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un spectropolarimètre stellaire, vient d'être installé sur le de 2 mètres de diamètre (INSU) au sommet du Pic
du Midi. Comme ,
qui équipe le Télescope Canada-France-Hawaii (INSU-CNRS, NRC, Université
d'Hawaii) et dont il est le frère jumeau, c'est un instrument astronomique
spécialement conçu et optimisé pour étudier les champs magnétiques
des astres, et en particulier leurs effets sur la vie des étoiles
et des planètes qui les entourent.
Grâce à NARVAL, le Télescope Bernard Lyot devient le premier observatoire
au monde dédié à ces études. Et comme le Soleil se couche sur Hawaii
quand il se lève sur les Pyrénées, NARVAL et ESPaDOnS, lorsqu'ils
travaillent de concert, ne perdent plus une miette des secrets de
la vie magnétique des étoiles !
Les champs magnétiques stellaires
"Les champs magnétiques sont des ingrédients essentiels dans
la vie des étoiles. Ils sont à la fois traceurs de leur histoire
et acteurs de leur évolution " explique Pascal Petit, jeune
astronome du LATT (Laboratoire d'Astrophysique de Toulouse-Tarbes)
(CNRS, Université Paul Sabatier, Observatoire Midi-Pyrénées) et
responsable scientifique de NARVAL. "On pense par exemple que
le champ magnétique du Soleil pourrait être à l'origine du petit
âge glaciaire, cette période de froid intense qui s'est abattue
sur l'Europe pendant le règne de Louis XIV. Plus spectaculaire encore:
le champ magnétique est capable de perturber la naissance des étoiles,
en modifiant la quantité de matière à partir de laquelle elles se
forment. Mais aujourd'hui, relativement peu de choses sont connues
au sujet de ces champs magnétiques - même celui du Soleil reste
encore un mystère pour nous! " reconnaît Pascal Petit.
"Grâce à NARVAL, nous disposons maintenant d'un télescope équipé
d'un instrument dédié à l'étude des champs magnétiques des astres
" déclare Michel Aurière du LATT, porteur du projet NARVAL. "Jusqu'à
présent, ESPaDOnS n'était disponible qu'une petite fraction du temps,
partageant les nuits au télescope Canada-France-Hawaii avec d'autres
instruments également très sollicités. L'arrivée de NARVAL, frère
jumeau d'ESPaDOnS va permettre aux astronomes français et étrangers
de mettre les bouchées doubles et de mener des projets beaucoup
plus ambitieux qu'auparavant ". "Les scientifiques de plusieurs
pays ne s'y sont pas trompés, en prenant d'assaut le télescope dès
son ouverture à la communauté! " confie David Mouillet, directeur
du TBL jusqu'à fin 2006.
Pour démontrer la puissance et l'apport de NARVAL, SU Aurigae, une
bébé-étoile située à environ 450 années-lumière du Soleil, a été
scrutée en continu, à la fois par NARVAL et ESPaDOnS. " D'un
âge de seulement quelques millions d'années, SU Aurigae est environ
1000 fois plus jeune que le Soleil " explique Jean-François
Donati, directeur de recherche au CNRS et concepteur d'ESPaDOnS
et de NARVAL. " A cet âge, une étoile n'est pas encore entièrement
formée et continue d'attirer à elle la matière qui l'entoure. Une
fois captée dans la "toile" magnétique, la matière est ensuite drainée
vers l'étoile le long des lignes de champ, comme des perles le long
d'un fil. Ces observations suggèrent que la "toile" magnétique de
SU Aurigae est bien plus complexe qu'initialement prévu par les
modèles de formation stellaire " révèle Jean-François Donati.
NARVAL
est un projet mené par l'équipe technique du Télescope
Bernard Lyot et par le Laboratoire d'Astrophysique de Toulouse-Tarbes;
il a bénéficié de l'expertise scientifique
et technique unique au monde que l'équipe de recherche Toulousaine
a accumulée dans le domaine de la spectropolarimétrie
astronomique depuis maintenant une décennie. Intégré
à Tarbes, NARVAL a été ensuite installé
et testé avec succès au Pic du Midi à l'automne
2006, puis offert à la communauté scientifique internationale
fin 2006. D'un coût total d'1 M€ environ, NARVAL a été
financé par la Région Midi-Pyrénées
et le Ministère de la Recherche (dans le cadre du Contrat
de Plan Etat-Région), le conseil Général des
Hautes Pyrénées, l'Union Européenne (crédits
FEDER) et l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU) du
CNRS.
© Institut National des Sciences de l'Univers
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