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24.01.07 L'après Integral (INTErnational Gamma Ray Astrophysical)
 
Digne successeur de COS-B (1975) Integral, observatoire spatial du rayonnement gamma, est le fruit d'une coopération internationale entre l'Agence spatiale européenne, la NASA et la Russie. Lancé par une fusée Proton en octobre 2002, Intégral était prévu pour fonctionner pendant au moins 2 ans. Face aux avancées permises par ses observations et le bon comportement du satellite, l'Agence spatiale européenne a décidé en décembre 2005 de prolonger sa mission jusqu'en décembre 2010.

La mission MAX

Engagées dans le développement de 11 missions à lancer à partir de 2008, l'après Integral n'est pas vraiment à l'ordre du jour au sein des instances dirigeantes de l'Agence spatiale européenne. Cependant des équipes des Etats membres de l'ESA, dont certaines ont son soutien, ont élaboré quelques concepts de missions à même de prendre le relais de ce télescope spatial vers 2015.

MAX est une des missions qui nous parait la plus prometteuse de toutes celles que nous connaissons qui prévoit l'installation d'un télescope gamma sur 2 satellites volant en formation. Soutenue par EADS-Astrium elle mélange habilement avancées technologiques et recherche astronomique dans le gamma. Ses enjeux technologiques sont concentrés pour l'essentiel sur deux éléments, à savoir la lentille gamma de grand diamètre et le vol en formation binaire dans la classe du mm (voire 100 microns).

Le vol en formation est un des défis majeurs de l'astronomie de prochaine génération. Tant la NASA que l'ESA fondent de grands espoirs sur ce type de mission. L'ESA explore ce domaine de vol bien particulier en développant LISA Pathfinder (Smart-2), un démonstrateur technologique qui s'inscrit dans le cadre du programme Smart (Small Mission for Advanced Research and Technology). Quant à EADS, qui vise à terme le contrat Darwin, le vol en formation est une de ses priorités. La firme européenne a conduit des études dans Smart-2, Proba 2 et 3, missions mettant en œuvre des technologiques précurseurs du vol en formation.

Défis technologiques

Avec une lentille de quelque 2,5 m de diamètre et un pointage mieux que 15 arcsec, MAX représente une nouvelle génération d'instruments avec un gain en sensibilité, en résolution énergétique et angulaire sans précédent. Reste que ce projet nécessite le franchissement de nombreux sauts technologiques et non des moindres.

Ce télescope sera partagé sur 2 satellites volant en formation pour une mission d'au moins 2 ans basée sur des temps de pose de 15 jours par cible en moyenne et de manière pas forcément continue. D'une masse au lancement d'1 tonne se répartissant en 2 plates-formes de 300 kg chacune et du télescope à proprement dit, de 300 kg également.

Orbite

MAX observera dans toutes les directions du ciel, y compris vers le Soleil. Son orbite ne doit rien au hasard. Elle répondra à des critères très précis. D'une part la mission MAX nécessite un environnement radiatif calme, loin des Ceintures de Van Allen et d'autre part un champ gravitationnel 'plat' pour le vol en formation.

L'orbite envisagée est de type HEO (supérieur à GTO) ou circulaire à 2 ou 3 jours de période, ou autour des points de Lagrange L1 / L2. Notez que le scénario optimal serait d'installer MAX sur une orbite de Lissajous de grande amplitude autour de L1, avec un lancement par un lanceur Soyouz équipé de l'étage Fregat (Les orbites HEO ou circulaires requièrent un étage propulsif spécifique).

Ariane 5 peut également être utilisée. Dans ce cas, MAX serait passager auxiliaire d'une mission en orbite de transfert géostationnaire.

Objectifs scientifiques

Les quatre instruments d'Integral permettent pour la première fois d'observer simultanément dans le visible, dans le rayonnement X et dans le rayonnement gamma les objets et les phénomènes les plus énergétiques de l'Univers. Fort de cette expérience, la mission MAX se veut complémentaire de celle d'Integral. Son principal objectif est l'étude des supernovae de type Ia par la mesure des intensités, décalages et formes de leur raies gamma nucléaires.

Supernovae de type Ia

Les supernovae de type Ia constituent la principale source de production des éléments lourds et sont ainsi un maillon essentiel dans la compréhension du cycle de la matière dans l'Univers et de l'évolution chimique des galaxies. La grande brillance des SN Ia en a fait un outil privilégié dans la mesure des distances extragalactiques et la détermination de la géométrie de l'Univers : une fois compris et interprétés, ces événements, puissamment radioactifs, seront une donnée clef dans la détermination de la taille, de la géométrie et de l'âge de l'univers.

Bandes spectrales

MAX permettra de focaliser simultanément deux larges bandes spectrales, une première entre 800 et 900 keV, une deuxième entre 450 et 550 keV; la sensibilité requise, quelques 10-7, correspond à une amélioration d'un facteur de 20 à 30 par rapport au spectromètre gamma d'Integral. Avec sa résolution énergétique et angulaire (~15") sans précédent, MAX sera idéalement adapté pour étudier la physique des SNIa.

Au-delà, son potentiel pour la spectroscopie gamma fine fait de MAX un outil puissant pour l'observation des novæ, ainsi que des objets compacts galactiques (novæ X, micro quasars, binaires X, pulsars) et extragalactiques (Noyaux Actifs de Galaxies).


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