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Après le succès scientifique et technique de la mission qui rappelons-le a formé un cratère à la surface de
la comète Tempel-1 de façon à étudier la matière mise à nue et
ses éjectas, ses concepteurs ont récemment proposé à la NASA une
mission a peu près similaire. Il s'agit de la mission Thor, pour
Tracing Habitability, Organics, and Resources, qui consiste à
former un cratère d'impact à la surface de Mars et de l'étudier
sur plusieurs années. La fenêtre de tir visée est celle de 2011.
Bien qu'aucune décision a été prise, cette mission devrait s'inscrire
dans les missions Scout de la NASA. Avec un tel profil de mission,
Thor se démarque nettement de tout ce qu'a entrepris la NASA pour
étudier Mars jusqu'à aujourd'hui.
Thor vise à faire la première exploration de la glace d'eau de
la subsurface de la planète dans une zone que l'on pensera alors
potentiellement habitable. Il s'agit ni plus ni moins que d'excaver
du matériel du sous-sol de la planète en envoyant contre la surface
un projectile de plusieurs kilos de façon à former un cratère
!
Thor est avant tout un orbiter. Il voyagera jusqu'à Mars, transportant
le projectile de cuivre, qui ne disposera pas d'instruments scientifiques,
seulement une petite caméra de contexte. Le projectile sera largué
bien avant l'insertion en orbite de Thor de façon à prendre suffisamment
de vitesse pour s'écraser sur un point bien précis, situé entre
les latitudes 30° et 60°, dans l'hémisphère boréal ou méridional.
Le site visé sera déterminé plus tard. La NASA souhaitant qu'il
s'agit d'une zone potentiellement habitable. A ces latitudes moyennes
on trouve de nombreuses couches alternées de poussière et de glace.
Les scientifiques supposent que ces couches riches en glace se
sont formées au cours des derniers 50.000 à 1 million d'années,
car le climat martien a subi de fréquentes modifications en raison
des variations orbitales.
On s'attend à ce que l'impacteur forme un cratère d'impact profond
d'une dizaine de mètres. L'orbiter Thor étudiera le panache d'éjectas
qui s'élèvera dans le ciel avant de retomber au sol au moyen d'imageurs
vraisemblablement dans plusieurs longueurs d'ondes, d'un spectromètre
infrarouge et d'autres instruments. Notez que les autres sondes
qui survoleront ce nouveau cratère ne manqueront pas de l'étudier.
A vraiment dire, les scientifiques ne savent pas sur quoi ils
vont tomber. Il s'attendent surtout à découvrir de la glace d'eau,
des composés organiques et également du méthane. Des indices chimiques
et minéralogiques sont également attendus de façon à fournir des
indices sur l'habitabilité réelle du site
L'exploration de ce cratère est prévue pour durer plusieurs années.
Déjà, les responsables de la mission envisagent de façon tout
à fait sérieuse d'envoyer un rover sur place, ce qui implique
que le site soit compatible pour l'atterrissage du rover.
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