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Avec ,
développé par l'
en coopération avec l', l'Europe possédera son propre système mondial de
navigation par satellite et s'affranchira des services offerts par
le GPS américain qui comportent de nombreuses restrictions. Galileo
fournira des services de localisation précis, sécurisé et certifié
à l'échelle du globe pour des applications civiles, scientifiques
et militaires. Il sera placé sous le contrôle d'autorités civiles
au contraire de son homologue américain, militaire lui.
Or, après une phase de définition lancée en 2000, une phase de développement
et de validation clôturée en 2005 et le déploiement des premiers
satellites et la construction des infrastructures au sol attendu
entre 2008 et 2010 pour une entrée en service dès 2008 avant le
grand saut de 2010 qui devrait voir le système entièrement opérationnel
en 2010 avec 30 satellites (27 opérationnels et 3 en réserve), ce
calendrier pourrait être mis à mal par plusieurs entreprises impliquées
dans le développement de Galileo.
Explication
Galileo Industries est le consortium qui regroupe Alcatel Alenia
Space (38 %), EADS Astrium (38 %), Thales (12 %) et Galileo Sistemas
y Servicios (12 %). Il a s'agit ni plus ni moins du maître d'œuvre
du système de navigation européen Galileo.
Jusque-là tout va bien, sauf que le contrat de concession de Galileo
au secteur privé n'est ainsi toujours pas signé et que les pays
européens ne sont pas parvenus à choisir la ville qui abritera l'autorité
de contrôle du système. Aujourd'hui, bien que le siège du consortium
se trouve à Munich, il existe 2 centres de décision, à Munich et
Rome. Et pour cause, Ces difficultés sont renforcées par le fait
que les partenaires de Galileo Industries sont aussi pressentis
pour devenir les concessionnaires du système. Or la négociation
du contrat de concession a pris du retard et achoppe notamment sur
le partage des risques liés au programme. Jacques Barrot, le commissaire
européen chargé des transports, espère désormais une signature avant
la fin 2007, au lieu de la fin 2006 comme prévu initialement.
Un entêtement qui a déjà fait perdre plusieurs mois au projet et
risque d'entraîner d'importantes pertes financières. Surtout, et
quoi qu'en disent nos dirigeants, il révèle la difficulté qu'ont
les Etats à mener le gigantesque chantier qu'est la construction
de l'Union européenne, plus préoccupés par des revendications politiques
nationales à court terme. 70 ans après les premières bases de la
construction européenne (Congrès de la Haye en 1948), nombreux sont
nos décideurs économiques et politiques à assimiler que le monde
est global, ouvert et qu'il nécessite des décisions pragmatiques
avec une vision à long terme.
Reste que ces luttes intestines sont vraisemblablement à l'origine
du léger retard qu'accuse le développement de Giove-B et susceptible
de se répercuter au programme. Son lancement prévu au printemps
2006 a été repoussé au mieux en novembre 2007.
Du côté de l'Agence spatiale européenne on se veut bien plus pragmatique
et l'on fait fi de ces dissensions révélées au grand jour. Loin
de ces querelles nationales, l'ESA poursuit donc la phase de validation
en orbite du système Galileo qui prévoit 2 démonstrateurs, Giove
A & B le déploiement d'une constellation de quatre satellites (minimum
requis pour garantir l'exactitude de la localisation et de la synchronisation
sur les sites témoins choisis) et la mise à contribution d'un certain
nombre de stations sol associées.
Giove-A
,
pour Galileo In Orbit Validation Element a été lancé en décembre
2005. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un satellite de la
constellation, mais d'un satellite qui doit tester les technologies
les plus critiques relatives à la charge utile de navigation des
futurs satellites Galileo opérationnels. Pour cela, il embarque
notamment une horloge atomique au rubidium et un générateur de signaux.
Il a pour mission principale d'émettre les signaux Galileo depuis
l'espace en se déplaçant sur une des orbites prévues pour la constellation.
Il doit mesurer les paramètres physiques de l'orbite et l'environnement
particulier dans lequel la future constellation devra fonctionner
et garantir les fréquences réservées pour le système Galileo auprès
de l'Union Internationale des Télécommunications (ITU).
Giove-B
Ce deuxième satellite a été construit par le consortium Galileo
Industries afin de prévenir tout risque comme un retard, un échec
au lancement ou encore un mauvais fonctionnement en orbite de Giove-A.
En effet, il est impératif qu'un satellite soit actif en orbite
sous peine de perdre les droits accordés par l'ITU.
D'une masse de 525 kg il sera toutefois plus représentatif des 4
premiers satellites destinés à la validation en orbite de Galileo.
Il emportera une charge utile très similaire à celle prévue pour
les satellites de la constellation finale dont un maser à hydrogène
passif (PHM), l'horloge atomique la plus précise jamais placée en
orbite, dont la stabilité est supérieure à 1 nanoseconde par jour,
pour l'évaluation de performance dans l'espace. Deux PHM serviront
d'horloges principales à bord des satellites Galileo opérationnels,
qui emporteront également deux horloges au rubidium de secours.
Ensuite, quatre satellites opérationnels seront lancés, afin de
valider le segment spatial de base de Galileo et le segment sol
associé. Une fois cette phase de validation en orbite (IOV) achevée,
les autres satellites seront mis à poste afin d'atteindre la capacité
opérationnelle complète (FOC).
Articles connexes
la brochure Galileo (fr)
(27.12.05)
(29.01.07)
(07.07.06)
(28.12.05)
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