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annonce avoir terminé le développement du moteur Merlin qui doit
équiper Falcon 9, le lanceur lourd de la famille Falcon que développe
actuellement la firme américaine. Utilisé pour lancer la capsule
,
il forme le système de transport spatial que SpaceX développe dans
le cadre du programme
de la NASA.
Le moteur Merlin
Le moteur Merlin a fonctionné sur un banc test 125 fois, ce qui
représente une durée cumulée de 3200 secondes, équivalente à 19
lancements !
Ce moteur utilise un refroidissement régénératif, c'est à dire que
le kérosène de qualité spatiale passe d'abord autour des parois
de la chambre de combustion et de la tuyère avant de s'enflammer
au contact de l'oxygène liquide dans la chambre de poussée. Ce refroidissement
actif, qui améliore les performances sans augmenter de façon significative
la masse du moteur, est une amélioration majeure par rapport à la
version du moteur Merlin refroidi par ablation qui a propulsé le
lanceur Falcon 1 lors de ses deux premiers vols.
Avec une consommation d'environ 160 kg de propergol chaque seconde
et une poussée de 42750 kg, les 9 moteurs Merlin du premier étage
de Falcon 9 fourniront une poussée 4 fois plus grande que celle
d'un Boeing 747 au décollage.
Le premier essai en vol est prévu début 2008. Un moteur Merlin équipera
un lanceur Falcon1. La réussite de ce vol conditionne la suite du
programme Falcon 9 en ouvrant la voie aux préparatifs d'un premier
vol de démonstration d'un Falcon 9, d'ici à la fin de l'année.
Le lanceur Falcon 9
développe une famille de 3 lanceurs (Falcon 1, 5 et 9). Falcon 9
sera le plus puissant.
Bien que reprenant la même motorisation, la même structure architecturale,
la même avionique et le même système de lancement, Falcon 9 est
un lanceur entièrement dépensable à la différence des Falcon 1 et
5 qui sont partiellement réutilisables.
Falcon 9 sera décliné en 4 versions, reprenant ainsi le concept
de versatilité d'Ariane 5. Ainsi, SpaceX envisage le développement
de 4 lanceurs capables de lancer jusqu'à 9.650 kg en orbite de transfert
géostationnaire et un peu moins de 25 tonnes en orbite basse pour
les versions les plus lourdes.
Il sera équipé de 10 moteurs Merlin (9 pour le premier étage et
1 pour le second étage), reprenant ainsi le concept des fusées Saturn
V des missions Apollo mais aussi des fusées russes Soyouz. Ce dispositif
rend la fusée plus fiable dans le sens où les moteurs utilisés sont
moins puissants et complexes à mettre au point et plus simples à
fiabiliser, ce qui autorise le dysfonctionnement de plusieurs lors
d'un lancement sans pour autant compromettre la mission.
Par le passé, Saturn V a démontré la pertinence de ce concept d'étage
à multiples moteurs. La fusée, qui n'a jamais connu d'échec lors
des missions habitées, a toutefois été confrontée à la perte d'un
moteur lors de deux tirs, sans que la mission initiale fût affectée.
Etat d'avancement
A ce jour SpaceX a tiré 2 fois le lanceur Falcon 1. Les 2 tirs se
sont soldés par un échec.
En , une fuite de carburant, suivie d'un incendie ont provoqué
l'explosion du petit lanceur et la perte de FalconSat-2, le satellite
qu'il devait mettre en orbite.
Un an plus tard, le
est perdu 7,5 minutes après son décollage. En cause, un départ en
roulis non contrôlé qui a provoqué un arrêt prématuré du moteur
du 2ème étage (1,5 minutes avant l'arrêt prévu) et un choc à la
séparation des étages 1 et 2 sont à l'origine de l'échec de la satellisation
de la charge factice qu'il transportait.
C'est d'autant plus navrant que le lanceur a atteint l'altitude
d'environ 300/320 km (pour 700 km visés) à quelques encablures de
la Station spatiale internationale qui tourne autour de la Terre
sur une orbite comprise entre 350 et 420 km. D'après SpaceX, les
objectifs de ce vol de qualification ont été remplis à 95 %. Il
a permis de vérifier le bon fonctionnement des 2 étages (jusqu'à
l'incident), la séparation des étages 1 et 2, l'éjection de la coiffe
ainsi que l'allumage du second étage.
SpaceX prévoit 5 lancements en 2008. 2 Falcon 1 au premier trimestre
et 3 tirs de Falcon 9 au quatrième trimestre dont un vol de qualification,
un vol de démonstration dans le cadre de COTS et un lancement pour
le compte de la firme canadienne MDA.
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