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Le plan envisagé par l'équipe de Barack Obama pour relancer le programme spatial américain visant à soutenir la NASA dans ses objectifs d'exploration humaine du Système Solaire (fixé par le président Bush) risque de faire les frais des crises financières et économiques qui frappent les Etats-Unis.
La prise de fonction de B. Obama à la tête des Etats-Unis s'accompagnera d'une série de décision très attendue par le secteur spatial du complexe militaro-industriel. Si la feuille de route tracée par l'administration précédente sera peu modifiée, il semble acquis que quelques programmes scientifiques ou technologiques seront reculés dans le temps voire abandonnés pour ceux d'entre eux les moins stratégiques.
En cause, le plan de relance de l'économie américaine initié par B. Obama chiffré entre 750 et 1000 milliards de dollars qu'il faudra bien financer. En temps de crise, les grands programmes spatiaux sont une des variables d'ajustement tout simplement parce que ce type de programme s'étale sur plusieurs années.
Si les ambitions de la NASA vont être revues à la baisse, tous les champs d'applications de l'utilisation de l'espace ne seront pas logés à la même enseigne. Au nombre de 3 on compte l'exploration robotique et humaine du Système Solaire, les applications liées à l'utilisation des orbites basses et géostationnaires et d'autre part tout ce qui touche aux questions de sécurité et défense.
Concernant les questions de défense, s'il y a bien un pays dans
le monde conscient de l'aspect stratégique de l'espace, c'est bien
les Etats-Unis pour qui le spatial s'affirme comme un outil militaire
irremplaçable au point que les satellites militaires doivent eux-mêmes
être protégés par de nouveaux systèmes spatiaux pour faire face
à la montée en puissance de la Chine et de la Russie dans ce domaine.
En un mot, les militaires n'ont pas de souci à se faire.
Obama a très clairement fait des questions environnementales un des enjeux de sa campagne et dit vouloir signer les accords de Kyoto déjà ratifiés par plus de 170 pays. On est donc plus enclin à penser que son équipe renforcera les capacités de la NASA à observer la Terre plutôt qu'à les réduire.
Notez que si ces 2 crises sont nées aux USA, leurs conséquences prévisibles vont affecter le monde entier. Les compétiteurs potentiels des Etats-Unis dans le domaine spatial, la Russie, la Chine, le Japon, l'Inde et l'Europe risquent même d'être touchés beaucoup plus profondément que les Etats-Unis et les ambitions de ces pays émergeants, en matière de conquête spatiale, mises entre parenthèses. Sans l'aiguillon de cette concurrence, la colonisation de la Lune et l'exploration humaine du système solaire attendront des jours meilleurs.
L'exploration humaine et robotique du Système Solaire est donc le champ d'application le plus exposé. Il est à craindre que la NASA ne reçoit pas les fonds nécessaires pour financer l'ensemble des projets dans le calendrier actuel. Le programme Constellation va faire les frais du plan de relance américain. L'hypothèse la plus probable serait de reporter d'au moins 2 ans la mise en service d'Orion et des lanceurs Ares I & V. Un report qui s'accompagnerait du report de l'arrêt de l'utilisation des navettes de façon à ne pas allonger le gap entre les entre l'arrêt des vols de navettes et la mise en service des systèmes Ares et Orion pendant lequel les Etats-Unis n'auront pas d'autonomie de vols habités.
L'argent ainsi économisé, s'il n'empêchera pas l'abandon ou le report dans le temps de quelques programmes scientifiques devrait permettre néanmoins à la NASA de maintenir ses programmes liés à l'observation de la Terre à des fins civiles.
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