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La collision dans l'espace de 2 satellites renforce la volonté de
l'ESA de créer son propre alors que le système américain vient
de montrer ses limites dans sa capacité à suivre et calculer la
trajectoire de chaque gros débris en orbite.
Cette collision est survenue le 12 février à plus de 800 kilomètres d'altitude au-dessus de la Sibérie quant un satellite militaire russe hors de service d'une tonne est venu percuter un des 66 satellites opérationnel de la constellation Iridium (Iridium 33, 560 kg) le détruisant complètement.
Le Pentagon et la NASA qui gèrent le Joint Space Operations Center
et le (SSN) ont expliqué qu'ils n'avaient
pas 'vu venir' le satellite russe. Une explication pour le moins
surprenante. Ne pas prévoir la trajectoire d'un débris de quelques
centimètres, susceptible de rendre inutilisable un satellite comme
ce fut le cas en 1996 avec la perte du milsat français Cerise, est
compréhensible. Mais, les radars utilisés pour surveiller l'orbite
basse sont suffisamment puissants pour surveiller des débris de
la taille du satellite russe et, bien que désactivé, connu des militaires
américains.
Quoi qu'il en soit, cette collision constitue un avertissement sérieux
pour les agences spatiales. Les orbites basses sont très utilisées.
Il s'agit d'un promontoire exceptionnel pour observer la Terre.
Un grand nombre de satellites de télécommunications (constellation)
et d'observations de la Terre (militaires et scientifiques) l'occupent.
600 nouveaux gros débris
Les premières observations montrent que cette collision a généré plus de 600 gros débris et un nombre incalculable de débris qui ne sont pas visibles (de l'ordre d'une dizaine de centimètres). Plusieurs semaines seront nécessaires avant de se rendre compte de l'ampleur du nuage de débris.
A court terme, ils ne sont pas un danger pour les autres satellites
évoluant sur cette orbite mais font peser un risque sur les satellites
qui évoluent légèrement plus bas, entre 700 et 800 kilomètres d'altitude.
Quant à la Station spatiale internationale qui évolue encore plus
bas (entre 360 et 440 km) il n'y a pas de risque particulier par
rapport à ces nouveaux débris.
Pour les clients ,
les conséquences ont été minimes. La société qui gère une flotte
de 66 satellites en orbite repositionne actuellement l'un d'entre
eux de façon à assurer la continuité du service fourni par l'Iridium
perdu.
Les débris spatiaux
Comme nous l'explique Sébastien Gendron, auteur d'un rapport de
stage effectué au CNES, les débris spatiaux sont les résidus des
lanceurs comme les étages, les coiffes etles boosters, les satellites
en fin de vie sans oublier toute cette ferraille constituée de boulons,
d'écrous et même d'instruments perdus par des astronautes lors de
sorties extravéhiculaires.
Ils sont communément divisés en trois groupes en fonction de leurs
dimensions et sont regroupés en 2 zones de l'espace circumterrestre
bien distinctes. La première se situe entre 400 et 1600 km d'altitude
(orbite basse) et la ceinture géostationnaire constitue la seconde
zone de très forte densité de débris.
Les débris dont la taille est inférieure à 1 cm sont estimés à quelque 35 millions. Ils peuvent être à l'origine de dommages significatifs tels que des perforations ; en effet, la vitesse relative entre un débris et un objet d'intérêt et l'intensité d'un impact hyper vitesse entre ces deux objets est extrêmement forte. Ces débris ne suscitent toutefois pas une inquiétude notable car les études menées sur les blindages valident leur faisabilité et leur efficacité à l'encontre de tels débris (l'addition d'un blindage sur un objet spatial doit se comprendre en terme d'augmentation de masse -et de coût- or le lanceur est limité à une masse maximale au lancement ; l'addition d'un blindage diminue donc la charge utile pouvant être mise en orbite).
Quelque 200 000 objets mesurent entre 1 et 10 cm. Les dommages causés par ces objets sont importants. Aucune protection n'est aujourd'hui technologiquement adaptable aux navettes, satellites, …
Enfin, près de 10 000 objets de plus de 10 cm encombrent l'espace.
Les conséquences d'une collision avec l'un d'eux seraient catastrophiques
pour la mission en cours ; seule parade à ces détracteurs : les
manœuvres d'évitement.
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(24.04.08)
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