17.02.06 |
Avec Oural,
se profile l'après Ariane 5 |
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A l'occasion du 11ème Séminaire intergouvernemental franco-russe
qui s'est tenu les 13 et 14 février 2006, la France et la Russie,
au travers de leur agence spatiale respective, ont décidé de poursuivre
plus en avant leur coopération dans le domaine des futurs lanceurs
de façon à rendre l'accès à l'espace plus facile et moins cher.
Cet accord s'inscrit également dans un état d'esprit qui pousse
à ce que l'Europe conserve son autonomie d'accès à l'espace tout
en préservant sa position de leader sur le marché commercial à travers
Arianespace.
Cet accord, connu sous le nom de projet Oural vise, pour la partie
française, à explorer et défricher certains choix technologiques
en vue du remplacement d'Ariane 5 à l'orée 2020. Notez que d'ici
2020, une évolution du lanceur est possible. Si les conditions du
marché le nécessitent, la version 12 tonnes d'Ariane 5 (ECB) pourrait
être mise en service dès 2008. Il s'agit d'une Ariane 5 équipée
d'un étage supérieur cryotechnique réallumable grâce au moteur Vinci,
en cours de développement.
L'après Ariane 5 n'est pas très clair. Plusieurs études sont en
cours en vue de déterminer si cette 'Ariane 6' (New Generation Launcher
dans le jargon du CNES) sera un lanceur dépensable, partiellement
réutilisable ou totalement réutilisable. Dans ce cadre d'Oural,
des démonstrateurs technologiques seront développés de façon à explorer
certaines de ces tendances.
Alors, dépensable ou réutilisable. Tant au CNES qu'à l'Agence spatiale
européenne on préfère ne pas trop s'avancer sur ce sujet. Dans un
marché qui s'annonce de plus en plus concurrentiel, le développement
d'un lanceur réutilisable n'est peut-être pas la solution idéale,
surtout si sa mission consiste à lancer des satellites.
Arianespace a démontré sa capacité à exploiter une flotte de fusées
dépensables avec le succès technique et économique qu'on lui connaît
et bien que la firme européenne puisse perdre des parts de marché,
tout laisse à penser qu'elle conservera sa position prédominante
du moment que l'industrie européenne lui fournisse un lanceur fiable
et économiquement viable.
Notez que l'utilisation d'un lanceur dépensable a de sens que si
sa cadence de lancement est importante ou si l'on a la certitude
de l'utiliser de façon prolonger sur au moins deux décennies, voire
plus. Une cadence importante implique de multiples missions, des
vols commerciaux au lancement de charges utiles vers la Station
spatiale ou toute autre infrastructure orbitale. Mais dans tous
les cas, ce lanceur devra être capable de viser toutes les orbites,
ce qui implique le développement d'un corps central de base, auquel
pourraient être adaptés divers éléments tels qu'étages supérieurs
cryogéniques ou non, ainsi que plusieurs configurations de boosters
à propergols liquides ou solides.
En attendant la décision finale, qui n'est pas attendue avant 2010,
on peut penser que dans le cadre de programme comme Oural mais également
du programme préparatoire des lanceurs du futur de l'ESA (FLPP)
les domaines suivants seront explorés :
la dynamique (vibrations, acoustique, chocs) ;
l'aérodynamique (externe ou interne) ;
le contrôle du vol (guidage, pilotage, navigation) ;
la propulsion par ergols liquides ;
la propulsion à propergols solides et la pyrotechnie ;
les structures ;
les systèmes électriques et l'avionique ;
les systèmes au sol.
Reste que si la décision finale porte sur un lanceur de type dépensable,
l'Europe est consciente des efforts à faire dans le développement
des technologies de rentrée atmosphérique. Cette recherche n'est
pas à fonds perdu. Elle se justifie pour des projets d'explorations
planétaires, on pense aux missions de retour d'échantillons, mais
également de vols habités et dans une moindre mesure d'applications
de défense (missiles).
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Concepts exploratoires de lanceurs futurs
Crédits ESA / C. Vijoux
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