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l'observatoire spatial du rayonnement gamma de l'Agence spatiale
européenne a, pour la première fois, observé un sursaut gamma dans
le champ visuel de la caméra optique
(fonctionnant dans le visible), plus de deux ans et demi après sa
mise en orbite. Véritable performance quand on sait que la caméra
couvre une toute petite portion du ciel, 5° par 5°, ce qui représente
environ 0.06 % du ciel.
Evidemment, Integral n'est pas tombé au hasard sur ce sursaut. C'est
le système automatique de détection et de localisation des sursauts
gamma, IBAS, qui a fourni à l'instrument ses coordonnées quelques
secondes après sa détection.
Dans le cas du sursaut gamma survenu le dimanche 3 juillet 2005,
la caméra a pointé son objectif 1 mn 48 s après sa détection. Malheureusement
pour les scientifiques, le sursaut est survenu à proximité d'Alpha
Crucis, une des étoiles les plus lumineuses de la Galaxie. L'OMC
étant une caméra fonctionnant dans le visible, la luminosité de
l'étoile n'a pas permis de voir la source et encore moins la contrepartie
visible du sursaut.
Moniteur dans le visible (OMC)
La caméra optique
(acronyme pour Optical Monitoring Camera) est un instrument complémentaire
de la mission INTEGRAL. Cette caméra, construite par un consortium
conduit par le Laboratoire d'Astrophysique Spatiale et de Physique
Fondamentale (Espagne), observe de manière simultanée le même champ
que les deux télescopes principaux ce qui permet d'étendre jusque
dans la bande optique la couverture spectrale des objets étudiés.
La caméra est constituée d'un détecteur CCD de 1024x1024 pixels
placé au plan focal d'une lentille de 50 mm de diamètre. Le champ
de vision de la caméra est 5ºx5º et sa sensibilité lui permet de
détecter des objets jusqu'à une magnitude 18 dans le filtre V.
La traque des GRB
Avec Integral, l'ESA a adopté une stratégie particulière pour lever
le voile sur ce mystère. Au lieu de balayer le ciel de façon à observer
ce qui s'y passe au jour le jour, comme l'a fait Compton (NASA),
les astronomes d'Integral attendront les quelques événements susceptibles
de se manifester chaque année dans son champ de visée pendant que
leurs instruments observeront des cibles gamma plus normales. Ensuite,
ils analyseront automatiquement et plus attentivement que jamais
les émissions gamma de ces sursauts. Et comme l'observatoire spatial
observera la même région du ciel pendant plusieurs jours d'affilée,
ils pourront explorer le site d'un sursaut dans l'espoir d'y trouver
les indices, si faibles soient-ils, d'une élévation de température
ou d'une suite quelconque de cet événement.
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