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Une équipe de scientifiques a déterminé que deux astéroïdes de la
famille des Troyens seraient très similaires à des
comètes qui évoluent dans les régions les plus éloignées du Système
Solaire. Notez que la famille des Troyens est un groupe d'astéroïdes
situés aux alentours des points de Lagrange L4 et L5 de l'orbite
de Jupiter et nommés d'après les héros de la guerre de Troie.
Les astéroïdes étudiés ne l'ont pas été par hasard. Ils sont bien
connus des astronomes. Il s'agit de Patroclus et son compagnon et
forment à eux deux un système binaire. Patroclus est le plus grand
et mesure environ 122 km, contre 112 pour son compagnon. Ils tournent
l'un autour de l'autre à une distance moyenne de 680 km.
Jusqu'à aujourd'hui, on était persuadé que ces deux objets étaient
des astéroïdes et vraisemblablement faits des mêmes matériaux que
des deux joviennes Callisto et Ganymède. Visiblement ce n'est plus
le cas. Des mesures très précises montrent que ces deux planétoïdes
présentent des similitudes de composition et de densité semblable
à celle des comètes. Il apparaît qu'ils sont fait de glace d'eau
et d'une fine couche de poussière. Enfin, leur taille et leur composition
ressemblent à celles des objets cométaires de la ceinture de Kuiper.
Cette découverte relance une vielle hypothèse selon laquelle au
début de la formation du Système Solaire, les quatre planètes gazeuses
((Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune) se situaient bien plus près
du Soleil qu'elles le sont aujourd'hui. Cette hypothèse est à rapprocher
avec les nombreux exoplanètes que l'on a découvert très près de
leur étoile et dont certains modèles indiquent qu'elles sont dans
un processus d'éloignement.
Pourquoi cette découverte est importante
Les comètes, sont des résidus de la formation des planètes. Elles
conservent des indices sur les débuts du Système Solaire. De tels
indices sont aujourd'hui difficilement accessibles et c'est justement
ce qui intéresse les scientifiques pour répondre aux questions sur
nos Origines.
Pour chercher ces indices, ces scientifiques sont contraints (pour
faire simple) soit d'observer les régions les plus éloignées du
Soleil, ce qui n'est pas très facile, ou soit d'envoyer des missions
robotiques au profil de mission 'incroyable' comme l'impact contre
une comète (Deep Impact), le retour de poussières (Stardust) ou
encore l'atterrissage sur un astéroïde (Near-Shoemaker).
Bref, on le voit, les opportunités d'un retour scientifique significatif
sont aléatoires et pas suffisamment courantes. Mais, si effectivement
deux noyaux de comète évoluent autour de Jupiter, ont peut envisager
des missions vers ces deux planétoïdes qui se situent à quelques
années de la Terre.
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