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Les équipes du
viennent tout juste d’achever la cartographie de l’environnement
radiatif terrestre dans lequel
devra évoluer pendant toute la durée de sa mission, une donnée cruciale
pour assurer aux données le niveau de qualité attendu.
8 fois par jour, le satellite Corot plonge au beau milieu d’un nuage
de protons émis par le Soleil au cours de ses éruptions régulières,
et qui restent piégés dans le champ magnétique terrestre. Du fait
d’une particularité du champ magnétique, ce nuage de particules
s’approche le plus de la Terre dans une région située au large du
Brésil, appelée « anomalie de l’Atlantique Sud ».
Lorsque CoRoT traverse cette région de l’espace, ses capteurs CCD
peuvent être abusés par les impacts des protons solaires, particules
électriquement chargées qui induisent un signal parasite.
Concrètement, les logiciels de traitement du signal voient arriver
des électrons qui ne correspondent pas à l’impact d’un grain de
lumière en provenance d’une lointaine étoile, mais d’un morceau
d’atome issu de notre Soleil…
Le canal de CoRoT dédié à la recherche d’exoplanètes est particulièrement
sensible à ces fausses détections, car les mesures sur chaque cible
se font pendant 32 secondes, contre 1 seconde seulement pour le
canal d’astérosismologie. Aussi, grâce au travail de cartographie
qui vient d’être effectué, lorsque Corot traversera l’anomalie de
l’Atlantique Sud en phase d’exploitation, le logiciel de traitement
du signal tiendra compte de ces perturbations périodiques. Et au-delà
d’un certain seuil, il interrompra tout simplement la mesure.
Préparer l’avenir et valider les modèles
Bien que l’anomalie de l’Atlantique Sud soit connue depuis longtemps,
il était important de caractériser ses contours telle que perçue
par les détecteurs de CoRoT. Pour Leonardo Pinheiro, ingénieur associé
depuis 2003 au projet Corot dans le cadre de la participation brésilienne
à la mission, « il s’agissait surtout de caractériser l’efficacité
du blindage effectif contre ce flux de protons ».
De plus, la sensibilité des détecteurs CCD à ces flux de protons
varie grandement d’une technologie à l’autre. Il était donc crucial
de connaître précisément la réponse des capteurs CCD de nouvelle
génération dont bénéficie Corot.
Guy Rolland, expert de l’environnement radiatif au CNES, porte lui
aussi une attention toute particulière à ces données.
Elles vont en effet permettre d’affiner le modèle qu’il avait mis
au point pour simuler ces perturbations liées à la traversée régulière
de l’anomalie de l’Atlantique Sud. Leonardo Pinheiro tient à saluer
le fait que « les données empiriques recueillies par Corot recoupent
assez précisément les limites prévues par les modèles théoriques
de départ. »
Corot, un projet multiculturel
Outre des moyens humains, la participation brésilienne à Corot se
traduit par la mise à disposition de l’antenne d’Alcantara, au nord
du Brésil, qui recueille une partie de la télémétrie de CoRoT, en
attendant les données proprement dites.
De son séjour en France dans le cadre du projet CoRoT, Leonardo
Pinheiro retiendra « une expérience culturelle très enrichissante
tant sur le plan professionnel que personnel. C’est une grande chance
de pouvoir travailler dans un environnement multiculturel comme
celui du projet Corot, qui associe des ingénieurs et des chercheurs
de différentes nationalités ».
© Centre National d'Etudes Spatiales
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