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Américains, Européens, Français et Russes, chacun aura envisagé sa mission de retour d'échantillons martiens (MSR). Repoussée, abandonnée, internationalisée ou nationalisée la première mission de retour d'échantillons martiens se fera peut-être entre 2018 et 2023
C'est du moins ce qui ressort de la réunion du Groupe de travail international sur l'exploration de Mars qui vient de se tenir à Paris (IMEWG).
S'il est acquis depuis longtemps, au sein de la communauté internationale, que la prochaine étape indispensable, susceptible d'améliorer de manière exponentielle nos connaissances sur la Planète rouge et son environnement, est une mission de retour d'échantillons, la mission en elle-même sera tout sauf simple.
Grande complexité
Ni pour les Etats-Unis et encore moins pour les Européens. Techniquement,
elle sera d'une très grande complexité et mettant en œuvre plusieurs
engins spatiaux car, il faut se poser sur Mars, récupérer des échantillons
et rejoindre la Terre. Quant à son coût, il sera très important.
Pour ces raisons, elle pourra se faire seulement dans le cadre d'une
coopération internationale.
L'intérêt d'une mission MSR ne date pas d'aujourd'hui. De nombreuses études exploratoires et conceptuelles ont été menées tant par la NASA que par le CNES et l'Agence spatiale européenne. Les Russes ont un temps envisagé une telle mission mais en raison de contraintes financières et de sauts technologiques à franchir ont dû abandonner leur projet. Bref, toutes les agences spatiales ont dans leurs cartons des profils de mission et des scénarii déjà prêts.
Les premières études exploratoires ont permis de dégager un concept qui prévoit l'utilisation de cinq modules. Un étage de transfert entre la Terre et Mars, un orbiter martien, un module de descente, un module de remontée et une capsule de rentrée atmosphérique.
Réactions
Pour le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, un tel
projet d'exploration "ne peut être qu'un objectif politique"
car "il dépasse les cadres de la science, de la technologie
et de l'éducation".
Pour Jean-Pierre Bibring, de l'Institut français d'astrophysique
"on ne peut pas imaginer ce qui sortira d'une mission de retour
d'échantillons de Mars".
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