12.07.05 |
Le retour
en vol des navettes, notre analyse |
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La NASA a donc autorisé le retour en vol de ses navettes, après
une interruption de plus de 2 ans, à la suite de la désintégration
de Columbia et la perte de son équipage, survenue le 1er février
2003 lors de son retour après une mission pleinement réussie de
10 jours. Cette décision n'a pas été prise à la légère. La plupart
des
de la commission d'enquête ,
mise en place après la perte de la navette Columbia, ont semble-t-il
été respectées.
Ce qu'il faut bien savoir, les navettes spatiales, bien que vieillissantes,
ne souffrent d'aucun défaut de conception et de structure. Les deux
accidents qui se sont produits et ont provoqué la perte des navettes
, en 1986, et
en 2003 sont dus à des évènements extérieurs, c'est-à-dire qu'ils
ne remettent pas en cause le principe de la navette elle-même.
Retour en vol des navettes
Cette décision va soulager la Russie qui assurait seule la relève
et ravitaillement de la Station. Bien que la NASA et l'Europe finançaient
en partie les fusées utilisées pour rejoindre la Station, la Russie
va réorganiser ses équipes de façon à accélérer autant faire ce
que peut le développement de nouveaux modules pour l'ISS, poursuivre
les études exploratoires de ,
le successeur des capsules Soyouz, ainsi que le développement des
versions modifiées et modernisées des fusées Soyouz qui seront utilisées
depuis le d'ici quelques années.
Il est acquis que les trois dernières navettes restantes seront
utilisées pour rejoindre la Station. Il est peu probable que la
NASA prenne le risque d'utiliser une navette pour une mission d'observation
de la Terre et/ou d'expériences de science de la vie. Enfin, la
NASA n'en faisait pas la publicité, mais avant l'accident de Columbia,
la plupart des missions de navettes comportaient une partie militaire.
Ce ne sera vraisemblablement plus le cas, sauf si le contexte géopolitique
évoluait et exigeait le lancement de charges utiles spécifiques.
Précisons que seule la navette Columbia était dévolue à des missions
scientifiques. Elle n'avait pas encore été modernisée et ne pouvait
pas rejoindre la Station et s'y amarrer. Elle devait être équipée
d'un sas adéquat dès février 2003.
Avec le retour en vol des navettes, c'est tout le programme de construction
de la Station spatiale internationale qui reprend son souffle. Stoppé
en février 2003, la reprise se fera de façon pragmatique. Les premières
missions seront surtout mises à profit pour apporter du matériel
lourd nécessaire à l'entretien et/ou à la réparation d'équipements
qui seraient en panne ou montreraient des signes de fatigue. Il
s'agira également d'augmenter les capacités de production d'énergie
de la Station. C'est pour cela qu'un nouveau jeu de panneaux solaires
doit être installé prochainement. Enfin, la NASA doit respecter
ses engagements vis-à-vis de ses partenaires internationaux et lancer
au plus vite les modules européens Columbus et japonais Kibo et
d'autres équipements.
Et si un nouvel échec ?
Un nouvel échec d'une navette aurait des conséquences importantes
pour les Etats-Unis, la Russie, l'Europe et le Japon.
L'Europe et le Japon seraient sans lanceur pour leur module scientifique,
étant impossible de les adapter à d'autres lanceurs, en raison même
de leur conception et des sommes importantes à engager pour les
adapter. La Russie serait de nouveau la seule nation à disposer
d'une flottille de vaisseaux capables d'assurer la relève des équipages
de la Station et de son ravitaillement. Toutefois, avec l'arrivée
de l'ATV européen dès 2006, la charge sera moins lourde. L'ATV étant
un vaisseau cargo non habité automatique pouvant aussi être utilisé
pour remonter l'orbite de l'ISS.
Les Etats-Unis seraient dans l'incapacité à reprendre des vols habités
avant 2010, date à laquelle le CEV pourrait être mis en service.
Le Congrès et le Sénat américains refuseront tout net un programme
de retour en vol des navettes. Les deux orbiters restant seraient
remisés.
La Station spatiale internationale continuerait d'être utilisée
bien évidemment. Son architecture serait alors figée. Peut-être
que la Russie lancera 1 ou 2 modules, mais les modules qui n'auront
pas été lancées qui devaient l'être par une navette resteront définitivement
au sol.
STS-114
La navette Discovery qui doit s'élancer après-demain, si les conditions
météorologiques ne se dégradent pas plus au-dessus de Cap Canaveral,
pour une mission de 12 jours en direction de la Station spatiale
internationale est avant tout un vol d'expérimentation des techniques
d'inspection et de réparation de la protection thermique des navettes.
Elle emporte un banc d'essai de réparation, en orbite, des tuiles
thermiques.
Discovery embarquera un équipage de 6 astronautes et un astronaute
japonais de la JAXA.
Elle emporte également dans sa soute le mini-module logistique pressurisé
italien (MPLM) Raffaello, une roue gyroscopique de remplacement
pour le système de contrôle d'attitude de l'ISS situé derrière la
structure Z1, la Plate-forme de rangement externe ESP-2 et le banc
d'essai de réparation de tuiles thermiques.
Bien entendu la navette ravitaillera la Station et trois sorties
dans l'espace sont prévues. La première sortie doit démontrer les
capacités des astronautes à réparer en orbite la protection thermique
de la navette. La seconde sortie verra deux astronautes mettre en
place la roue gyroscopique. Enfin, la Plate-forme de rangement externe
sera installée lors de la dernière sortie.
+ d'infos
Columbia, notre
Sur le web
Space News Internationale
Columbia in memoriam ()
Obsat
Columbia, un an après ()
Le sort de l'équipage ()
Les débris identifiés ()
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La navette Discovery sur son pas de tir du Centre spatial
Kennedy
Crédit NASA
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