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INTErnational Gamma Ray Astrophysical
Ou
le nouvel observatoire spatial du rayonnement gamma de l'Agence
spatiale européenne
Avec Integral, l'ESA ouvre une nouvelle fenêtre
sur l'Univers
Digne successeur de COS-B (1975) Integral, observatoire spatial
du rayonnement gamma, est le fruit d'une coopération internationale
entre l'Agence spatiale européenne, la NASA et la Russie.
Approuvé en 1993 par l'ESA Integral s'inscrit dans la catégorie
des missions de taille moyenne du programme Horizon 2000. En échange
de temps d'observation, la Russie fournira le lanceur et la NASA
sa station sol de Goldstone (USA) et éventuellement celle
de Cambéra (Australie).
Contrairement à la NASA et ses moyens financiers importants,
aptes à lui offrir une multitude de missions scientifiques,
l'ESA se doit quant à elle d'être cohérente
et pragmatique dans le choix des missions de ses programmes scientifiques
tels que Vision Cosmique aujourd'hui. Integral s'inscrit donc
dans une série impressionnante de missions couronnées
de succès ayant pour objectif la détection du spectre
complet du rayonnement électromagnétique. Parmi
les missions les plus emblématiques on retiendra ISO (infrarouge),
IUE (ultraviolet) et Hipparcos (visible). Quant à Hubble
(visible, proche infrarouge et ultraviolet) et XMM-Newton (rayonnement
X) ils poursuivent tous deux leurs activités en orbite.
Enfin, Herschel, exploration de l'Univers infrarouge et hyperfréquences
et Planck, étude du fond cosmologique hyperfréquences
sont actuellement en cours de développement et s'élanceront
au plutôt en 2007.
Le développement d'Integral
C'est en juin 1993 que l'ESA a décidé de réaliser la mission Integral,
confiant sa maîtrise d'ouvre à l'entreprise Alenia Aerospazio
(Turin, Italie). Alenia a associé 26 sous?traitants, représentant
12 pays européens, à la construction du module de service du satellite.
Ce module assure des fonctions vitales comme l'alimentation en
énergie (par panneaux solaires), la commande et le contrôle, et
la liaison de télécommunication avec le sol. Alenia a également
été chargée de l'intégration des quatre instruments scientifiques,
qui constituent ce qu'il est convenu d'appeler la charge utile
du satellite. Ces instruments ont été fabriqués par quatre consortiums
regroupant des partenaires universitaires et industriels de différents
pays d'Europe.
Les responsables d'Integral ont dû relever plusieurs défis technologiques,
dont le plus important consistait à trouver un moyen de réaliser
des images avec les rayons gamma, d'une énergie telle qu'ils traversent
des miroirs ordinaires. Afin de surmonter cette difficulté, les
scientifiques ont fait appel, pour les instruments fonctionnant
dans le rayonnement gamma et pour le moniteur du rayonnement X,
à la technique du masque codé. Au lieu de focaliser le rayonnement,
le masque codé bloque certains rayons gamma, créant ainsi une
ombre identifiable sur le détecteur placé en-dessous. Un système
informatique au sol traite les données provenant du détecteur
de rayons gamma en cherchant les ombres en question. En balayant
toutes les possibilités de projection d'ombre, le système regroupe
les rayons gamma de façon à former une image du ciel. Les rayons
gamma issus d'objets astronomiques distincts pénètrent dans l'instrument
à des angles différents et projettent donc des ombres différentes,
ce qui permet de distinguer les rayons venant de sources multiples.
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