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08.01.07 Le programme spatial russe retrouve des couleurs (1/3)
 
Le redressement économique de la Russie qui s'est amorcé il y a quelques années, soutenu par les cours élevés des matières premières telles que le pétrole et le gaz et des réformes structurelles commence à produire ses effets sur de nombreux secteurs de la vie économique de ce pays.

Si dans un premier temps l'apurement des dettes de la Russie a permis au gouvernement de Mr Vladimir Poutine d'asseoir un peu plus son autorité, il a surtout soutenu de nombreux secteurs stratégiques de l'économie russe en lançant des programmes d'envergure de modernisation, de consolidation et de restructuration d'entreprises.

Dans le secteur qui nous intéresse, le spatial, cet accroissement de la richesse russe s'est traduit par une restructuration de l'industrie spatiale liée aux activités exportatrices de service, notamment les opérateurs de lancement commerciaux, une activité qui permet une rentrée significative de devises étrangères.

C'est d'autant plus important que les anciens missiles russes reconvertis en lanceurs sont très prisés des opérateurs de satellites. Renforcer leur fiabilité est un signe fort adressé à l'Europe qui s'apprête en 2008 à lancer Vega, un petit lanceur conçu avant tout pour tailler des croupières à ces Rockot, Dniepr et autre Volna (tiré depuis un sous-marin)

Programme spatial civil

Quant au programme spatial civil, ce n'est que tout récemment que ses responsables se sont mis à entrevoir des jours meilleurs avec le retour en force de la Russie dans l'exploration robotique et humaine du Système Solaire.

Cela ne s'était pas vu depuis plus de 20 ans période pendant laquelle la Russie devait se contenter de participer à des programmes internationaux

Concrètement, plusieurs télescopes spatiaux couvrant une grande partie du spectre électromagnétique (UV, X et gamma) seront lancés ces prochaines années.

Observation de la Terre

On le sait moins mais la Russie est amenée ces prochaines années à remplacer et densifier certaines de ces constellations de satellites dédiés aux télécommunications, à la météorologie, au positionnement ou encore à la surveillance de la Terre. Surtout, il s'agira pour la Russie de répondre aux nouveaux besoins que les consommateurs russes sont en droit d'attendre à mesure que leur pouvoir d'achat s'étoffe. On pense à l'Internet haut débit (qui n'est pas seulement transmis par voies terrestres) ou tout autre application multimédia qui nécessite de larges bandes passantes. Mais également tout ce qui touche à la 'télé' médecine, assistance, épidémiologie. Bref, les investissements nécessaires à ce renouvellement auront nécessairement des répercussions sur la recherche civile. Certaines synergies voient le jour et, il n'est pas exclu que des satellites dédiés à des applications commerciales embarquent de petites charges utiles scientifiques.

Système Solaire

Absente de la conquête spatiale, la Russie signera son retour dans l'exploration du Système Solaire avec l'envoi de plusieurs sondes autour du Soleil (Koronas-Foton, 2008) sur Mars (Phobos-Grunt, mission de retour d'échantillons, 2009) ou encore sur la Lune (Moon-Globe, étude de la structure interne et localisation de réservoirs d'eau sous la surface.

Vols habités

Dans ce domaine, la Russie se veut pragmatique.

La Russie souhaite sécuriser sa présence sur l'orbite basse. Elle repense complètement son accès à l'espace en modernisant les lanceurs existants, développant une capsule Soyouz agrandie, capable de transporter 4 personnes et Kliper, un engin spatial complètement nouveau.

Enfin, elle se tourne vers l'Europe en s'implantant en Guyane pour lancer Soyouz ou encore participant avec le CNES à la définition d'un nouveau lanceur (Oural).

Station spatiale internationale

Enfin, la Russie à décidé de consolider sa participation dans la Station spatiale internationale en adjoignant un nouveau module au segment russe de l'ISS. Il s'agit du Multi-Purpose Laboratory Module (MLM), un module technique et de recherche scientifique. Il rejoindra la Station en 2009 et sera lancé par une Proton.

Mars

Mars fait également parti des plans de la Russie qui n'envisage pas un instant qu'un Russe fasse partie de la première expédition internationale qui débarquera sur Mars si d'aventure une coopération internationale voit le jour.

A proprement parler, la Russie n'a pas encore dévoilé une architecture de mission martienne. Elle a rendu public un document, Mars-Man-500. Il ne s'agit pas d'un scénario définitif, mais d'une base de travail très aboutie sur laquelle peut s'appuyer les différents corps de métier impliqués dans l'envoi d'un homme sur Mars.

Reste que pour la Russie, c'est le système de propulsion qui sera utilisé qui déterminera toute cette architecture et … la facture finale. Elle n'exclut pas d'utiliser l'énergie nucléaire comme moyen de propulsion. Le premier vol est prévu entre 2020-2030.


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