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29.11.04 La recherche d'une forme de vie extraterrestre
Les paramètres de l'Equation de Drake
(N = R x fp x ne x fl x fi x fc x L)
 
R
Le nombre d'étoiles naissantes chaque année dans la Voie Lactée

La valeur de R est la moins discutée. On estime à 10 étoiles naissantes chaque année.

FP
la fraction de ces étoiles qui possèdent un système solaire


Aujourd'hui, la découverte de planètes extrasolaires tend à montrer que les planètes sont bien plus répandues dans la Voie Lactée que ce que les astronomes pensaient dans les années 60.

Des disques protoplanétaires ont été détectés par de nombreux observatoires dans l'infrarouge et dans le visible, par le Télescope spatial Hubble et notamment dans une scène spectaculaire de la nébuleuse d'Orion, une des régions les plus prolifiques en étoiles. Toutes ces observations semblent indiquer qu'au moins 50 pour-cent des étoiles nouvellement nées sont accompagnées de planètes. De récentes observations dans les ondes submillimétriques ont montré de nombreux disques de poussières ténus autour d'étoiles plus âgées que l'on pense abriter des planètes en plein processus de formation/accrétion des poussières et du gaz environnant.

Aujourd'hui, un certain consensus semble se dégager sur la valeur FP. Environ 5 pour-cent des étoiles (non binaires) possèdent un système planétaire. Cela impliquerait donc une valeur de 0,05 pour FP. Cependant, un petit bémol. Nos technologies actuelles ne nous permettent pas de détecter des planètes aux masses équivalentes à celle de la Terre. Seuls des objets aussi massifs que Jupiter sont catalogués avec certitude. De plus, il est très difficile de détecter des objets aux orbites similaires à celle de la Terre autour du Soleil.

Avec un tel manque de données, le taux retenu de 5 pour-cent des étoiles possédant un système planétaire pourrait vraisemblablement décoller dans la prochaine décennie pour atteindre 50, voire 100 pour-cent (attention, on parle d'astres de type solaire). Ce qui veut dire que la valeur FP n'est pas figée et qu'il est vraisemblable qu'elle restera pour de nombreuses années une valeur variable en hausse.

NE
le nombre de planètes idéales pour abriter une forme de vie


Ce facteur représente le nombre moyen de mondes évoluant autour d'une étoile de type solaire et offrant l'ensemble des conditions nécessaires au développement de la vie. Cette valeur est difficile à préciser

Si dans un premier temps les astronomes ont pensé que la plupart des systèmes planétaires découverts autour d'autre étoile seraient similaires au notre, force est de constaté qu'au vu de nos découvertes, le Système Solaire apparaît plus comme une singularité qu'un système répandu dans la Voie Lactée.

Si l'on pense que chaque système planétaire autour d'étoile similaire au Soleil abrite de 1 à 5 objets susceptibles de favoriser l'apparition de la vie alors la valeur de NE peut être comprise entre 1 et 5. A l'intérieur du Système Solaire, outre la Terre, Mars, Europe sont considérées comme des régions propices à une biologie balbutiante et les lunes Callisto et Titan présentent des caractéristiques intéressantes qui vont dans ce sens.

Or, les planètes extrasolaires détectées ces dernières années n'ont de cesse de montrer notre singularité ! Notre Système Solaire, avec ses mondes aussi différents que beaux, et ses lunes aussi nombreuses que stupéfiantes, apparaît bien comme une singularité.

FL
le nombre de planètes habitables sur lesquelles une forme de vie a pu évoluer


Les molécules, ces blocs primordiaux et fondamentaux aux premières fondations du vivant, telles que les hydrocarbures organiques complexes ou même les acides aminés, sont abondantes dans l'Univers. Ces éléments ont été découverts au cœur de météorites, de comètes et dans les gigantesques nuages de gaz et de poussières interstellaires.

L'abondance de ces éléments montre que la plupart des planètes disposent de la matière initialeà l'apparition de la vie ce qui est déjà un signe encourageant. Bien entendu, faut il encore que la planète en question possède l'habitat nécessaire à l'épanouissement de la vie.

De nombreux scientifiques pensent que la vie peut apparaître dans n'importe quel environnement du moment que celui-ci soit hospitalier à un nomment précis de l'histoire de la planète. Considérant les données dont nous disposons, la valeur de FL doit vraisemblablement être de 1.

La vie sur Terre

Bien que les conditions nécessaires à l'apparition de la vie restent encore assez inexplicables et le resteront quelque temps encore, du fait de notre incapacité a nous représenter la Terre telle qu'elle se trouvait quelques instants après sa formation, lors de la période dite prébiotique. Certains pensent la vie serait apparue plusieurs fois sur Terre isolément et enrichie de matériaux et d'éléments venant de l'espace.

Afin de comprendre son origine, il est important de déterminer l'origine terrestre ou spatiale des premiers éléments fondamentaux du vivant. Il est aussi important de savoir dans quels environnements ces composants se sont assemblés et quelles forces les ont conduit à développer des systèmes capables d'utiliser à leur profit l'énergie présente dans leur proche environnement, puis quels sont les processus qui ont donné à ces organismes la faculté de se reproduire eux-mêmes. Comprendre aussi les échanges qui entrent en jeu entre la planète et les matières biologiques. Toutes ces réponses devraient nous permettre de mieux cerner notre origine mais surtout, de nous donner des renseignements sur les possibilités d'une forme de vie ailleurs que sur Terre.

Nous devons également prendre en compte les changements de luminosité du Soleil sur plus de 4,5 milliards d'années et le rôle de la Lune.

FI
le taux des planètes où une évolution biologique produit effectivement une forme de vie intelligente


Même si l'intelligence est la conséquence vraisemblable de toute évolution, il y a de fortes chances pour que la valeur du paramètre FI soit très inférieure à 1.

Ce résultat se base sur de récentes données sur la stabilité du Système Solaire et de notre planète. Ce n'est pas parce qu'une planète propose à un moment donné de son évolution les conditions idéales à l'avènement de la vie et la perduration de celle-ci que la planète proposera tout au long de son existence des conditions identiques.

Des simulations réalisées par ordinateur démontrent que des planètes similaires à la Terre seraient incapables de perdurer dans des systèmes planétaires où évoluent plusieurs planètes de masse comparable à celle de Jupiter. Les effets gravitationnels engendrés par ces objets éjecteraient les planètes du système en question ou éjecteraient la planète en direction de son soleil. Inversement, des systèmes planétaires sans planètes géantes ont également des conséquences néfastes pour l'évolution de la vie au sein d'un tel système.

Des simulations montrent que la masse de Jupiter, plus de 70% de celle du système solaire sans le Soleil, agit comme un puissant aspirateur gravitationnel. De ce fait, il limite fortement les risques de voir la Terre percutée par un astéroïde ou une comète. Sans la présence de Jupiter, le taux actuel d'impacts possibles sur la Terre serait mille fois supérieur. Aussi, des collisions véritablement catastrophiques, comme celle survenue il y a 65 millions d'années provoquant vraisemblablement la perte des dinosaures ou accélérant leur déclin seraient beaucoup plus fréquentes. Une tous les 100.000 ans. Cela réduirait d'autant les chances de voir une forme de vie évoluer vers l'intelligence.

Des études dynamiques montrent que des planètes de type tellurique connaissent des variations (inclinaisons) dans l'orbite qu'elles accomplissent autour du Soleil. Ces variations conduisent à des variations climatiques drastiques. Sur Terre, ces tendances chaotiques sont contrebalancées par le système des marées induites par la Lune. Ainsi, sans un satellite suffisamment important, la Terre pourrait connaître des variations de son inclinaison similaires à Mars qui engendre des variations extrêmes dans les modèles des saisons.

Pour de nombreux biologistes, de tels événements promouvraient l'émergence de nouvelles espèces, versatiles, et qui s'adapteraient à leur nouvelle biosphère.

Ainsi quatre scientifiques ont proposé en 1998 que les périodes glaciaires que la Terre a connues il y a 760 et 550 millions d'années ont certainement provoqué la glaciation de chaque océan, même au niveau de l'équateur. Ces deux ères ont certainement contribué à l'émergence du Précambrien, favorisant ainsi de nouvelles formes de vie. La Terre a connu de nombreuses périodes d'extinctions massives, en témoigne son étude géologique. Ces désastres ont toujours été suivis d'un rétablissement rapide, engendrant de nouvelles espèces qui n'existaient pas avant l'extinction. De nombreuses études tendent à montrer que notre espèce fait suite à une période glaciaire.

Bref, trop fréquentes, ces crises planétaires tueraient la plupart des espèces vivantes, alors que trop espacées, elles ne favoriseraient certainement pas une évolution vers le haut ce qui explique pourquoi la valeur de FI est inférieure à 1.

Enfin, dernière hypothèse, peut-être sommes nous vraiment seuls dans l'immensité de la Voie Lactée, voire de l'Univers.

FC
le taux de ces formes de vie intelligentes capables de communiquer à travers l'Univers

A supposer que des civilisations extraterrestres intelligentes existent, même en nombre infime, nous devons nous demander si de telles entités sont capables de communiquer avec nous au moyen d'ondes radio.

Pour les scientifiques impliquées dans SETI, il est hautement possible que tôt ou tard, toute civilisation technologiquement développée découvre que les ondes radio sont un moyen efficace pour communiquer sur des distances astronomiques, et qu'elle l'utilisera.

Est-il raisonnable de penser que des êtres d'une autre planète, aussi intelligents soient-ils, décident de bâtir de puissants télescopes radio ? Peut-être n'apprécions nous pas à sa juste valeur la diversité de l'évolution biologique ou tout simplement, peut-être ne prenons-nous suffisamment pas en compte les sciences et autres voies technologiques qui restent à découvrir. Peut-être que communiquer par onde radio reste désespérément un moyen de communication primitif en comparaison de quelque chose que nous ne sachions pas encore.

Pour beaucoup d'astrobiologistes, il serait assez naïf de supposer que l'évolution d'une forme de vie sur un autre monde doive nécessairement donner naissance à une forme d'intelligence telle que nous la connaissons sur Terre. L'évolution est imprévisible et surtout très chaotique. Nous devons garder à l'esprit que nous ne sommes pas l'aboutissement ultime de l'évolution de l'Homo Sapiens et que bien malgré nous, nous continuons à évoluer.

Pour beaucoup de scientifiques, nous devons l'apparition de l'espèce à de nombreux facteurs, et il n'est vraiment pas certain que si nous repartions de zéro, le résultat soit identique. Bien entendu, la recherche ne se focalise pas sur la recherche d'extraterrestre. Le problème est que si une forme de vie quelconque évolue si intelligemment qu'elle devient capable d'utiliser des outils, de manipuler l'information et de s'organiser en société pour finalement découvrir les principes qui régissent son environnement, il nous faudra prendre en compte certains paramètres.

Ainsi sur Terre, l'Homme est issu du singe et non pas par exemple de la pieuvre ce qui prouve que différents niveaux d'intelligence et de comportement peuvent émerger indépendamment et que des espèces totalement différentes n'évolueront pas dans le même sens. Pour de nombreux scientifiques il ne fait aucun doute qu'il n'y a aucun modèle général de l'évolution capable d'en dessiner la finalité. Notre notion de penser que l'accroissement de la diversité biologique aboutisse nécessairement à l'augmentation de nos aptitudes mentales est un grand tort. Si certains animaux plus jeunes sont plus grands, plus intelligents que n'importe quelles autres formes plus anciennes, c'est uniquement dû au hasard.

Dans le cas de l'homme, il est indéniable que plus nous évoluons, plus nos capacités intellectuelles se développent, mais rien ne nous laisse penser que l'augmentation de notre intelligence soit le signe inévitable de l'évolution biologique.

Certains biologistes et autres partisans du SETI estiment qu'une plus grande intelligence permet à une espèce de survivre et de se développer par la sélection naturelle. Mais d'autres pensent que nous sommes trop optimistes au sujet de l'émergence d'une forme de vie intelligente extraterrestre. Le plus étrange, c'est que les optimistes et pessimistes basent leurs conclusions sur les mêmes observations. C'est-à-dire sur notre propre exemple.

Les pessimistes, qui préfèrent être appelés les réalistes, ne voient dans notre développement que des improbabilités, alors que pour les optimistes, notre développement renforce leur croyance dans l'existence de civilisations extraterrestres.

La Terre a plus d'un milliard d'années de vie plus ou moins tranquille devant elle avant que le gonflement du Soleil ne provoque une hausse des températures si brutale que toute vie sous sa forme actuelle sera détruite. C'est plus de deux fois le temps nécessaire aux simples créatures rampantes pour sortir de la mer pour finalement conquérir la terre. Si l'émergence d'une quelconque forme d'intelligence était si difficile et tellement rare, les optimistes estiment qu'elle ne serait probablement pas arrivée si tôt par rapport à l'évolution de notre planète.

On peut donc logiquement s'attendre que d'ici plusieurs millions d'années, des créatures émergeront et seront dotées d'une intelligence peut-être complètement différente de la nôtre. Cet argument repose entre autres sur l'émergence rapide des micro-organismes sur la jeune Terre.

Les pessimistes répondent que nous ne connaissons pas réellement les conditions qui affecteront la Terre dans son avenir. Son climat apparemment stable peut très bien résulter d'une série de hasards chanceux s'étalant sur plusieurs milliers d'années. L'intelligence serait un événement très improbable.

Aussi étrange que cela puisse paraître, les deux camps acceptent les principes énoncés par Copernic qui clame que le genre humain n'a besoin d'aucune position particulière dans le temps et dans l'espace pour évoluer. Les sceptiques disent qu'il est anthropocentrique de croire que le même type d'intelligence humaine est apparu partout dans l'univers. Drake, lui, n'est pas disposé à accepter notre unicité parce que cela placerait Copernic sur un piédestal.

L
la durée de vie moyenne d'une civilisation capable de communiquer à travers l'Univers

Tout comme les paramètres FI et FC, la valeur de L nous est complètement inconnue. Ces facteurs, autant scientifiques que sociologiques, sont dans l'équation de Drake un grand sujet d'incertitude et font l'objet de nombreux débats.

Les plus optimistes pensent qu'une société intelligente, stable, peut perdurer 10 millions d'années environ. Si cette hypothèse se révélait exacte, cela adoucirait certainement l'effet de goulot d'étranglement dans l'équation de Drake et permettrait donc de voir plus 'large'. En outre, une civilisation évoluant sur une longue période aurait le temps de marquer de son empreinte beaucoup d'étoiles évoluant dans son environnement.

Quant au plus pessimistes, prenant l'exemple de l'espèce humaine, ils doutent d'un tel scénario. Toute civilisation intelligente provoque d'une façon ou d'une autre sa perte (guerre, détérioration inéluctable de sa biosphère, épuisement de ses ressources naturelles, catastrophes naturelles) de sorte que tout contact est impossible ou peut tourner court.

Enfin, d'autres personnes prennent en exemple l'espèce animale, qui en opposition à l'homme serait pratiquement dans l'impossibilité de s'auto détruire (un tigre ne provoquera jamais la disparition de son espèce en chassant ses semblables, par exemple).

Sur Terre, on remarque que la population vit dans des régions à forte densité d'homme. De fait, si des catastrophes naturelles à l'échelle planétaire ou des guerres dévastatrices éliminent une grande partie de la population, il est probable que des groupes d'individus soient capables de trouver d'ingénieuses solutions pour survivre à ces catastrophes, écologiques ou nucléaires.

Ces survivants seraient en mesure de repeupler la Terre en un petit millier d'années, donnant naissance à une deuxième civilisation technologique qui se développerait plus rapidement que la précédente. Peut-être que ce processus se produirait plusieurs fois ?

Une civilisation s'étalant sur plusieurs millions d'années disposerait suffisamment de temps pour se propager sur de nombreuses planètes de la Galaxie, même à la vitesse lente obtenue avec nos propres technologies. Se propager sur de nombreux territoires semble être une caractéristique universelle. Cependant, la Terre ne donne aucun signe d'avoir été colonisée par une technologie supérieure dans son histoire.

Enfin, de nombreux individus pensent que nous sommes déjà 'envahis'. Mais des scientifiques et autres investigateurs prudents se sont penchés avec sérieux sur ce sujet et n'ont rien trouvé de probant qui confirmerait ces théories.


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