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Les 8 et 9 janvier 2007 s'est tenu à Edimbourg, sous l'égide de
l' (ESA) et du (BNSC), le premier d'une série d'ateliers
de réflexion qui doivent contribuer à la définition de sa nouvelle
stratégie d'exploration du Système Solaire de l'Europe et de préparer
le terrain pour les décisions à prendre en 2008 dans le cadre de
la prochaine session ministérielle du Conseil de l'ESA.
Face aux ambitions affichées des Etats-Unis, de la Russie, de la
Chine et dans une moindre mesure de celles du Japon et de la Chine,
l'Europe se veut pragmatique. Consciente que seule une participation
internationale mènera l'homme au-delà de la Terre, l'Europe ne veut
cependant pas s'embarquer dans des projets à la va vite et ou seuls
son carnet de chèques serait vu avec intérêt.
Aujourd'hui, seule la NASA a dévoilé l'architecture de son . L'ESA à donc commencé à définir
son propre scénario en s'appuyant sur le projet américain, sans
perdre de vue les ambitions des autres agences spatiales.
Coopération internationale
Il en ressort que l'Agence spatiale européenne n'est pas opposée
à une participation avec la NASA dans son projet de retour sur l'homme
sur la Lune mais, ne veut pas revivre les affres de la construction
de la Station spatiale internationale. Elle se verrait bien engagée
dans des programmes complémentaires au côté d'autres partenaires
internationaux, s'inscrivant dans une stratégie globale et réfléchie.
Ses programmes où l'exploration humaine serait soutenue par une
armada de missions robotiques ne devront pas dépendre les uns des
autres (théorie des dominos).
Quelle que soit la nature de la participation européenne dans un
projet international, elle ne ressemblera en rien à celle dans la
Station spatiale internationale où ses investissements se sont retrouvés
suspendus au bon vouloir de la NASA et sa stratégie du lanceur unique.
Cette participation devra prendre en compte les desideratas européens,
en particulier les intérêts d'ordre industriel, scientifique et
sociétal exprimés par les communautés consultées lors de ces ateliers
de réflexions. En filigrane l'Europe veut un programme capable de
soutenir son industrie spatiale de façon à sécuriser son savoir-faire
et ses effectifs pour les décennies suivantes.
La Lune et Mars
D'un point de vue scientifique, la Lune et Mars ne présentent pas
le même attrait. Bien que Mars soit plus 'vendeur', c'est sur la
Lune que souhaite s'établir de façon durable la communauté scientifique.
Quant à Mars, ces mêmes scientifiques se satisferaient de postes
avancés visitables tous les 2 ans pour de courts séjours de quelques
mois.
Lune
La Lune présente l'intérêt de s'être formée avec la Terre. On pense
que notre satellite pourrait s'être constitué il y a 4,4 milliards
d'années (soit une cinquantaine de millions d'années après les débuts
de la formation du Système Solaire), par agrégation de débris créés
par la collision d'un embryon de planète de la taille de Mars avec
la Terre en cours de constitution.
Notre satellite naturel s'est refroidi très vite. Il conserve dans
les cinq mètres de poussière (le régolite) de son sol, toute la
mémoire de cette période, le premier milliard d'années, qui, sur
Terre, a été effacée par l'évolution géologique. Tous les indices
de la vie primitive terrestre au-delà de 3,5 - 3,8 milliards d'années,
ont été effacés par la tectonique des plaques et les convulsions
multiples de la croûte terrestre. Sur Terre, les informations contenues
dans les fossiles ne vont pas au-delà de cette période ce qui est
un frein à nos connaissances.
Par carottage du sol lunaire, on pourrait donc connaître l'activité
météoritique et cométaire qui a touché notre planète à ses débuts
et peut être mieux comprendre les étapes de l'apparition de la vie
terrestre. Les astronomes pourraient également y rechercher les
traces des premiers âges du Système Solaire, voire des fossiles
éjectés de la Terre des origines.
Enfin, la face cachée de la Lune est idéale pour installer des observatoires,
surtout radio astronomique à l'abri des interférences terrestres.
Mars
Dans le cas de Mars, il existe un programme international qui vise
à mieux comprendre cette planète en étudiant tous ses paramètres
(atmosphère, surface et tout récemment sous-sol) de façon à retracer
ainsi l'histoire complexe de son évolution depuis sa formation.
L'étude de Mars peut nous faire comprendre ce à quoi nous réserve
le climat terrestre si l'activité humaine continue à le malmener
dans un sens ou dans un autre.
La prochaine mission martienne de l'Europe est ExoMars, en cours
de développement. Son lancement est fixé en 2013. Cette première
mission du programme Aurora est une étape avant une première mission
de retour d'échantillons de matière martienne sur Terre prévu lors
de la décennie 2020-2030 et fermement désirée par l'ensemble de
la communauté scientifique européenne.
Notez que les scientifiques présents à Edimbourg ont préconisé un
retour d'échantillons de la surface d'un astéroïde proche de la
Terre.
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