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Les programmes ExoMars amélioré, Bepi-Columbo et de surveillance de l'espace (SSA) ont été abordés par le Directeur Général de l'Agence spatiale européenne lors de sa conférence de presse.
ExoMars amélioré
Sur le programme ExoMars amélioré, Jean-Jacques Dordain s'est voulu
rassurant. En aucun cas la mission est en danger. L'augmentation
du coût de la mission, qui a contraint l'ESA a
son lancement à janvier 2016, devrait être régler d'ici à la fin
de l'année avec l'arrivée de nouveaux partenaires internationaux.
L'ESA pense à la Russie mais surtout à la NASA qui pourrait prendre une place plus importante sur le rover. L'Agence spatiale américaine fourni déjà 2 instruments et vient de confirmer qu'un orbiter américain serait bien en place autour de Mars pour relayer les données d'ExoMars en 2016 et au-delà (si nécessaire). A suivre donc.
Le cas échéant, il est prévu de débarquer 1 ou 2 instruments de façon à rester dans l'enveloppe budgétaire fixée par les ministres européens en charge des questions spatiales des Etats membres de l'ESA réunis en session ministérielle en novembre 2008.
Concernant la participation de la NASA, la l'Agence spatiale européenne ne souhaite pas que sa contribution à ExoMars soit un acte isolé. L'Agence souhaite un accord à long terme sur l'exploration robotique et humaine de Mars de sorte qu'ExoMars s'inscrive dans ce cadre la.
Bepi-Colombo
Bepi-Colombo est la première tentative européenne pour rejoindre Mercure. Cette mission s'articule autour de 2 orbiteurs aux objectifs différents :
- L'orbiteur planétaire ou MPO est dédié à l'étude de la surface
et de la composition de Mercure. Il sera placé sur une orbite basse
circulaire polaire. L'ESA en est responsable.
- L'orbiteur magnétosphérique ou MMO étudiera le champ magnétique
et la magnétosphère de Mercure depuis une orbite elliptique inclinée.
Cet orbiteur est sous la responsabilité de la JAXA.
Cependant, les ingénieures se sont rendus compte qu'en l'état la
sonde n'était pas capable de rejoindre Mercure en sécurité. En cause
des problèmes thermiques et d'énergie qui seront corrigés aux prix
de l'accroissement de la masse du vaisseau de sorte que son lancement
par un Soyouz n'est plus envisageable.
L'Agence spatiale européenne est contrainte d'utiliser un lanceur
Ariane 5, ce qui n'est pas le même prix ! Elle a également demandé
à l'équipe industrielle en charge de la mission de redéfinir le
vaisseau et aucun surcoût significatif n'est prévu. Le profil de
la mission et ses objectifs scientifiques ne sont pas modifiés.
Système de surveillance de l'espace
A la date du 1er janvier 2009, d'après l'US Space Surveillance Network, il y avait 3208 satellites (charges utiles) et 9535 épaves (étages de lanceurs, etc.). Soit 12743 objets tournant autour de la Terre.
A mesure que l'espace et les applications qui en découlent deviennent de plus en plus indispensables à la prospérité économique et à la sécurité de l'Europe, cette pollution spatiale endémique requiert une surveillance quotidienne que seule la NASA assure aujourd'hui. Ce qui fait que l'Europe dépend des Etats-Unis, une situation guère acceptable.
L'ESA a récemment proposé un programme préparatoire de surveillance de l'espace ou littéralement de 'connaissance de la situation dans l'espace' dont l'objectif est d'établir un catalogue des satellites en orbites, d'assurer le suivi des débris spatiaux, de déterminer l'impact de l'environnement spatial (météo spatiale) et d'observer les astéroïdes qui pourraient menacer la planète. Ce programme SSA pose le premier jalon d'un futur système SSA, opérationnel dans un horizon de 10 ans, qui se basera principalement sur les télescopes existants, ainsi que des capteurs spécifiques sur des satellites.
Dans le cadre de ce programme, la Commission européenne, son Secrétariat général et l'Agence européenne de Défense sont partie prenante. La présence de militaire n'est pas surprenante. En surveillant les débris, on voit d'autres choses…
Pour l'Agence spatiale européenne, il s'agit avant tout de savoir ce qui se passe autour de ses satellites de façon à prévenir les risques de collision et d'anticiper les manœuvres d'évitement. Il s'agit également de s'assurer que les routes qu'empruntent ses lanceurs et ses ATV soient bien dégagées.
Notez que le feu vert du lancement de l', en mars 2008, a été donné après que la NASA a confirmé
l'absence de débris sur la trajectoire du vaisseau spatial. Enfin,
la nuit de Noël 2008, la NASA a prévenu pour ainsi dire au dernier
moment qu'un débris risquait de percuter Metop. Le satellite a évidemment
été déplacé mais cet évènement a montré la très forte dépendance
vis-à-vis du système américain.
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