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03.02.06 Des astéroïdes Troyens seraient en fait des noyaux cométaires
 
Une équipe de scientifiques a déterminé que deux astéroïdes de la famille des Troyens seraient très similaires à des comètes qui évoluent dans les régions les plus éloignées du Système Solaire. Notez que la famille des Troyens est un groupe d'astéroïdes situés aux alentours des points de Lagrange L4 et L5 de l'orbite de Jupiter et nommés d'après les héros de la guerre de Troie.

Les astéroïdes étudiés ne l'ont pas été par hasard. Ils sont bien connus des astronomes. Il s'agit de Patroclus et son compagnon et forment à eux deux un système binaire. Patroclus est le plus grand et mesure environ 122 km, contre 112 pour son compagnon. Ils tournent l'un autour de l'autre à une distance moyenne de 680 km.

Jusqu'à aujourd'hui, on était persuadé que ces deux objets étaient des astéroïdes et vraisemblablement faits des mêmes matériaux que des deux joviennes Callisto et Ganymède. Visiblement ce n'est plus le cas. Des mesures très précises montrent que ces deux planétoïdes présentent des similitudes de composition et de densité semblable à celle des comètes. Il apparaît qu'ils sont fait de glace d'eau et d'une fine couche de poussière. Enfin, leur taille et leur composition ressemblent à celles des objets cométaires de la ceinture de Kuiper.

Cette découverte relance une vielle hypothèse selon laquelle au début de la formation du Système Solaire, les quatre planètes gazeuses ((Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune) se situaient bien plus près du Soleil qu'elles le sont aujourd'hui. Cette hypothèse est à rapprocher avec les nombreux exoplanètes que l'on a découvert très près de leur étoile et dont certains modèles indiquent qu'elles sont dans un processus d'éloignement.

Pourquoi cette découverte est importante

Les comètes, sont des résidus de la formation des planètes. Elles conservent des indices sur les débuts du Système Solaire. De tels indices sont aujourd'hui difficilement accessibles et c'est justement ce qui intéresse les scientifiques pour répondre aux questions sur nos Origines.

Pour chercher ces indices, ces scientifiques sont contraints (pour faire simple) soit d'observer les régions les plus éloignées du Soleil, ce qui n'est pas très facile, ou soit d'envoyer des missions robotiques au profil de mission 'incroyable' comme l'impact contre une comète (Deep Impact), le retour de poussières (Stardust) ou encore l'atterrissage sur un astéroïde (Near-Shoemaker).

Bref, on le voit, les opportunités d'un retour scientifique significatif sont aléatoires et pas suffisamment courantes. Mais, si effectivement deux noyaux de comète évoluent autour de Jupiter, ont peut envisager des missions vers ces deux planétoïdes qui se situent à quelques années de la Terre.


  Vue d'artiste de l'astéroïde binaire Patroclus

Vue d'artiste de l'astéroïde binaire Patroclus

Crédit W. M. Keck Observatory
   
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