|
Le redressement économique de la Russie qui s'est amorcé il y a
quelques années, soutenu par les cours élevés des matières premières
telles que le pétrole et le gaz et des réformes structurelles commence
à produire ses effets sur de nombreux secteurs de la vie économique
de ce pays.
Si dans un premier temps l'apurement des dettes de la Russie a permis
au gouvernement de Mr Vladimir Poutine d'asseoir un peu plus son
autorité, il a surtout soutenu de nombreux secteurs stratégiques
de l'économie russe en lançant des programmes d'envergure de modernisation,
de consolidation et de restructuration d'entreprises.
Dans le secteur qui nous intéresse, le spatial, cet accroissement
de la richesse russe s'est traduit par une restructuration de l'industrie
spatiale liée aux activités exportatrices de service, notamment
les opérateurs de lancement commerciaux, une activité qui permet
une rentrée significative de devises étrangères.
C'est d'autant plus important que les anciens missiles russes reconvertis
en lanceurs sont très prisés des opérateurs de satellites. Renforcer
leur fiabilité est un signe fort adressé à l'Europe qui s'apprête
en 2008 à lancer Vega, un petit lanceur conçu avant tout pour tailler
des croupières à ces Rockot, Dniepr et autre Volna (tiré depuis
un sous-marin)
Programme spatial civil
Quant au programme spatial civil, ce n'est que tout récemment que
ses responsables se sont mis à entrevoir des jours meilleurs avec
le retour en force de la Russie dans l'exploration robotique et
humaine du Système Solaire.
Cela ne s'était pas vu depuis plus de 20 ans période pendant laquelle
la Russie devait se contenter de participer à des programmes internationaux
Concrètement, plusieurs télescopes spatiaux couvrant une grande
partie du spectre électromagnétique (UV, X et gamma) seront lancés
ces prochaines années.
Observation de la Terre
On le sait moins mais la Russie est amenée ces prochaines années
à remplacer et densifier certaines de ces constellations de satellites
dédiés aux télécommunications, à la météorologie, au positionnement
ou encore à la surveillance de la Terre. Surtout, il s'agira pour
la Russie de répondre aux nouveaux besoins que les consommateurs
russes sont en droit d'attendre à mesure que leur pouvoir d'achat
s'étoffe. On pense à l'Internet haut débit (qui n'est pas seulement
transmis par voies terrestres) ou tout autre application multimédia
qui nécessite de larges bandes passantes. Mais également tout ce
qui touche à la 'télé' médecine, assistance, épidémiologie. Bref,
les investissements nécessaires à ce renouvellement auront nécessairement
des répercussions sur la recherche civile. Certaines synergies voient
le jour et, il n'est pas exclu que des satellites dédiés à des applications
commerciales embarquent de petites charges utiles scientifiques.
Système Solaire
Absente de la conquête spatiale, la Russie signera son retour dans
l'exploration du Système Solaire avec l'envoi de plusieurs sondes
autour du Soleil (Koronas-Foton, 2008) sur Mars (Phobos-Grunt, mission
de retour d'échantillons, 2009) ou encore sur la Lune (Moon-Globe,
étude de la structure interne et localisation de réservoirs d'eau
sous la surface.
Vols habités
Dans ce domaine, la Russie se veut pragmatique.
La Russie souhaite sécuriser sa présence sur l'orbite basse. Elle
repense complètement son accès à l'espace en modernisant les lanceurs
existants, développant une capsule Soyouz agrandie, capable de transporter
4 personnes et Kliper, un engin spatial complètement nouveau.
Enfin, elle se tourne vers l'Europe en s'implantant en Guyane pour
lancer Soyouz ou encore participant avec le CNES à la définition
d'un nouveau lanceur (Oural).
Station spatiale internationale
Enfin, la Russie à décidé de consolider sa participation dans la
Station spatiale internationale en adjoignant un nouveau module
au segment russe de l'ISS. Il s'agit du Multi-Purpose Laboratory
Module (MLM), un module technique et de recherche scientifique.
Il rejoindra la Station en 2009 et sera lancé par une Proton.
Mars
Mars fait également parti des plans de la Russie qui n'envisage
pas un instant qu'un Russe fasse partie de la première expédition
internationale qui débarquera sur Mars si d'aventure une coopération
internationale voit le jour.
A proprement parler, la Russie n'a pas encore dévoilé une architecture
de mission martienne. Elle a rendu public un document, Mars-Man-500.
Il ne s'agit pas d'un scénario définitif, mais d'une base de travail
très aboutie sur laquelle peut s'appuyer les différents corps de
métier impliqués dans l'envoi d'un homme sur Mars.
Reste que pour la Russie, c'est le système de propulsion qui sera
utilisé qui déterminera toute cette architecture et … la facture
finale. Elle n'exclut pas d'utiliser l'énergie nucléaire comme moyen
de propulsion. Le premier vol est prévu entre 2020-2030.
Articles connexes
(29.01.07, mis
à jour le 22.03.08)
(25.01.07)
(12.01.07)
(22.03.06)
(20.10.06)
(25.08.06)
(20.06.06)
(28.10.05)
(02.11.05)
|