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Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche français,
a réuni ses homologues européens en charge de l'espace à la première
réunion informelle au sein du port spatial européen, à Kourou (Guyane).
Comme à chaque fois dans ce type de rencontre, les bonnes intentions
sont toujours très clairement affichées mais elles sont rarement
suivies d'actions et de décisions concrètes. Mais, à quelques
mois de la Session du Conseil de l'ESA au niveau ministériel ce
type de réunion peut donner le La.
On retiendra l'absence de volonté de s'engager seuls dans le développement
d'un système de transport spatial habité et la volonté d'élargir
au plus grand nombre les prochaines étapes de l'exploration humaine
et robotique du Système Solaire. Concernant l'ATV, si aucun signaux
a été envoyé concernant une suite à donner à ce programme grandement
réussi de l'Agence spatiale européenne, ont peut vous dire aujourd'hui
qu'un projet d'ATV doté d'une capsule récupérable sera proposé lors
de la ministérielle (on y reviendra).
Ils ont souhaité que l'Union européenne devienne un acteur global
de la politique spatiale européenne afin de :
- Fixer les grandes orientations et la vision, notamment dans le
domaine de l'exploration ;
- Mettre en œuvre les programmes spatiaux au service des citoyens, comme Galileo et GMES, pour améliorer leur vie au quotidien ;
-Donner plus de voix à l'Europe au niveau international et ouvrir la politique spatiale européenne à des coopérations avec des pays en développement et tout particulièrement l'Afrique.
A côté de l'Agence spatiale européenne dont la légitimité est reconnue pour les programmes technologiques et scientifiques, la politique spatiale européenne a besoin d'un pilotage plus politique compte tenu des enjeux majeurs comme la vie quotidienne des européens, l'autonomie de l'Europe, les choix budgétaires ou les relations internationales.
Pour assurer pleinement son rôle, l'Union européenne devra aussi avoir les instruments et mécanismes de financement spécifiques pour sa politique spatiale. Les prochains budgets de l'Union devront prévoir une ligne spécifique consacrée à l'espace.
Dans cette perspective, les ministres européens chargés de l'espace ont souhaité :
- Conforter le programme GMES d'observation de la Terre en assurant la continuité de ses données, notamment par un financement à long terme garanti par l'Union européenne ;
- Favoriser le développement de nouvelles applications spatiales, en faisant bénéficier ce secteur d'un marché européen plus ouvert et harmonisé dans le cadre de l'initiative " marché porteur " de l'Union européenne ;
- Optimiser l'utilisation des données spatiales pour la compréhension du changement climatique en renforçant la coopération entre les centres de recherche européens, sur la base d'une étude à mener par la Commission ;
Assurer la permanence des services offerts par l'espace en mettant en place au niveau de l'Union européenne un système de surveillance de l'espace.
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En matière d'exploration du système solaire, les ministres européens chargés de l'espace ont conclu :
- Que tout programme d'exploration devra se faire dans le cadre d'un programme mondial ouvert à toutes les nations ;
- Qu'il est indispensable de faire un recensement des compétences existantes et nécessaires pour définir l'engagement de l'Union européenne dans un tel programme ;
- Qu'une conférence sera lancée d'ici la fin de l'année pour définir la participation que l'Union européenne pourrait apporter dans un tel programme.
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