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La nébuleuse de l'Aigle est une région de formation d'étoiles emblématique
devenue une icône du ciel depuis les images spectaculaires prises
par le Télescope spatial Hubble. C'est un berceau d'étoiles que
les astrophysiciens scrutent pour comprendre leur formation. Elle
est caractérisée par la présence de colonnes de gaz et de poussières
qui résistent à l'érosion, baptisées "piliers de la création" car
on y trouve une génération de futures étoiles en formation.
Observée une première fois par le en 1995, la nébuleuse de l'Aigle l'a été de nouveau
en 2004, toujours
par Hubble au moyen de la caméra pour observations panoramiques.
Cette fois-ci, c'est ,
le télescope spatial infrarouge de la NASA qui l'a scrutée attentivement,
dans plusieurs longueurs d'onde de l'infrarouge, fournissant de
nouvelles informations sur l'origine des piliers de la création.
La nébuleuse de l'Aigle vue par Hubble
en 1995
Dans leur majorité, les astronomes pensaient que le rayonnement
des étoiles était à l'origine de la formation de ses piliers. Or,
une de ces images montre une lumière inattendue, la possible clé
de la structure si spectaculaire de cette nébuleuse. Cette nouvelle
observation révélerait la mort récente (2 000 ans) d'une des étoiles
de la nébuleuse dans une explosion de supernova. Une puissante onde
de choc se propagerait vers le nuage allumant à son passage la matière
qu'elle rencontre.
Si leur interprétation est correcte la supernova de l'Aigle serait,
avec la nébuleuse du Crabe, l'explosion la plus proche du Soleil
ayant eu lieu dans des temps historiques. Cette découverte se rapporte
à l'origine du système solaire où l'on retrouve des produits de
désintégration d'éléments radioactifs qui ne peuvent être synthétisés
et dispersés dans l'espace que par une supernova.
Le télescope spatial Spitzer
Le a été placé sur orbite le 25 août 2003 par une
fusée Delta II de Boeing depuis la base américaine de Cap Canaveral
(Centre spatial Kennedy). D'une durée de vie opérationnelle d'au
moins 2 ans et demi, et portée à 5, Spitzer complète la gamme des
grands télescopes spatiaux de la NASA que sont Hubble, Chandra et
Compton (désorbité en 2000).
Le télescope est doté d'un miroir de 85 centimètres et de trois
instruments à refroidissement cryogénique : une caméra fonctionnant
dans le proche et moyen infrarouge, un spectrographe permettant
d'analyser l'ensemble des longueurs d'ondes de l'infrarouge et un
photomètre pour la collecte d'informations sur la gamme d'infrarouge
lointain.
Depuis son orbite héliocentrique, dos au Soleil, il étudie la notamment
la formation des étoiles et des planètes. Il observe l'Univers comme
il était il y a des milliards d'années et aide les scientifiques
à déterminer la façon et le moment dont les premiers objets se sont
formés, ainsi que leur composition. Spitzer est capable de découvrir
des objets jamais observés auparavant car occultés par la poussière
interstellaire comme les étoiles et les galaxies les plus lointaines.
Il observe les objets les plus froids du Système Solaire (planètes
externes, astéroïdes et autres petits corps) et les disques de poussière
présents autour de jeunes étoiles (disque proto-planétaire).
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