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On l'a vu, Europe possède tous les facteurs nécessaires à l'apparition
de la vie à savoir de l'eau sous forme liquide, une chimie organique
et une source de chaleur. Bien évidemment, personne ne s'attend
à découvrir des poissons nageant dans son océan sous-marin mais
plutôt une forme de vie primitive émergente d'une chimie prébiotique.
En s'appuyant sur les données fournies par les missions Voyager
et surtout Galileo, les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses
pour expliquer l'émergence de la vie sur Europe.
S'il ne fait plus guère de doute de la présence d'un océan global
sous l'épaisse couche de glace, ce n'est pas la niche biologique
la plus à même de favoriser l'émergence d'une forme de vie primitive.
Certains scientifiques pensent au contraire que la croûte d'Europe
est beaucoup trop épaisse pour permettre le développement de bactéries
sous-marines, tout en admettant la présence probable d'une glace
tiède susceptible d'interagir avec une poche de glace enrichie en
sel. Une fois fondue, cette glace pourrait donner naissance à une
saumure liquide et abriter une vie primitive.
D'autres chercheurs soutiennent l'existence de poches d'eau liquide
susceptibles de se trouver suffisamment proches de la surface pour
bénéficier des effets de la lumière solaire. Aussi éloigné soit-il
d'Europe, le Soleil peut fournir l'énergie nécessaire au développement
d'une forme de vie primitive. C'est-à-dire que des bactéries auraient
le temps d'exister avant de se trouver piégées par les glaces.
Ces poches se forment lors du déplacement des blocs de glace dans
des directions latérales et opposées. Ces déplacements sont générés
par les puissantes marées induites par Jupiter. On retrouve d'ailleurs
sur Terre un phénomène similaire en Californie avec sa célèbre faille
de San Andreas.
La friction dégagerait une chaleur suffisante pour faire fondre
la glace près du point de contact. Combinée avec les sels présents
dans la glace, cette chaleur permettrait à l'eau de conserver son
état liquide. Cela accréditerait la présence de vastes étendues
d'eau liquide sous-marine, à plus ou moins 10 km sous la surface.
Le terme qui revient le plus fréquemment est un océan global. C'est-à-dire
une mer couvrant l'ensemble du noyau rocheux d'Europe.
Quant à la matière détectée dans les fentes le long de la surface
de la lune, il s'agirait de la matière organique issue des profondeurs
et amenée à la surface, lors des marées, par de l'eau liquide.
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