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Les 3 derniers satellites scientifiques de l' qui ont été lancés en 2009 fonctionnent
bien et s'apprêtent à débuter leur activité opérationnelle.
s'installe sur son orbite de travail,
vient de prendre ses premières images et
a atteint sa température nominale de fonctionnement de - 273°C.
GOCE (Gravity Field and Steady State Ocean Circulation
Explorer)
GOCE a été lancé en mars 2009 par une fusée Rockot. Construit
par Thales Alenia Space, il est conçu pour collecter avec une
précision inégalée des données du champ gravitationnel terrestre
au moyen d'un gradiomètre. Ce satellite a pour mission de mesurer
les anomalies gravitationnelles et de redéfinir le géoïde à 1
ou 2 centimètres près. Cela signifie qu'il doit voler au plus
près de la surface terrestre. Initialement, les responsables de
la mission prévoyaient de le placer à environ 260 kilomètres d'altitude.
Or, très bonne surprise, l'atmosphère terrestre est la moins dense
rencontrée depuis 70 ans. Cela signifie que les contrôleurs au
sol ont pu baisser son altitude opérationnelle de sorte que l'on
peut s'attendre à ce que les gradients de gravité soient meilleurs
qu'initialement prévu.
Herschel et Planck ont été lancés en même temps
par une Ariane 5 ECA (mai 2009). Ces 2 satellites ont la particularité
de fonctionner dans des températures proches du zéro degré absolu.
Ils ont donc été lancés à 1,5 million de kilomètre de la Terre
autour du point L2 de façon à tourner le dos au Soleil. Il s'agit
d'une position idéale pour les 2 satellites qui ne sont pas gênés
par le rayonnement thermique de la Terre.
Herschel
Si le bouclier thermique du satellite permet de maintenir la température
vers les - 200°C, c'est seulement avec l'utilisation d'un cryostat
que les températures basses requises seront atteintes. Le 13 juin,
ce gros conteneur a donc été ouvert avec succès. Etape importante,
car la température des 3 instruments a progressivement été abaissée
jusqu'à moins de 1 K, soit en dessous de -272 °C).
Quelques jours plus tard, Herschel captait ses premières lumières
(la galaxie spirale M51) à la plus grande satisfaction de l'ESA
et de l'équipe scientifique du projet. Ces images ont montré le
gain en résolution espéré et le bond technologique et scientifique
réalisé par rapport aux générations précédentes de télescopes
spatiaux (ISO en 1998, Spitzer en 2003).
Planck
Quant à Planck, il vient d'atteindre sa température nominale de
fonctionnement : 0.1 degré au-dessus du zéro absolu, soit -273°C.
C'est une première mondiale d'arriver à cette température dans
l'espace. En dehors de quelques laboratoires terrestres, c'est
sans doute l'endroit le plus froid connu de l'Univers.
La température de fonctionnement a été atteinte 50 jours après
le lancement conformément aux prévisions. Pour l'atteindre, Planck
utilise un système de refroidissement passif et actif qui fait
appelle à des technologies complètement nouvelles. Le satellite
va maintenant entamer une série de vérifications qui vont durer
plusieurs semaines, puis commencer sa mission d'archéologue de
l'Univers. Rendez-vous est pris en 2012, pour les premiers résultats
scientifiques.
Etapes suivantes
D'ici à la fin de l'année, l'ESA doit lancer SMOS et CryoSat-2,
deux importantes missions du programme Planète Vivante qui vérifieront
l'état du changement climatique qui affecte la planète.
SMOS sera lancé en octobre 2009 par une fusée Rockot (un
ancien missile russe reconverti en lanceur). Il doit mesurer l'humidité
des sols et la salinité des océans à l'échelle du globe avec une
précision inégalée. Il s'agit de 2 paramètres qui jouent un rôle
fondamental dans le fonctionnement du système terrestre. Les informations
recueillies par SMOS amélioreront considérablement les prévisions
météorologiques et climatologiques, la prévision des événements
extrêmes et celle des récoltes.
De plus, les mesures effectuées au-dessus des pôles et du Groenland
nous apporteront de nouvelles informations sur la structure des
glaces et des neiges, faisant ainsi progresser notre connaissance
des régions polaires.
CryoStat-2 devrait être lancé en toute fin d'année, en
remplacement de CryoSat-1, perdu pendant son lancement en octobre
2005. CryoSat-2 est construit à l'identique et reprend les mêmes
instruments. Il est destiné à surveiller l'épaisseur des calottes
polaires et des glaces flottantes.
Cette mission fournira de nouvelles données permettant de mieux
comprendre l'interaction entre ces glaces polaires et le climat
du globe et apportera des réponses aux questions que l'on se pose
sur le changement climatique et le réchauffement planétaire.
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