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Suite de notre analyse du programme spatial russe dévoilé en 2005
pour la période 2006 - 2015.
La Russie possède la plus grande flotte de lanceurs militaires et
commerciaux. Si certains sont complémentaires force est de constater
que beaucoup d'entre eux sont au mieux redondants. Cette flotte
hétéroclite de lanceurs a au moins le mérite de faire de la Russie
un acteur incontournable sur le marché commercial du lancement de
satellites.
Déferlante de lanceurs russes
Au milieu des années 1990, face à la déferlante de lanceurs venant
de l'ex-URSS, les occidentaux imposent des quotas de lancement et
un prix plancher aux autorités russes et ukrainiennes.
Ces contraintes ont été contournées par les Russes qui ont mis en
place des joints entre entreprises occidentales et russes pour commercialiser
des lanceurs. Ainsi Proton est commercialisée par ,
créée en 1995 par Lockheed Martin, Khrounitchev et Energia international.
Quant à Soyouz, il est commercialisé sur le marché occidental par
,
qui regroupe EADS Space, Arianespace, l'Agence spatiale russe et
le Centre spatial Samara. Enfin, RSC Energia s'est associée à Boeing,
Kvaerner (Norvège) et SDO Yuzhnoye/NPO Yuzhmash (Ukraine) pour commercialiser
le lanceur ukrainien Zénith équipé de l'étage supérieur Bloc DM-SL
depuis une plate-forme en haute mer ().
Or si les positions américaines, russes et européennes
sur le marché des lancements commerciaux sont bien établies,
la montée en puissance du Japon et des puissances spatiales émergentes
que sont l'Inde, la Chine et le Brésil va redistribuer les cartes
et c'est la Russie qui risque d'en faire les frais.
Un des chantiers les plus attendus par les militaires et l'industrie
spatiale est donc la remise à niveau des différents systèmes spatiaux.
De façon à sécuriser son accès à l'espace, en filigrane soutenir
son industrie spatiale, et renforcer sa position sur le marché commercial
du lancement de satellites, la Russie va se doter d'une nouvelle
famille de lanceurs (Angara) et moderniser ceux existants (Soyouz,
Proton).
Développée par le Centre de recherches Khrounitchev, la famille
Angara sera déclinée en trois versions, une légère, une moyenne
et lourde, pouvant emporter de 1,7 tonne à 30 tonnes de matériel.
Angara devrait être opérationnel en 2010-2011.
Angara
Annoncé comme le premier lanceur au carburant écologique, un mélange
de kérosène et d'oxygène, Angara sera exploitée depuis le cosmodrome
russe de Plesetsk, ce qui limitera la dépendance de la Russie envers
le Kazakhstan, où se situe Baïkonour. Reste que Kazaks et Russes
sont néanmoins en train de construire un nouveau pas de tir à Baïkonour
capable de lancer les Angara.
Vraisemblablement proposé sur le marché des lancements commerciaux,
déjà bien encombré, Angara sera avant tout utilisé par la Russie
pour répondre à ses besoins de renouvellement de sa flotte de satellites
EOS et pour tirer vers la Station spatiale internationale. Ce n'est
pas clair encore, mais des études ont été menées pour explorer la
faisabilité technique et économique de l'utilisation d'une Angara
pour lancer Kliper, la prochaine génération de véhicules spatiaux
russes.
Notez que la Corée du sud développe un lanceur, le
,
construit autour du premier étage de l'Angara (80%).
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