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Une nouvelle étude de l'atmosphère martienne montre que l'eau et
le dioxyde de carbone (CO2) qui la formaient ont été dispersés dans
de faibles proportions dans l'espace et devraient se trouver contenus
dans le sous-sol de la planète. Le vent solaire, que l'on pensait
être le principal facteur de cette déperdition, n'explique pas ce
départ. Bien qu'il joue un rôle, très peu de cette atmosphère se
serait échappée à cause de son impact.
Deux chercheurs du à Toulouse en France (A.
Fedorov et J-A. Sauvaud) ont participé à cette étude publiée dans
la revue .
A la suite de cette étude, on peut se s'interroger sur ce qu'il
est advenu de cette atmosphère qui entourait Mars il y a plus de
3,5 milliards d'années et quels sont les processus à l'origine de
sa dispersion. D'une atmosphère dense et épaisse, il ne reste aujourd'hui
qu'une atmosphère très faible et qui s'étend très loin dans l'espace.
Cette étude s'appuie sur des mesures acquises pendant 2 ans par
l'instrument
de . Les scientifiques se sont servis du débit de sortie
actuel, étendu sur une période de 3,5 milliards d'années, pour déterminer
la quantité de l'atmosphère perdue à cause du vent solaire. D'après
eux, entre 0,2 et 4 millibars de dioxyde de carbone et quelques
centimètres d'eau seulement ont été perdus pendant cette période.
Or, on estime à 600 mètres les quantités d'eau que possédait l'atmosphère
martienne.
Bien qu'Aspera ait montré précédemment que l'atmosphère de Mars
est lentement "érodée" par le vent solaire, qui pénètre beaucoup
plus profondément dans l'atmosphère qu'on ne le pensait précédemment,
l'étude révèle que le vent solaire ne peut pas expliquer la perte
de cette atmosphère et aujourd'hui ont peut donc se demander comment
elle est 'partie'.
Tout laisse à penser que ces constituants sont piégés dans le sous-sol
de la planète.
Précisions cependant que ces mesures réalisées pendant 2 ans sont
valables que sur une très courte période de l'évolution de l'atmosphère
martienne (quelques millions d'années). Plusieurs paramètres comme
l'orbite de la planète, son axe de rotation ou l'activité du Soleil
ont eu des valeurs différentes dans le temps et ne sont donc pas
pris en compte. Consciente de cette lacune, l'équipe scientifique
chargée de cette étude prévoit de faire appel à des modélisations
historique du Soleil pour déterminer si l'action du vent solaire
a pu être plus importante il y a 3,5 milliards d'années par exemple.
Atmosphère martienne
L'atmosphère martienne n'a jamais cessé d'évoluer. Les scientifiques
s'accordent à dire que trois grandes théories expliquent sa formation
(formation par capture de gaz, par apport de matériel cométaire
et météoritique ou par accrétion (source nirgal.net). Quant à son
évolution, bien que plusieurs théories cohabitent, une seule fait
l'objet d'un large consensus.
Et la vie dans tout ça !
Si l'on tient pour acquis que la vie a pu se développer sur Mars
très tôt dans son histoire, la jeune atmosphère martienne, au sortir
de sa formation a joué un rôle significatif dans son apparition.
La formation de Mars, alors chaude, a été marquée par le dégazage
de grandes quantités de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone qui
aurait soutenu un effet de serre. Grâce à l'effet de serre engendré
par ces gaz, la température aurait été suffisante pour que l'eau
puisse exister sous forme liquide pendant une très longue période,
et peut être même voir l'apparition de la vie.
Aujourd'hui, ces conditions n'existent plus. La planète s'est refroidie
et aucun signe n'indique un quelconque dégazage, bien que l'on ne
sache pas toujours le processus qui alimente l'atmosphère en méthane
que l'on a récemment découvert en très faible quantité. Son atmosphère
est très faible et principalement constituée de dioxyde de carbone
et contient très peu d'ozone et Mars ne possède donc pas de protection
contre le rayonnement UV, un frein significatif à toute vie de surface
bien qu'il ne soit pas exclu que des briques initiales se tapissent
ça et là dans des niches biologiques sans aucune possibilité d'évolution
dans l'immédiat. Enfin, on remarque une totale absence d'eau sous
forme gazeuse ou liquide.
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