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Mise
sur orbite de Galileo depuis la navette Atlantis, 18 octobre 1989 Crédit NASA |
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21.09.03 | Adieu Galileo, et merci ! | ||
Avec la destruction programmée de la sonde Galileo ce 21 septembre 2003 à 18h57 TU (20h57 de Paris), c'est une des plus grandes épopées de l'histoire de l'exploration planétaire qui se termine. Lancée le 18 octobre 1989 depuis la navette spatiale Atlantis après plusieurs années de report, cette sonde de 5,3 mètres de longueur pour 2.223 km, surnommée "la Rolls de l'Espace" en raison de son coût (1,39 milliard de dollars) mais aussi de l'avancée technologique qu'elle représentait, aura permis de recueillir une moisson de renseignements scientifiques et de découvertes dont beaucoup étaient insoupçonnées à sa conception. A son actif, on doit 35 survols rapprochés de satellites joviens, mais aussi le survol de l'astéroïde Gaspra, de l'astéroïde Ida avec la découverte de son satellite naturel, Dactyl, l'examen à distance de la comète Shoemaker-Levy au moment de sa collision avec Jupiter en 1994, et grâce à sa sonde de 339 kg, l'examen in situ des hautes couches de l'atmosphère de la planète géante. Chronologie des évènements NB : ces données horaires tiennent compte des dernières observations de la trajectoire de la sonde ce 21 septembre. En rouge : heure de réception des signaux sur Terre, comprenant les 52 minutes nécessaires pour nous parvenir depuis Jupiter. 15h49 TU - 17h49 de Paris 16h42 TU - 18h42 de Paris Perte de contrôle d'attitude de la sonde par saturation du capteur stellaire par le champ magnétique ambiant. 17h38 TU - 19h38 de Paris 18h31 TU - 20h31 de Paris Altitude 143.000 km au-dessus de la couche nuageuse de Jupiter. Limite de résistance du magnétomètre et destruction de celui-ci, saturé. 17h55 TU - 19h55 de Paris 18h48 TU - 20h48 de Paris Galileo franchit l'orbite d'Amalthea. Lors du passage à proximité de ce satellite le 5 novembre 2002, des éclairs lumineux détectés par le senseur stellaire avait fait supposer l'existence de débris orbitaux à ce niveau. En confirmer l'existence sera l'ultime mission de Galileo. 18h24 TU - 20h24 de Paris 19h17 TU - 21h17 de Paris Galileo franchit les orbites d'Adrastea et Metis, les plus proches satellites de Jupiter, à 57.500 km d'altitude. 18h49 TU - 20h49 de Paris 19h42 TU - 21h42 de Paris La sonde passe dans l'hémisphère non éclairé de Jupiter. 18h50 TU - 20h50 de Paris 19h43 TU - 21h43 de Paris A 9283 km au-dessus des nuages, Galileo passe derrière le limbe de Jupiter. Les signaux émis à ce moment sont les derniers pouvant être reçus par les centres de contrôle. 18h57 TU - 20h57 de Paris 19h50 TU - 21h50 de Paris Galileo se détintègre dans l'atmosphère de Jupiter. La sonde se déplace alors à 48,2 km par seconde ou 173.000 km/heure (soit New-York - Los Angeles en 82 secondes) et se trouve à 22 degrés derrière le limbe, 0,25 degré sous l'équateur. La sonde, depuis son lancement, a parcouru 4.631.778.000 km. |
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15.09.03 | Galileo, la fin d'une mission exceptionnelle | ||
Après 8 ans à survoler les mondes Joviens, la sonde Galileo se prépare à plonger dans l'atmosphère de Jupiter, le 21 septembre 2003, mettant fin à une mission exceptionnelle de 13 ans. Quelques heures avant son impact, elle procédera à une dernière série de mesures qu'elle renverra à la Terre. Rappelons que la sonde américaine avait cessé toutes ses opérations scientifiques le 28 février 2003. Les ingénieurs avaient pris soin de programmer la dernière phase de vol qui doit la doit la conduire à plonger dans l'atmosphère de la planète géante. Ce choix de détruire Galileo s'explique par la peur de contaminer Europe et l'océan d'eau liquide qu'elle a contribué à mettre en évidence. Depuis, Europe est devenue une cible prioritaire pour les astrobiologistes, qui recherchent des traces de vie au sein du Système Solaire. Ils considèrent la sonde comme dangereuse. Si elle venait à s'écraser à sa surface, elle serait susceptible d'affecter l'environnement de la lune jovienne en libérant des micro-organismes vivants. Cette hypothèse peut prêter à sourire. Or, de récentes études ont appris aux biologistes de ne pas négliger la capacité de résistance de ces organismes. Bien qu'après avoir été exposée pendant plus de 10 ans aux rigueurs du milieu spatial et traversé à plusieurs reprises des ceintures de radiations, personne ne peut dire si la sonde est parfaitement stérile. Résultats scientifiques : La mission est à l'origine de nombreuses découvertes, produit d'abondants résultats scientifiques et a favorisé grandement nos connaissances des mondes Joviens. Galileo a pu suivre en direct la chute dans l'atmosphère de Jupiter de fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 survenue en juillet 1994. L'étude et l'observation de Jupiter laissent à penser que la planète s'est formée à la limite du Système Solaire, avant de s'enfoncer à l'intérieur, ce qui l'aurait finalement conduite à la position qu'elle occupe aujourd'hui. Le survol des quatre lunes galiléennes, Io, Europe, Ganymède et Callisto a permis aux scientifiques de redessiner les cartes de ces mondes. Aujourd'hui, ces satellites apparaissent plus complexes et plus intéressants que l'on ne l'imaginait il y a 13 ans. Les volcans de Io se sont révélés plus nombreux, plus chauds et plus grands que ceux qui parsèment la Terre. Ils sont capables de cracher des panaches de matière qui peuvent monter jusqu'à des centaines de km. Europe est recouverte d'une croûte de glace de plusieurs dizaines de km d'épaisseur qui apparaît brisée et craquelée en de nombreux fragments. Elle abrite un océan global d'eau salée. Enfin, de nombreux indices laissent à penser que la lune possède une ionosphère et une atmosphère ténues en oxygène. Ganymède, la lune la plus grosse du Système Solaire, possède son propre champ magnétique que semble générer un noyau liquide ou, pourquoi pas, une fine couche d'eau salée, présente sous sa surface glacée. Cette dernière est particulièrement déchiquetée, signe d'un intense bombardement cométaire et/ou d'astéroïdes. Enfin, tout comme Europe, Callisto abriterait elle aussi un océan d'eau salée. Toutefois et à la différence d'Europe, les scientifiques doutent de la capacité de Callisto d'héberger une quelconque forme de vie. Note : Le 18 octobre 1989, avec trois années de retard sur son planning initial, la sonde Galileo s'envola depuis la navette spatiale Atlantis en direction de son objectif. Pour rejoindre la planète jovienne, la sonde allait utiliser l'assistance gravitationnelle de Vénus et de la Terre pour gagner, à moindre coût, plusieurs kilomètres par seconde. Elle survola donc Vénus le 10 février 1990, la Terre 10 mois plus tard et encore une fois le 8 décembre 1992 et rejoignit Jupiter en décembre 1995. |
Les lunes galiléennes | ||
Io Europe Ganymède Callisto Crédits NASA / JPL |
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L'anneau principal de Jupiter, les ovales blancs associés à des cyclones et l'équateur de la planète Crédits NASA / JPL |
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