop courte ? Ou tout simplement, avons-nous oublié de prendre
en compte un paramètre plus subtil ?
Des astronomes ont tenté de réévaluer l'équation de Drake en analysant
chaque terme individuellement. R, le nombre d'étoiles engendrées
chaque année par la Voie Lactée, est certes approximativement de
1. Mais des chercheurs ont récemment déterminé que le taux de formation
d'étoiles était beaucoup plus élevé il y a plusieurs milliards d'ici
et que celles susceptibles d'abriter dans leur système planétaire
une civilisation intelligente sont nées à ce moment-là. La principale
implication de cette découverte serait de porter la valeur de R
de 1 à 3, voire même 5
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